Oh fuck, I think I love you (Rhys)

Encore ce fichu téléphone, cette foutu sonnerie que tu en avais marre d'entendre. Pourtant cette ci ce n'était pas ta mère au bout du fil, c'était ton assistant. Le pauvre, cela faisait quasiment un mois que tu n'étais pas retourné à Londres et il devait géré toute la paperasse q'engendrait une affaire comme la tienne. Sans même prendre le temps de respirer il t'expliqua qu'il y avait un soucis au niveau des planning car l'une des mannequins était prévu sur deux séances photos à la même date, à la même heure mais pas au même endroit. C'était toute une organisation, peut être un peu trop pour lui alors agacé par autant d'incompétence tu lui demanda le numéro des deux prestataires avant de raccrocher pour essayer de réorganiser tout ça. Déjà épuisé à l'idée de savoir que lorsque tu allais rentrer à Londres une montagne de boulot t'attendrait sur ton bureau tu te laissa tomber dans ton canapé en soupirant. T'avais besoin d'un petit remontant ou même d'une petite sortie sympa pour essayer de penser à autre chose qu'à ton incompétent d'assistant alors tu pris sac à main, manteau et direction le centre ville afin d'y faire quelques emplettes. Pas que tu sois à court de vêtement mais il n'y avait que ça pour te déstresser, faire les magasins, flâner devant les vitrines même si tu ne dépensais pas un sous. T'aurais peut être du mettre une autre paire de chaussure, pas toujours facile d'être une femme et d'assumer. Conduire en talon aiguille n'était vraiment pas pratique et tu fut plus que ravie d'être enfin arrivé. On ne pouvait pas dire que le centre ville de Manfield était immense, toi qui était habitué aux grandes avenues de Londres, à ses boutiques toutes plus chics les unes que les autres. La tu devais te contenter du peu qu'il y avait et c'était pas terrible.

Après être rentré dans l'une des rare boutiques de vêtement de la ville t'en étais bien vite ressorti avec deux ou trois paquets, rien de bien extraordinaire. Ton attention fut toute fois attiré par une boutique assez spéciale, une confiserie. Il n'en fallait pas plus pour faire ton bonheur, toi qui étais adepte des bonbons en tout genre et du chocolat. L'homme qui tenait ce magasin te fit un grand sourire lorsque tu poussa la porte d'entrée et tes yeux s'émerveillèrent devant tant de choix et de couleur. Tu ne savais même plus ou donner de la tête n'y quoi choisir alors pour ne pas faire de jaloux tu demanda un mélange. Oui t'étais resté une éternelle enfant lorsqu'il s'agissait de sucrerie, heureusement pour toi tu n'avais jamais attrapé de caries. Ton sachet de bonbon à la main tu sorti du magasin mais plus occupé à choisir lequel tu allais manger en premier tu ne regarda pas devant toi et percuta quelque chose ou plutôt quelqu'un. - Aie ! T'allais t'énerver, dire à cette personne qu'elle aurait put faire attention même si dans le cas présent c'était bien toi qui l'avais percuté et non l'inverse. Tu levas les yeux vers lui, prête à lui dire ta façon de penser mais quand tu croisa son regard ton sachet de bonbon s'écrasa au sol et avec lui toute ta confiance en toi. - Rh...Rhys ? C'était l'ami d'enfance de ton frère, ton petit béguin lorsque tu étais gamine. Une chose n'avait pas changé, tu bégayais toujours autant devant lui. Plus jeune t'avais bien essayé de lui faire du rentre dedans mais ce gars n'était pas comme tout les autres, il avait un petit grain de folie et il avait toujours fait comme s'il ne comprenait pas ta mascarade. Tes tentatives de séductions avaient toutes échoués et finalement tu avais laissé tomber. Cela faisait des années que tu n'avais pas pensé à lui et le fait de te retrouver face à lui te ramenais des années en arrières.

Te voilà à l’extérieur, comme il te l’avais demandé. Il t’avais montré la porte du doigt et toi, tu avais fini par comprendre que tu étais de trop près de lui. Pas de ta faute si tu avais trouvé ce petit chat sur le bord de la route et que Liam, dans sa tête, pensait que c’était une moufette. Tu l’avais conduit jusqu’au chat, dans l’espoir qu’il puisse te croire et au final, de retour dans votre chambre de motel, il t’avait mentionné d’aller t’acheter des lunettes et que tu commençais à l’énerver. C’était toujours comme ça depuis peu, quelque chose le dérangeait et tu n’arrivais pas à comprendre quoi. Tu aurais aimé savoir le problème pour essayer de l’arranger, pour l’aider à le cerner et le battre. Tu étais prêt à sauter sur le problème et à lui mettre des baffes. Sauf si ce problème était quelqu’un ou quelque chose. Ou même la température, l’expérience néfaste de quelqu’un, les sentiments de quelqu’un. Des siens, des tiens, de ceux de la vache à Gérard ou tout simplement, un tout petit problème de rien du tout. En vrai, tu veux l’aider, mais tu ne peux pas. C’est tout.

Tu rumines tout en critiquant contre lui, le chat que tu as eu lorsque tu étais petit et contre la stupide fille qui loge à la chambre onze de l’hôtel. Elle n’a rien d’extraordinaire et c’est bien pour ça que tu rumines contre elle. Tu en veux au monde entier, tu ne peux le nier. Les deux mains dans les poches, tu as décidé de faire le tour de Manfield, dans l’espoir de pouvoir te changer les idées. Tu ne sais pas si tu vas retourner au motel ensuite, tu ne sais pas si tu as réellement envie de voir Liam. Ses manières te font désespérer, il te prend vraiment pour un enfant et tu sais depuis longtemps que tu as passé ce stade. Tu es rendu un adolescent, rien de moins. Tu aimerais qu’il puisse le comprendre un jour, qu’il puisse s’ouvrir les yeux et comprendre que tu as changé, que tu veux changer, que tu veux continuer à avancer dans ta vie. Tu baisses la tête lentement, le coeur en peine lorsque quelqu’un te bouscule sans même aucune gêne. Tout ce que tu vois par terre, c’est un paquet de bonbons ouvert, qui commence à prendre de plus en plus de place sur le sol. Depuis quand les bonbons tombent du ciel ? Tu lèves la tête lorsque tu entends ton prénom, comprenant ensuite à qui tu a affaire … C’est …. C’est  … Elle … Chose là  … Tu ne te souviens plus très bien de son prénom. Ni même de qui elle est. Est-ce que tu la connais ? Tu fronces les sourcils une seconde, incertain. - Y’a d’autres moyens pour offrir un bonbon à quelqu’un, tu sais. Là, ils sont fichus, va pas croire que je vais en prendre un. Peut-être deux si tu m’en offre,  mais pas seulement un. -

Jamais tu n'aurais pensé qu'un jour tu le reverrais, surtout depuis que ton frère avait disparu. T'étais tellement surprise de cette rencontre que t'en oublia ton sachet de bonbon qui s'étalait sur le sol. Lui par contre ne voyait que ça, à croire qu'il ne savait même pas qui tu étais. Peut être avait tu changeais beaucoup plus que tu ne l'aurais crus. Et puis vous étiez encore gamins la dernière fois que vous vous étiez vu, surtout que lui ne s'intéressait pas à toi  à cette époque. Décontenançais par autant de désinvolture tu t'abaisses pour ramasser le peu de friandises qu'il reste dans le sac avant de te remettre droite sur tes talons. - Un autre moyen ? Tu veux peut être que je te propose de les déguster en prenant un bain dans ma salle de bain ? Tu te revois alors il y a de cela plusieurs années, entrant dans ta propre salle de bain et y trouvant un jeune idiot entrain de prendre un bain. Liam avait eut la bonne idée de l'inviter lui et son frère et pendant que Liam et le frère de Rhys faisait je ne sais quoi ce dernier avait eu la bonne idée de se laver. Bien entendu t'avais hurler en le voyant se relever et t'avais vite refermer la porte. Quand t'y repensais la situation était assez drôle mais t'avais bien omis d'en parler à Liam de peur qu'il ne s'imagine des choses. Peut être que c'était à partir de ce moment que t'avais commencé à avoir le béguin pour Rhys, t'en savoir rien à vrai dire, tout ce que tu savais maintenant c'est que c'était devenu un très bel homme.

T'avais ramassé tes bonbons et t'en pris un tout en te demandant si Liam pouvait être dans les parages. Après tout les deux jeunes hommes avaient été amis par le passé donc peut être étaient ils encore en contact. Tu n'osas pas le lui demander, surement par peur d'être déçu à nouveau. Lui non plus n'avaient surement pas de nouvelle de Liam alors à quoi bon l'ennuyer avec tout ça. Finalement tu tend le paquet de bonbon à Rhys, un petit sourire moqueur sur le visage. - Je suis sur que je ne suis pas la seule à avoir autant changer. T'aurais bien aimé comparer, promis cette fois tu n'aurais pas hurler. Tu n'étais plus cette adolescente pré-pubère intimidée par le moindre garçon qu'elle voyait. A force d'entendre ta mère te dire que tu devais te tenir comme une jeune fille de bonne famille t'avais fini par devenir tout l'inverse. Tu n'avais de compte à rendre à personne et puis au départ si tu t'étais comporter ainsi c'était juste pour punir ta mère d'avoir détruit ta famille, d'avoir trompé ton père et fait disparaître ton frère. L'avantage de n'avoir aucune attache, de sortir avec un homme différent tout les soirs c'est que tu ne peux pas souffrir puisque tu n'as rien à perdre. Tu reportes ton attention sur Rhys et t'espère juste une chose, ne pas lui avoir fait trop peur,...- Fais pas cette tête la, je ne dirais à personne que tu jouais avec des canards en plastiques.  

Quel gâchis. Tu ne peux faire autrement que regarder les bonbons par terre et espérer être en pleins rêve. Ou en pleins cauchemar. Tu veux revenir en arrière, pouvoir intercepter cette pauvre folle et lui faire comprendre que les sucreries, ce n’est pas fait pour être jeté par terre. Là, tu ne fais que regarder ce que tu ne pourras pas manger, en te demandant si la lois du trois secondes (Si c’est resté au sol moins de 3 secondes, c’est encore bon, tu peux le manger), peut s’appliquer pour quelques minutes aussi. Peut-être devrais-tu le lui demander ? Tu sais qu’elle te dira que oui, c’est néfaste pour toi, pour pouvoir les garder pour elle. Toutes les jolies filles le font, toutes les jolies filles sont méchantes et font ce qu’elles veulent. Tu sais qu’elle est donc méchante et qu’elle peut faire ce qu’elle veut. Comme reprendre le sac tombé et faire comme si elle ne t’avais pas vu, comme si toi, tu n’avais pas vu ce qu’elle avait entre les doigts. Combien de fois avais-tu demandé à Liam de venir avec toi à la confiserie pour que tu puisses t’acheter tout ce que tu désirais ? Trop de fois … Tu avais bien essayé d’y aller une fois mais dès que tu avais mis le pied dans le commerce, tu t’étais fait mettre à la porte. Comment devais-tu savoir que tu ne pouvais pas manger tout ce que tu voyais sans payer ? Tout était là, devant toi, tu n’avais qu'à allonger le bras et HOP, tu avais décidé de te servir. La commis avait voulu appeler la police, jusqu’à ce que quelqu’un puisse s’interposer entre vous deux, lui indiquant que tu étais certainement drogué et sans le sous, vivant dans la rue, pour agir ainsi. Tu avais donc quitté les lieux tout en criant que tu vivais au motel le plus proche, ne voulant pas te faire traiter de sans abris.

Elle reprend son sac, la demoiselle, avant de commencer à manger les bonbons à l’intérieur et de t’avancer le sac pour que tu puisses t’en servir. Tu regardes ce dernier une seconde, peut-être quelques secondes à vrai dire, avant de hocher négativement la tête. Tu n’en veux pas, tu ne veux pas qu’elle puisse t’acheter de cette façon. De toute manière, il y deux ou trois bonbons qui sont tombés par terre, il ne s’agit que tu puisses te baisser un instant pour pouvoir les prendre et te servir. Trois contre un … Qui est le plus intelligent entre vous deux ? Si tu te baisses sans qu’elle ne puisse le remarquer, tu en auras trois, contre le seul petit bonbon qu’elle puisse t’offrir de son sac. Tu sais encore compter, tu n’es pas stupide. Encore une fois, les jolies filles sont méchantes et peuvent prendre les jolis garçons pour des êtres stupides. Tu as bien l’impression que c’est ce qu’elle essaie de faire, peut-être malgré elle, tu n’en sais rien. - Alors là je ne sais pas, je ne connais pas ton entourage. - Et tu lui souris un peu, mais tu restes tout de même assez perplexe sur ses mots.

Tu restes un moment devant elle, la détaillant du regard. Tu ne la trouve pas particulièrement jolie, mais elle reste tout de même assez simple, ce qui peut la rendre adorable. Tu l'imagines gambader dans un champs de roses, l'esprit tranquille, le regard remplis d'étoiles. C'est un peu comme ça que tu étais tombé sous le charme de la jeune actrice, de ton feuilleton préféré. Tu t'imagines souvent des scénario où un dragon peut devenir féroce au côté d'une jolie princesse sans défense. Non, cette fille ne peut tenir ce rôle, surtout depuis qu'elle détient le sac de bonbons entre des doigts. - Ne fait pas cette tête, je ne dirai à personne que tu es une méchante fille. - Tu déposes un simple sourire dans sa direction, avant de lui tapoter gentiment l'épaule, dans un léger soupire. Tu as bien envie d'ajouter quelques mots, comme les grands acteurs dans les films d'action que tu regardes de temps à autre, mais la seule citation qui te viens à l'esprit: Viens avec moi, si tu veux vivre ... et tu doutes que ces paroles peuvent réellement te servir présentement.