Quand tu l'as pas, tu l'as pas [Dada]

- Mais t'as de la compote entre les deux oreilles? Qu'est-ce que je viens de dire? ON FAIT PAS LA CHARITÉ ICI! - Je la regarde se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps sans broncher. Je la laisse faire, je me dis que ça va lui passer. Dix minutes plus tard, ça ne lui a pas encore passé et je lève les yeux au plafond. - T'as mangé une boite de twix de trop? Tu veux que je me morfonde pour toi? C'était à toi d'être raisonnable et de t'entretenir. J'y peux rien si tu es une grosse truie! - Cette fille là ça faisait longtemps qu'elle travaillait au firemeat. Bien plus longtemps que moi! Il y a quelques années, elle faisait tourner toutes les têtes. Ensuite, elle avait accouché d'un petit garçon et avait rapidement retrouvé sa taille de guêpe pour revenir danser au club. C'est au deuxième accouchement que les choses se sont compliquées. Elle n'a pas été en mesure de perdre tous ses kilos en trop. Peut-être que papa Hwan aurait accepté de lui laisser plus de temps pour aller au gym, mais pas Dae. Et j'étais clairement de son avis! Cette fille-là, elle n'avait pas sa place ici. Elle devait faire fuir les clients avec ses vergetures et sa peau flasque. - Tu t'attendais à quoi en te faisant engrosser sérieux? T'as pas encore compris que ça sert à ça l'adoption quand on travaille dans ton milieu? - Elle m'exaspérait. - Comment tu veux qu'on fasse de l'argent avec toi? - J'en avais raz le bol de devoir tout lui expliquer alors qu'elle ne me regardait même pas. - Alllllllooooooooo???? - J'ai accentué ma voix pour qu'elle retire sa tête de ses mains et me regarde dans les yeux. J'étais entrain de la rabaisser, la moindre des choses était qu'elle me regarde! On était en plein milieu d'une conversation. Elle n'avait certainement pas été élevée celle-là! - Dae t'a demandé de ramasser tes affaires et de sortir. Il t'a officiellement CONGÉDIÉ! Tu veux que je fasse quoi? Premièrement, c'est lui le patron. S'il ne te veut plus ici, tu ne restes pas ici. Deuxièmement, je suis entièrement d'accord avec sa décision. Je vais pas aller plaider ta cause! Alors ramasse tes postiches, tes costumes et tout ton maquillage bas de gamme et fou le camp seigneur! - Je commençais à être en colère. Elle n'allait pas rester ici toute la journée! Elle se DEVAIT d'écouter les consignes. Lentement, elle se moucha en me fixant d'un oeil mauvais, puis se dirigea vers l'arrière boutique en continuant sa scène de larmes. - Mon dieu seigneur! C'était si dure à comprendre! - Les autres danseuses me regardaient presque toutes avec mépris ou dégoût, sauf quelques unes qui se fichaient pas mal de ce qui pouvait arriver aux autres. Les bras croisés, fixant, quant à moi, l'arrière du club, j'attendais le retour de la prodige du drame. Quelques secondes à peine s'étaient écoulées lorsque j'ai senti un parfum familier près de moi. - Tu crois ça toi? De nos jours, les gens n'ont plus aucune dignité ou respect... - Je savais que c'était Dae qui avait entendu la scène. Comment pourrait-il en être autrement? L'ex danseuse s'était mise à crier et à s'époumoner devant les clients qu'elle ne voulait pas quitter après son entretient avec le Dae. Elle avait même fait fuir quelques clients. Je savais qu'il l'avait mise à la porte car il m'avait informé avant de lui parler. - Je te parie un 100 qu'elle va continuer sa scène avant de sortir. Elle va sûrement pas prendre la porte de derrière. - Je me demandais maintenant si c'était légal de demander au bouncer de la sortir de l'établissement.  

Elle parle sans cesse et à force d’entendre sa voix, cette dernière te donnera mal à la tête. Tu la regarde se mettre à pleurer et essayer de t’expliquer ce qui se passe avec elle. Oui, elle a des enfants et alors ? Tu n’en as pas et est-ce que tu lui fais une crise pour ça ? Non … Vraiment pas. Tu ne comprends donc pas ce que son morveux vient faire dans le décor, pourquoi ce dernier est soudainement important dans la discussion. Tu ne veux pas de lui ici, encore moins si c’est son fils à elle. Elle, elle ne fait plus partie du bar, tu n’en veux plus. Elle a longtemps fait partie du personnel, elle a souvent dépanné l’ancien propriétaire et tu t’es souvent demandé si son premier morveux n’était pas de ce dernier. Trop souvent impliqué dans les détails, il t’avait demandé de pouvoir rester quelques temps dans les parages, question de veiller sur elle. Et toi, tu avais refusé. Tu ne veux pas de vieux cochons dans les parages, tu ne veux pas de quelqu’un qui puisse déranger le personnel. Et ce soir, c’est elle, que tu ne veux plus près de toi. Elle a fait son temps, tu veux t’en débarrasser. Tu croises les bras sur ta poitrine avant de soupirer et de la laisser en plan, assise toute seule à une table en pleins milieu de la salle. Non, tu ne la pas pris à part pour lui parler, tu veux des témoins. Tu ne veux pas comprendre dès le lendemain qu’elle t’accuse d’harcèlement ou de voie de faits. Tu n’es pas prêt pour ce genre chose même si tu sais bien qu’un jour, cela arrivera. T’as passé proche avec l’ancien danseur, t’as dû lui donner assez d’argent pour qu’il puisse fermer son clapet et qu’il puisse passer à d’autre chose. Tu sais bien qu’un jour ou l’autre, il reviendra à la charge et cette fois-ci, tu l’attends de pied ferme. Ce n’est pas vrai que tu te laisseras faire deux fois par quelqu’un. T’as payé le prix, c’est assez.

Tu l’as laissé aller vers elle, tu as fermé les yeux sur tout ce qu’elle pouvait bien lui dire. Tu en a plus qu’assez de voir ton employé faire à sa tête. Si ton père serait toujours dans le coin, il aurait certainement agis exactement comme Arielle. Ce n’est pas pour rien qu’elle a longtemps été son bras droit et que maintenant, tu dois faire attention à elle. Tu la laisse faire ce qu’elle veut avec tes employées, tu lui fais amplement confiance. Tu lui a uniquement demandé de te tenir au courant de congédier quelqu’un, tu veux pouvoir remplacer cette personne le plus rapidement possible, avant de manquer de personnel. Si ça ne serait que d’elle, tu sais que tu devrais revoir ton staff au complet, mais tu as tout de même l’impression que ce dernier n’est pas si mal. Il y a bien une fille que tu perdrais dans le large et cette dernière est justement entrain de pleurer, Arielle s’en donnant à coeur joie. Tu n’es pas loin, au cas où l’ex danseuse ne décide de sauter à la gorge de la rousse. Tu ne veux pas de bataille, tu ne veux pas de meurtre ici. Il y a assez de complications tout autour de toi en ce moment, tu ne veux pas commencer à avoir le dos large pour une histoire de bataille de deux filles qui ne se déroulera même pas en privée. Devant toi, certes, mais pas en privée.

Tu trouves qu’Arielle y va un peu fort, mais tu ne parles pas et fait semblant d’approuver de la tête de temps en temps. L’ex danseuse finit par se lever et faire semblant de disparaître tandis que toi, tu t’avances vers la table, où était toujours Arielle. Elle s’adresse à toi comme si elle savait parfaitement qui tu étais. Soit elle est devin, soit elle savait que tu étais tout proche d’elle. - Ça ne m’étonne pas d’elle, vu ce qu’elle refusait de faire aux clients. - Tu l’avais souvent entendu, cette folle, dire tout ce qu’elle refusait de faire pour de l’argent. Lorsque tu avais compris que sa liste était devenu recto - verso, tu avais commencé à la suivre un peu, voulant voir ce qu’elle s’autorisait à faire. Ton père n’aurait jamais accepté ce genre de truc. Tu sais qu’il aurait accepté beaucoup moins venant d’elle, venant de n’importe qui. - T’imagines ses enfants maintenant. Deux enfants, ce n’était pas assez d’en avoir un, d’un père inconnu, d’un client passé ? Mais non, elle deux gamins.  - Tu soupires tandis que tu vois la danseuse ramasser ses derniers effets tout en bougonnant. Tu sais que si ça continue, tu devras la sortir. T’as pas envie de la toucher, de devoir porter des gants pour la mettre à la porte. Comme le fait de parier sur de l’argent, ça ne te plais pas mais tu acceptes tout de même la proposition d’Arielle. - Marché conclus.  Deux cents qu’elle sort par la porte de derrière..- Tu as laissé Arielle derrière toi avant de t’approcher de ton ancienne employée et avant même qu’elle puisse s’en prendre à toi, de l’agripper par le bras et de l’emmener vers l’extérieur, la laissant sur le bord de la porte. Tu refermes derrière toi, sachant bien qu’elle serait du genre à revenir, bornée comme elle est. Tu hausses les épaules avant de retourner vers Arielle, un mince souvenir accroché aux lèvres. - En petites coupures le 200 billets, ça me va parfaitement. - Tu ne t’es pas arrêté à sa hauteur, tu as continué tout droit vers ton bureau. Tu as de la paperasse à remplir, des nouveaux projets pleins la tête et tu dois trouver un plan B pour ce soir. C’était elle, la danseuse, ton plan A. T’as personne pour faire la première partie du spectacle et t’as pas toute l’après-midi pour trouver une idée.

Ces filles là je les comprends pas. Elles sont vraiment idiotes si vous voulez mon avis. Elles se trémoussent de tous les bords et tous les côtés et elles sont pas capables de comprendre quand on leur donne des directives claires. Fous le camps. C'est pourtant pas compliqué à comprendre bon sens de bon soir. Le plus frustrant c'est qu'après toute cette scène, le dénouement sera le même. Elle va pas rester, elle le sait cette conne. Elle aura beau faire une crise, elle va foutre le camp dans quelques minutes ou secondes, mais elle va partir. Ça ne sert donc à rien son petit manège de fille indignée. Comme je m'en doutais aussi, la scène a attiré l'attention de Dae, l'un de mes patrons. Il s'est approché discrètement, mais je l'ais tout de suite reconnu. C'est mon point fort. Je reconnais la respiration et le parfum de presque tous ceux que je côtoies. Ouais c'est chelou, mais je suis comme ça. - Ouais je sais c'est pas croyable! Elle est agissait comme si son renvoi la surprenait! - Quand tu travailles au firemeat, tu sais ce que tu dois faire seigneur! Si un client veut un petit extra, tu te tais et tu acquiesce sinon tu ne sert à rien. C'est pourtant pas dure à comprendre. J'ai juste envie d'aller la rechercher pour lui donner une bonne baffe, mais je me retiens. C'est pas l'endroit ni le moment. Je vais bien finir par la recroiser dans la rue. À ce moment là, je vais la faire tomber pendant qu'une voiture passe et c'est tout.

- Je comprends déjà pas qu'on veuille des enfants... qu'on en ai plus qu'un c'est pire. Surtout quand c'est de ce genre de personnes.... - Je la méprise et c'est évident. Elle ne sait pas comment gagner sa vie cette pauvre idiote. Elle va faire mourir de faim ses gosses juste parce qu'elle a trop de respect d'elle même. Elle crache sur de l'argent facile et sur l'effort qu'à fourni Dae pour remettre l'endroit en ordre. J'ai menti légèrement par contre, sans même m'en rendre compte. Des enfants, j'en veux peut-être. Je sais pas encore. Mais je serai pas comme cette fille à supplier qu'on me garde quand je sers à rien, juste pour les nourrir. Si elle est pas contente elle a juste à retourner étudier. Même si je doute fort qu'elle finisse avocate. - Marché conclu mon cher! - Je ne me doute pas qu'il a ce genre de pensée en tête, mais dès qu'il s'avance vers la fille qu'il vient de virer, je comprends que je me suis fait avoir et je sourit. Je pourrais me frustrer, crier après lui que c'est pas du jeu, du vol, mais non. Je le regarde la foutre dehors sans cérémonie et je m'en réjouis, ça me fait un beau spectacle.

Il passe à côté de moi sans s'arrêter, me lâchant qu'il prend aussi les petites coupures. Je suis bonne joueuse. Il m'a eu, je l'assume complètement. - T'auras qu'à le retirer de ma paie mon cher. - Souriant toujours, j'admets ma défaite avec plaisir. Mais même si j'admets lorsqu'on m'a battu, ce n'est pas le cas de chacun. - ON EST QUE ÇA POUR VOUS? IL VA TOUS NOUS METTRE DEHORS UNE À UNE C'EST ÇA? SON PÈRE SE RETOURNERAIT DANS SA TOMBE! - J'ai mal évalué la situation. Je pensais que cette pauvre fille était la seule conne de l'équipe, mais apparemment pas. Cette autre danseuse, que je ne connais pas vraiment, s'approche vers moi avec un doigt accusateur. - Je te demande de te calmer et je vais pas me répéter. - Je ne sais pas trop quoi faire pour vrai. J'ai un peu peur que les filles commencent tous à se plaindre. - TU VAS TE CACHER DANS TON BUREAU C'EST ÇA? FICHU TROUILLARD, TU PRENDS MÊME PAS LA RESPONSABILITÉ DE TES ACTES! -

Tu n'as jamais mis personne à la porte, ne voulant pas te créer plus de problèmes que tu en as déjà. Tu dois prendre soin de ton personnel que personne ne se fasse harceler et tu avoues que c'est beaucoup plus compliqué que tu n'aurais pensé. C'est pour cette raison que tu as gardé Arielle pour s'occuper de la partie féminine du bar, même si tu n'es pas tout à fait d'accord avec sa façon d'agir, sa façon de mettre à la porte les employés. Toi, tu ferais autrement. Tu ne leur laisserais même pas le temps de répliquer, les mettant à la porte directement Tu sais seulement que tu dois faire attention à cette fille, à cette Arielle. Si elle travaillait avec ton père, elle doit être au courant de beaucoup plus qu'elle ne mentionne. Et ton passé, reste ton passé. Tu ignores seulement si elle peut vraiment être au courant de toute les facettes que sert le bar où elle travaille. Probablement, ce n'est pas exactement un secret. Tout ce qui se passe ici, bien des gens sont au courant. Tu peux même dire que Jonathan, le garçon qui te sers plus de bouche-trou qu'ami, n'est pas tout à fait au courant de tout ce qui peut se passer directement à côté de son bureau. Tout est compliqué, tu ne sais pas réellement où donner de la tête. Tu as l'impression que depuis que tu détiens ce bar, rien ne va plus. Il te manque toujours quelqu'un de confiance pour s'occuper des hommes et non, tu ne veux pas donner ce travail à n'importe qui. Tu veux quelqu'un qui peut se débrouiller seul, quelqu'un qui est capable de gagner ta confiance et tu sais bien que cette personne ne fait pas partie de ton quotidien. Et pas question de donner cette partie à Arielle. De un, tu ne veux pas de complication avec la partie masculine de tes employés et encore moins donner plus de travail à la demoiselle. Si ça ne serait que de toi, elle serait la prochaine à mettre les voiles.

Tu ne l'as jamais vraiment aimé, tu la toujours mis dans une case à part. Elle n'est pas ton amie, mais pas non plus une connaissance. Et si tu ne lui a jamais fait d'avance, c'est pour une seule et bonne raison: ton père. Tu es persuadé qu'elle a déjà eu une aventure avec ce dernier et pour toi, c'est négatif. T'as pas l'intention de poser tes doigts sur quelqu'un qui a déjà passé sous ton père. Tu as tout de même un peu de tête, même si c'est minime. - Désolé de te décourager mais je ne vois pas vraiment la différence entre une fille comme elle et toi. Vous venez du même endroit, t'es aussi prête à te coucher sur la scène pour avoir un peu d'attention. Fait donc attention à ce que tu dis, au lieu de te rabaisser, très chère. -

Tu laisses la danseuse prendre quelques secondes d'avance sur toi, avant de la mettre toi-même à la porte, repassant devant Arielle. Elle te doit de l'argent, mais tu n'iras pas jusqu'à la harceler pour qu'elle puisse te le donner ou même, pour qu'elle puisse accepter sa défaite. Tu fais les chèques à la fin de la semaine, tu pourras alors les récolter à cet endroit. Pas la peine de t'en prendre à elle devant les autres. Ceci ne fait pas très professionnelle et de plus, tu veux que les gens puisses la respecter et ce n'est pas avec ton caractère de merde que tu pourras réussir un tel exploit, si jamais tu as des comptes à rendre avec elle. De toute manière, son caractère n'est pas réellement mieux, tu as connu meilleure employée depuis longtemps. Lorsqu'elle mentionne que tu pourras lui retirer ton dû sur son chèque, tu acquiesces en silence, sachant bien que c'est ce que tu avais l'intention de faire de toute évidence. Et pas question de lui dire de laisser faire, ce n'est pas à elle que revient l'argent, mais bien à toi. Et avec l'argent qu'elle te doit, tu pourras certainement te payer une nouvelle chemise. Même si tu sais que tu devras sortir ta carte de crédit, vue le prix que tes vêtements peuvent coûter. Tu mentionnes un petit sourire à Arielle avant de te diriger vers ton bureau, te stoppant à quelques pas de là, lorsque la voix d'une autre employée se fit entendre. - Quelle responsabilité ? Va pas me faire croire que je suis le père de ses deux imbéciles de gamins. C'était sa responsabilité, pas la mienne. Si elle voulait faire des gamins, elle n'avait qu'à les faire ailleurs qu'au travail. Tu veux être la prochaine à sortir ? Crois-moi, je ne prendrai pas de gants blancs pour le faire. - Tu laisses quelques secondes de silence planer, avant de reprendre parole, mais directement à Arielle. - Elle aussi, tu la sort. Pas question d'avoir des pommes pourries dans l'équipe. Tu viendras me voir ensuite pour ce soir. On pourra vérifier si tu es capable de faire quelques pas de danse. Si oui, on aura pas tout perdu. - Un clin d'œil dans la direction d'Arielle et ensuite, caché au bureau.