Serendipity

Tu continues de te gratter jusqu'au sang. Tu n'as aucune idée de ce qui vient de t'arriver, tu ne sais pas trop ce qui se passe avec toi. Tout ce que tu sais, c'est que tes mains te font mal depuis maintenant plus d'une heure. Tu as même laissé ton meilleur ami en plan, ne voulant pas le mêler à tout ça. Tu as les jointures rouges, l'intérieur des mains qui te démanges sans cesse. Oui, tu es bien allé à la pharmacie, essayant de te trouver quelque chose pour soulager ta démangeaison, mais voyant le prix des produits, tu as préféré te rendre directement à l'hôpital, te disant que ça serait peut-être moins con de trouver un professionnel pour que ce dernier puisse te dire ce que tu as, au lieu de te faire justice toi-même. Tu sais exactement que tu ne pourras pas voir un médecin, vu le manque de tes cartes d'identités. Par contre, tu sais qui aller voir, tu as bien l'impression que tu pourras lui faire confiance et que lui, pourra t'aider en retour. Tu ne l'a croisé que quelques secondes, qu'un bref coup d'œil, mais tu as bien l'impression d'avoir lu quelque chose en lui, comme si tu pouvais lui faire confiance. Et ce matin, tu tentes ta chance avec lui.

Le soleil n'est même pas encore tout à fait levé, que tu es déjà à l'hôpital, faisant le tour des urgences. Tu caches tes mains aux autres, tu ne veux pas montrer ton malaise. Pourtant, tu as de la difficulté à combattre ton envie de te gratter jusqu'au sang. Le pire, c'est que tu ne sais même pas si ce médecin pourra t'aider, ni même s'il est dans les parages. Tout ce que tu sais, c'est-ce ''eyes-contact'' que vous avez eu, lorsque tu as rencontré cette mongole de basse famille, la dernière fois que tu as été dans cet hôpital. Ce médecin est passé près de toi, t'as regardé. Toi, tu l'as suivi quelques secondes du regard, impressionné. Et c'est tout. Pas un mot n'a été échangé, pas même un nouveau regard. Pourtant, tu pourrais grandement mettre toute ta confiance en lui et tu ne serais même pas capable d'expliquer la raison.  

Tu marques une petite pause, uniquement pour te gratter l'intérieur des mains. Celle de droite est encore plus rouge que l'autre, tu te demandes grandement ce que tu as pu faire pour te retrouver avec des démangeaisons. Peut-être aurais-tu dû en parler à GD, au lieu de le laisser seul dans la drogue, et dans l'alcool. Tu as tout simplement fuit tes responsabilités, le laissant seul au salon, prenant aucun gant blanc pour partir. Tu l'as laissé seul, comme un vaurien. Tu as pris tes jambes à ton cou, te demandant si la drogue qu'il a essayé de te refiler peu t'abîmer les mains ainsi. Tu en es même à te demander si GD ne t'as pas transmis une quelconque maladie, même si tu sais que c'est impossible, vu qu'il n'y a eu aucun rapprochement entre vous deux ... lorsque tu l'aperçois. Ce garçon, le même que tu as pu voir, il y a quelques jours, toujours au même endroit. Tu t'avances vers lui, te moquant du fait qu'il est en discussion avec quelqu'un, et que cette conversation à l'air assez importante. Tu t'avances vers eux, le regard un peu perdu, avant de te retrouver à côté du médecin à qui tu veux parler. - Salut, je peux te parler quelques minutes ? - Tu ne sais pas s'il acceptera de le faire, ni même s'il se souviens de toi. Tout ce que tu sais, c'est que tu veux lui parler et que même si tu n'as aucune idée de qui ce garçon peut être, t'as bien envie de le découvrir. Et que tes mains te démanges, ça devient urgent.

Tu as travaillé toute la nuit et ce n'était pas de tout repos.  La soirée a été tranquille jusqu'à ce que les urgences soient envahis, résultat d'une barrage entre gangs qui s'est mal fini. Tu as rapidement comprit que toutes les victimes étaient du même groupe. Visiblement le combat n'était pas équitable. Heureusement au vu des blessures, aucune armes blanches n'a été utilisé et par plus que des armes à feu. C'est monnaie courante pour les urgences de recevoir ce genre de patient. En règle général ils ne sont pas gardé en convalescence, d'abord car la plupart refuse simplement de donner leurs noms et ensuite parce qu'ils s'enfuient souvent avant que les soins soient terminés. Malgré tout, tu préfères les voir entrer et sortir sur leurs deux jambes que les pieds devant, allongé sur une civière. Avec cette arrivage, tu n'as pas eu une minute à toi puisqu'il a fallu ausculter pas mal de patients et aider les infirmières, en sous-effectif la nuit. En parlant avec certains tu as compris qu'ils ont l'intention de se venger de cette affront. Tu as bien essayé d'en faire parler certains, les plus fragile à tes yeux, mais ils se sont vite renfermés malgré ta gueule d'ange. Comme toujours l'hôpital n'a pas signalé cette incident, la police a bien trop occupé et vous aussi. Tu as parfois eu à faire avec la police, lorsqu'un patient est victime d'une agression. Cependant c'est assez rare puisque tu n'es pas encore médecin et tu n'es là qu'une semaine sur deux. C'est souvent ton référent qui réponds aux autorités. Dans ta jeunesse tu as côtoyé un peu plus les forces de l'ordre, ce n'était pas en tant que suspect mais plutôt comme victime, lorsque des parents ont eu un accident de la route. Tu t'es retrouvé du jours au lendemain sans aucune famille proche, envoyé dans un orphelina et oublié par la justice. L'accident de tes parents n'a jamais été résolu et encore aujourd'hui tu en veux aux autorités d'être aussi sélective. S'ils traitaient toutes les affaires sur un pied d'égalité, il n'y aurait pas des innocents en prison et les politiciens pourris. Tu n'as pas une grande foie dans le système, que ce soit en Corée du sud ou ici. Tu es peut être trop utopiste pour accepter la noirceur de ce monde.

Enfin après avoir gérer la crise qui a duré une bonne partie de la nuit, tu as pu prendre ta pause et effectuer tes rondes de routine. L'aube s'est levé et il te reste encore quelques heures à tirer avant de pouvoir rentrer chez toi pour quelques heures. Tu n'as pas beaucoup de repos et pour cause tu ne travailles qu'une semaine sur deux, les responsables doivent penser que la semaine de cours est synonyme de vacances et de repos vu le planning que tu as lorsque tu es à l'hôpital. Enfin tu ne vas pas te plaindre, tu adores ton travail. D'ailleurs ce n'est pas un travail mais bien une vocation. Depuis la perte de tes parents tu t'es juré de sauver des vies, ce qui n'a pas pu être le cas de tes parents. Les médecins n'ont rien pu faire et toi tu étais impuissant face à la mort. Tu t'es promis de ne plus jamais ressentir cette sensation, c'est-ce qui te pousse à faire médecine, plus particulièrement chirurgien.

Alors que tu discutes d'un cas avec une infirmière, un homme vient t'interrompre. Tu le reconnais sans mal. Tu as croisé son regard il y a quelques temps, aucune paroles n'a été échangé et pourtant tu as l'impression de le connaitre, ou du moins de le reconnaitre. Il te rappeler quelqu'un. Il a hanté tes pensées pendant quelques jours, jusqu'à ce que tu arrives à mettre un nom sur ce visage, un visage de ton passé, une personne que tu ne pensais jamais revoir et surtout pas ici. En réalité tu ne sais pas s'il est celui auquel tu penses. Pour l'instant tu te contentes d'acquiescer à sa question. Tu te tournes vers l'infirmière t'excusant avant de lui indiquer une espace de consultation d'urgence.

« Bonjour...qu'est-ce que je peux faire pour vous ? »

Tu n'as pas pu détacher ton regard de lui, détaillant son visage et ses cheveux. Tu cherches un indique, une marque qui te permettre d'être sûr que tu ne te trompes pas. Tu te souviens de lui comme si c'était hier. En même temps tu n'as eu qu'un ami lorsque tu étais à l'orphelinat. A cette épique tu t'étais renfermé sur toi-même et il a été le seul avec qui tu t'es lié d'amitié. Aujourd'hui tu as su guérir d'une partie de tes blessures. Un partie seulement puisqu'en te remémorant cette période ton cœur se serre et tous tes sentiments remontent à la surface. Tu gardes malgré tout un air serein sur le visage, bien décider à rien sous-entendre. Tu te trompes surement, il lui ressemble rien de plus.

Tu as passé plusieurs minutes à te faire des films, à te jouer des scénarios en tête. Ta tête commence à te faire mal, mais tu as bien l'impression qu'il s'agit de l'alcool qui commence à baisser dans ton sang, et non la réaction à tu ne sais quoi qui commence à se propager. Tes mains te brûle, comme ta joue gauche. Peut-être n'aurais-tu pas dû te gratter la joue tout à l'heure ? Tout ce que tu sais, c'est que dès que tu décides de toucher à ta peau, cette dernière commence à te démanger. Tu ignores ce que tu as pu toucher pour que ça puisse te rendre aussi vulnérable, aussi dérangé. Tu grimaces lorsque tu t'aperçois que le garçon avec qui tu voulais entretenir une conversation, est déjà occupé. Ça ne t'empêche tout de même pas d'aller le voir, espérant qu'il puisse s'occuper de toi. Tu n'as jamais aimé les médecins et encore moins les hôpitaux. Tu ne comprends pas les gens qui passent leur vie à fréquenter ce genre d'endroit, comme fréquenter un médecin. Ou tout membre du domaine médical. Tu ne te verrais pas entretenir une relation avec un infirmier ou un médecin. Et non. Premièrement, parce que tu n'es pas gay et deuxièmement, parce que tu aurais l'impression de toujours passer en deuxième, le métier restant en premier plan.

Tu t'es approché du médecin, de celui à qui tu voulais absolument parler. Dois-tu te mettre à pleurer ? À battre énergétiquement des paupières pour montrer ton besoin d'avoir son attention ? Tu es venu pour déposer l'une de tes mains sur son avant-bras, avant de réaliser que ce n'est certainement pas une bonne idée. Tu ne veux pas lui transmettre ce que tu as attrapé. Peut-être n'est-ce pas ce que tu penses depuis le début, soit une transformation en un animal. Quoi ? Toi aussi, tu as entendu parler de Spider Man et tu sais bien comment ce dernier s'est transformé en araignée. Tu espères seulement que la couleur rouge n'est pas un diminutif de la coccinelle. Ou du poisson commun. Tu as tout de même pris ton courage à deux mains et lentement, tu t'es mis à lui parler, espérant qu'il puisse prendre quelques minutes de son temps pour discuter avec toi. Tu es gêné, peut-être que le tout peux se voir sur ton visage ou bien, n'est-ce que le rouge que tu as réussis à t'étendre sur la joue, lorsque tu as décidé de commettre l'irréparable, soit de mettre tes doigts sur une partie de ta peau.

Contre toute attente, le médecin en service s'excusa auprès de sa collègue, pour te porter quelques instants d'attention. Tu le suit, te collant presqu'à lui, de peur de le perdre dans l'établissement, même si vous vous dirigez dans un endroit non éloigné. Tu esquisses une petite moue gênée devant lui, ne sachant pas exactement comment amorcer les choses. Tu ignores ce qui se passe avec toi, même si tu commences à comprendre tranquillement certaines positions. - J'ai comme … comment dirais-je … un petit problème ? - Tu pointes ta joue, celle qui doit être rouge depuis quelques minutes, avant de lui tendre tes deux mains, l'intérieur en premier. - C'est arrivé comme ça, sans aucun rapport. Je sais pas ce que c'est. - Tu restes muet quelques secondes, avant de reprendre. - Je suis désolé de te déranger avec une connerie pareille, je sais que je dois faire comme tout le monde et ''prendre un numéro'', que je ne peux pas passer devant tout les autres patients mais … je ne sais pas pourquoi, je ne fais pas confiance aux autres membres du personnel. C'est débile, je le sais, pas la peine de le dire. - Tu sais bien que c'est absurde tout ce que tu es entrain de lui dire, tu ne le connais pas. Et lui, te connais encore moins. Pourtant, tu te sens bien lorsqu'il pose un regard sur toi, comme la première fois qu'il t'as croisé, dans ce même hôpital, à quelques pas d'ici. Tu déposes un sourire sur tes lèvres, ton regard ancré dans le sien, avant de grimacer et d'aller te frotter les mains sur ton pantalon, de manière à pouvoir calmer les démangeaisons.

Tu as remarqué la rougeur sur sa joue et cela a interrompu ton examen visuel. Tu n'es pas certain de le connaitre pourtant il t'a semblé familier quand tu as croisé son regard la première fois. Tu n'es sûr de rien, après tout cela fait des années et il n'y a que très peu de chance que ce soit la personne à qui tu penses. De toute façon, tu ne peux pas te permettre de repenser à tout cela, visiblement il a besoin de soin et tu comprends que c'est urgent en voyant l'état de ces mains. Ton visage blanchi un instant alors tu attrapes ses poignets au niveau de son pull pour approcher ses mains de toi. Tu l'écoutes d'une oreille alors que ton cerveau fait le tour des possibilités. La première qui te vient à l'esprit est forcément une allergie. Il a été en contact avec un produit qu'il ne supporte pas et il a du se gratter la joue. C'est aussi possible qu'il fasse une crise d'urticaire, peut être sa première. Il y a d'autres causes à part ses deux-là mais la localisation et la transmission à la joue réduise tes diagnostique à un des deux cas. Heureusement pour toi, dans les deux cas, des antihistaminiques et une crème à base de corticoïdes peuvent endiguer la propagation et calmer les démangeaisons. Tu lâches ses mains en levant ton regard vers lui alors qu'il est lancé dans une tirade hésitante. Tu souris naïvement à son explication, quelque peu perturbé par le regard qu'il te lance. Tu as l'impression que connaitre ses yeux. Des yeux qui te ramène des années en arrière.

« Hum tu n'aimes pas les médecin c'est ça ?  Tant mieux que je suis encore étudiant... Je plaisante, je suis apte à pratiquer. »

Tu ris sachant bien que cela ne risque pas de le rassurer.

« Tu as bien fait de venir me voir, il ne faut pas attendre en cas de réaction allergique. Cela peut paraitre bénin mais il faut faire attention. »

Tu t'es tourné pour attraper les gants sur le chariot prévu à cet effet. Tu as pris du désinfectant et des compressions et tu lui as demandé de s'assoir sur le lit d'appoint. Tu as pris une de ses mains que tu as tourné paume vers le haut. Après avoir imbibé la compression de bétadine, tu t'es mis à lui tamponner la paume doucement. Tu t'es concentré quelques secondes sur ton travail en reprenant la parole.

« Ne t'en fait pas, tant que cela ne touche pas les voix respirations ou les muqueuses, tu ne risques rien. Encore heureux que tu ne te sois pas frotter les yeux. Tu ne t'es pas frotter les yeux au moins ? »

Tu as levé ton regard vers lui et une fois encore l'iris qui te fixe te trouble. Tu te revois gamin avec ton meilleur ami de l'époque lorsque vous vous cachiez pour échapper au monde extérieur. Tu revois ce regard, ces deux pupilles qui t'observait dans la pénombre de votre cachette. Tu chasses ses souvenirs en te concentrant sur sa réponse. Tu dois savoir s'il risque d'autres éruptions cutanés ailleurs et tu dois aussi lui poser un tas de questions sur ses allergies potentiels et ce qui a pu provoquer ça.

« J'ai besoin de savoir si tu t'es toucher à d'autres endroits. Il ne faudrait pas que tu fasses une réaction plus importante. Est-ce que tu as des allergies connus ? Tu as des pris des antihistaminiques ou de la cortisone ? Il faut que tu réfléchisses à ce que tu as pu toucher aujourd'hui de nouveau ? Est-ce que chose de nouveau chez toi ? De la nourriture ? Un animal peut être ? »

Tout en lui posant ses questions, tu lui as désinfecté une main consciencieusement puis l'autre. Entre les deux tu as changé de compresse et tu en as pris une dernière pour terminer le nettoyage par sa joue. Pendant cette tâche tu as tout le loisir de l'observer. Une question te brule les lèvres mais tu te retiens de la poser. Tu es certain que c'est impossible, ce n'est pas lui, cela ne peut pas être lui.

Son rire te fais grimacer quelques secondes, te ramenant à ton enfance. Tu te rappelles de ce garçon envahissant qui te suivais un peu partout, dans chacun des couloirs. Dès que tu revenais à l'orphelinat, il recommençait à te suivre. Vous êtes devenus amis, par la suite. Enfin, c'est l'impression que tu as eu. Tu ne te rappelle même pas de son prénom, tellement que toute cette histoire, tu préfères l'oublier. Tu sais uniquement qu'il a été une aide bien précieuse pendant longtemps, avant qu'il ne disparaisse et ne décide de te donner de ses nouvelles, bien des mois plus tard. Nouvelles que tu n'as jamais désiré avoir. Tu ne voulais pas savoir que tout allait bien pour lui, qu'il avait des parents aimant et qu'au fond, il n'avait rien à faire de toi. Tu as toujours redouté le moment où tu devrais lui faire face et comprendre dans quelle jolie famille, il avait atterrit.  

- Allergie ? - Tu regardes un instant tes mains, avant de les tendre vers le médecin pratiquant, tremblant. Depuis un long temps d'attente, tu t'imaginais le pire, croyant avoir attrapé une maladie peut être mortelle. Tu as pris place sur le lit d'appoint, comme il te la gentiment demandé, avant de lui retendre les mains. - J'ai pas … j'ai touché à rien. - Ton regard se fait insistant sur lui, tandis qu'il prend plaisir à s'occuper de toi, à prendre soin de toi. Tu le regardes s'activer, concentré sur tout ses gestes, la bouche à demi ouverte. Dès que tu t'apprêtes à lui dire quelques mots, c'est lui qui brise le silence. Déçu ? Pas le moindre du monde. Tu cherchais quelque chose à lui dire, uniquement pour briser ce silence devenu pesant. Si tu aurais été le premier à l'ouvrir, une belle connerie aurait pris place. Tu le laisses t'expliquer ce qui se passe, tu fermes les yeux quelques secondes, essayant de réfléchir à ce que tu as pu toucher depuis ce matin. Depuis que tes mains ont changé de couleur et un peu de volume. - Aucune allergie. - Enfin, c'est-ce que tu crois. Tu es parti jeune de chez toi, te retrouvant à l'orphelinat à l'âge de quelques mois seulement. Ce n'est que lorsque tu as commencé à te promener de famille en famille, que tu aurais pu poser des questions sur ta santé, mais tu ne la jamais fait. Tu ne voyais pas l'utilité de le faire, ceci ne dérangeait personne. Tu n'étais pas à l'article de la mort, pas la peine de s'inquiéter de ton état. - J'ai pas osé prendre un médicament depuis. - En vrai, tu y as bien pensé, mais le manque d'argent à fait que tu n'as pu rien prendre. Tu savais bien que ce n'était pas avec deux aspirines que tu allais pouvoir réussir à te soigner. Tu n'es peut-être pas médecin, mais l'évidence y était. - Je n'ai touché à … - Tes mots se coupent lorsque l'étudiant devant toi dépose une compresse sur ta joue, délicatement. Tu ne peux t'empêcher de le détailler sous toutes les coutures, espérant arriver à graver ses traits délicats dans ta mémoire. Tu veux pouvoir penser à ce visage lorsque quelque chose n'ira pas. Tu veux être capable de te dire qu'à quelque part, quelqu'un est bien chanceux de pouvoir se trouver devant une personne avec une si belle physionomie. - Tu voulais dire quoi par, toucher à d'autres endroits ? Tu crois que j'ai pu … arf … - Tu laisses passer une grimace sur ton visage, te demandant si tu es réellement entrain d'avoir ce genre de discussion avec un inconnu. Même avec ton meilleur ami, tu es gêné d'avoir ce genre de discussion. Enfin, avant. Comme hier soir, ou même ce matin. - Est-ce que ça se pourrait que ce soit … - Tu laisses quelques secondes passer avant de reprendre, nerveusement. - J'ai pu attraper une sorte de maladie ? Je vais en mourir ? - Tu t'accroches au blouson du médecin, tenant ce dernier comme une bouée. - Dis-moi la vérité, je vais en mourir ? -  Les yeux commencent à te brûler, tu sens tes larmes se former aux coins de ceux-ci. - Je lui avais pourtant dit qu'au nombre de putains qu'il s'était envoyé depuis le début du mois, que je voulais absolument qu'il se protège. -  Tu as parlé tout bas, avant de relever les yeux vers le médecin traitant, relâchant son blouson par la même occasion, gêné de tes gestes et de tes paroles. - Elle … Qu'au nombre de putains qu'ELLE s'était envoyée, je voulais qu'ELLE se protège. - Un petit sourire timide dans sa direction, un soupire, et un sanglot … Avant d'attraper à nouveau le blouson du médecin, l'approchant de toi par la même occasion. Vous êtes maintenant si près l'un de l'autre, qu'il est facile pour toi de pouvoir sentir son souffle sur ton visage. - C'est contagieux ? J'ai pas envie de devoir vivre enfermé le restant de ma vie. J'ai pas envie ... Je vais vraiment en mourir, pas vrai ? -

Tu es familier avec lui car tu as l'impression que ça peut le rassurer et après tout il est de ton âge, enfin c'est l'impression que tu as.  Tu veux le mettre en confiance et éviter qu'il ne panique. Tu dois lui poser de multiple questions sur sa santé, ses allergies et ce qu'il a pu faire ou toucher de nouveau au cours de la journée d'hier ou de la nuit. Si tes premières observations sont correctes, cela ressemble à une réaction allergique. Le tout est parti des mains qui t'indique que ce n'est pas la prise d'un aliment, d'un médicalement ou d'une drogue. Tu envisages toutes les possibilités mais vu l'éruption localisé aux mains et à la joue, c'est plutôt rassurant. Cependant tu ne peux pas lui donner de traitement sans lui poser les questions de base. Il grimace et n'a pas l'air de  croire à ton pré-diagnostic. Il bégaye qu'il n'a rien touché et te fixe. Tu sens son regard sur toi et tu le crois lorsque tu relèves de temps en temps la tête en lui parlant. L'image d'un fantôme t'occupe l'esprit mais tu ne veux pas croire que c'est lui. Si c'est le cas tu aurais mille chose à dire. Pourquoi il n'a jamais souhaité répondre à tes appels ? Pourquoi il n'a plus jamais voulu te revoir ? Pourquoi il t'a ignoré ? Tu en veux à ce garçon, cet ami que tu avais. Il a été la seule personne vers qui tu t'es tourné pendant cette période noire. La vie t'a arraché à lui et lui en a profité pour s'éloigner de toi. Aujourd'hui tu n'as pas oublié cette amitié mais elle fait partie d'un passé douloureux que tu ne veux pas ré-ouvrir. Ce garçon a des traits qui t'ont rappelé des souvenirs c'est tout. C'est impossible que ce soit lui, ton cerveau a juste une impression de déjà-vu. Tu sais comment ça fonctionne ces impressions, une image traité avec un peu de retard, qui reste une seconde de plus sur la rétine et voilà une impression de déjà-vu. C'est purement chimique, rien de plus alors même si ses yeux te rappelle quelqu'un, tu doutes que ce soit la même personne en face de toi.

Ton regard croise le sien quand il se coupe dans sa révélation.  Tu ne sais pas ce  qu'il allait t'avouer mais tu as bien l'impression que c'est important pour ton diagnostic. Cet échange visuel te laisser sans voix. Tu as déjà presque un an de pratique derrière toi et des choses gênantes, tu en as vu et entendu. Des problèmes personnels intimes aux anecdotes loufoques, tu pourrais commencer un livre d'or. Après tout tu es médecin, ou en voix de te le devenir tu n'es pas là pour juger les gens. Lorsqu'il te demande des précisions sur ce que tu sous-entendu et qu'il grimace, tu affiches un léger rictus rapide sur tes lèvres.

« Je veux simplement être sûr que tu n'as pas d'éruption cutanée ailleurs sur le corps. Est-ce que tu en as remarqué d'autres ? C'est important, essaye de te souvenir si tu t'es gratté ailleurs ces dernières heures. »

Il reprend en laissant en suspend une interrogation comme pour lui-même. Il a l'air nerveux et sincère quand il te questionne sur une possible maladie  et son pronostic vital. Tu es a peu près sûr que celui-ci n'est pas engagé. Tu n'as terminé ton auscultation mais à première vue il n'a que les mains qui le démange et la joue. Tu ne peux pas savoir s'il ne va pas faire une réaction anaphylactique, soit une réaction allergique généralisé. Pour l'instant cela n'a pas l'air d'être le cas, son visage n'a pas doublé de volume malgré l'éruption sur sa joue et ça c'est plutôt bon signe. Vu l'état de ses mains, irritées, rouges et gonflées, s'il devait faire un choc anaphylactique ça serait déjà fait. Il s'accroche à toi et tu vois des larmes montrent dans ses yeux.  

« Non, non, ça va aller. Tu n'as de gêne de respiration ? Aucun autre endroit ne te démange à part ceux que tu m'as cité ? »

Tu n'es pas sûr qu'il t'écoute car il se met à murmurer quelques mots que tu comprends. Il parle de la nuit qu'il a passé et tu t'imagines sans mal qu'il a eu une relation sexuelle avec un homme à risque. Il se rend compte de ses paroles et tu vois la gêne traverser son regard alors qu'il te lâche en se reprenant. Tu réponds à son sourire timide par un léger rictus se voulant rassurant et poli. Tu n'es pas là pour juger ce qu'il fait de sa vie. Il doit tout te dire enfin tout ce qui peut être pertinent et cette partie ne l'ai pas réellement, enfin...Aucune maladie sexuellement transmissible ne provoque de tels éruptions cutanés, même pas la petite vérole, celle-ci débute autrement. Par contre si son partenaire à tes morpions, des poux ou des puces, il peut très bien faire une réaction allergies aux acariens. C'est en même temps peu probable, il aurait eu des plaques rouges sur tout le corps et pas seulement sur les mains.

Il se raccroche à toi, s'approchant un peu plus, visiblement paniqué à l'idée d'avoir attrapé une mst. Il est si proche de toi que tu peux sentir son souffle lorsqu'il te demande avec un grand sérieux si c'est contagieux et s'il va mourir. Tu secoues la tête avec un regard rassurant, avant te dégager doucement.  

« Non cela ne ressemble pas à une mst, ne panique pas. Je vais faire un prélèvement au cas où. En attendant je vais te donner un traitement pour arrêter la propagation des plaques et calmer les démangeaisons. Tu surement fait une réaction à quelque chose que tu as touché. Rappelle toi tout ce que tu as pu touché ces derniers 24 heures. »

Tu as pris une tige de prélèvement sur le chariot à côté. Tu l'as frotté rapidement à l'intérieur de sa main avant de mettre le tout dans un tube à essai. Tu t'éloignes alors pour aller chercher une crème et deux comprimés. Tu es revenu vers lui et tu lui as tendu avec un verre d'eau. Tu as pris une médicament léger, ne présentant pas de risque majeur d'allergie. C'est-ce qui est prescris de façon général, des molécules à large spectres pour traiter la plupart des allergènes. Tu as attendu qu'il avale les deux comprimés pendant ce temps tu lui as fait une ordonnance. Il n'a pas rempli de feuille d'admission, tu n'as donc aucune information sur lui, c'est pour ça que tu n'as pris aucun risque sur le traitement que tu lui as donné. En réalité tu n'es pas totalement autorisé à traiter un patient sans feuille de soin et même pour une simple allergie tu vas devoir faire un compte rendu. Tu lui demandes alors naturellement.  

« J'ai besoin de ton nom et ta date de naissance. »

C'était ça, la belle vie ? Ne pas être malade et pouvoir te la couler douce ? Maintenant que tu as attrapé une maladie, ton calvaire va commencer ? Est-ce que celui qui ta refilé cette cochonnerie est au courant de ce qu'il vient de te refiler ? Énervé, tu soupires au visage du médecin. Peut-il sentir l'alcool que tu as ingurgité tout à l'heure ? Il y a de grandes chances. De grandes chances pour qu'il te prenne pour un danger public également. - Ah non, tu ne me feras pas dire ce que je ne veux pas. Je ne me suis pas touché depuis les dernières … - Tu arrêtes de parler, levant les yeux au plafond quelques secondes, essayant de calculer le nombre d'heures. - … Dix-sept heures, peut-être ? Ouais, ça aurait du sens. - Tu reportes ton attention sur le médecin. Une chance pour toi que tu n'as pris aucun gramme de drogue, tu aurais pu passer pour un déséquilibré mental. La tête penché vers la gauche, tu écoutes les paroles du soignant, avant de reprendre la parole. - Aucunement, c'est la première fois que j'attrape ce genre de ... cochonnerie. - Tu as parlé tout bas pour le dernier mot, te risquant à regarder le sol un instant, mettant fin à tes regards bien dirigés vers le médecin.  

Mais contre toute attente, tu te raccroches à lui, sans faire attention, comme si ta vie pouvait en dépendre. Tu n'as pas envie d'avoir des problèmes à ton âge. Toi qui a toujours fait attention, toi qui voulait attendre le bon moment, te voilà pris avec une quelconque maladie et ça, ça te fait flipper. - Ok … parce que toi, tu sais à quoi ça ressemble, une mts ? Ça t'arrives souvent de t'en procurer ? Ta petite amie doit avoir vraiment hâte de te retrouver à la maison, han … - Tu laisses passer un soupir entre tes lèvres, avant de te maudire intérieurement. Visiblement, tu es le seul ici qui panique et ce n'est pas pour aider. Il t'attrape une main, passe rapidement un coton tige sur tes plaques, avant de te remettre deux comprimés, ainsi qu'un peu d'eau. Tu le regardes, perplexe, avant de déposer un regard sur les médicaments. Tu déposes, très tranquillement, les comprimés dans ta bouche, ne prenant aucun eau, faisant semblant des avaler, avant de reporter un regard vers ton nouvel ami. Dès que ce dernier décide de prendre quelques papiers pour te faire une ordonnance, tu te dépêches de faire sortir les médicaments de ta bouche, crachant un peu dans l'une de tes mains douloureuses, avant de cacher ces derniers dans une de tes poches de pantalon. Pas question que tu prennes ce que ce médecin te donnes. Ni en comprimé, ni en boisson. Il l'a dit lui-même, quelques minutes auparavant. Et il avait parfaitement raison. Tu n'aimes pas les médecins, tu n'as jamais été bien ami avec l'un d'eux. Pour toi, même si c'est un emploi de travail respecté, tu as grandement de la difficulté à faire confiance à ces charlatan. Trop de médecins ne font que leur travail à moitié, uniquement pour réclamer un bon salaire, à la fin de l'année. De plus, la médecine n'a jamais joué un très grand rôle dans ta vie.  

Tandis que le médecin s'applique à te faire une ordonnance, tu continues de répondre à ses questions, ne sachant pas réellement où tout cela va pouvoir te mener. - Je ne vois pas ce à quoi j'aurais pu toucher de nouveau, je suis pas vraiment celui qui aime essayer de nouvelles choses, tu vois. - Tu rigoles en silence, avant de reprendre ton sérieux, déposant ton verre d'eau, encore pleins, sur le bord de la table, à tes côtés. Tu grimaces légèrement lorsque le verre quitte ta peau, ayant une envie de plus en plus tentante de te gratter la peau jusqu'au sang. Ce que tu commences tout doucement à faire, en cachette, ne voulant pas te faire avertir par le médecin, vu que ce dernier a pris soin de te désinfecter les mains, quelques temps auparavant. Tu arrêtes tout geste à ses dernières questions, relevant tes yeux vers lui. - Nom et date de naissance ? - Tu restes silencieux quelques secondes, un petit sourire au coin des lèvres, te demandant ce que tu peux bien lui dire. Ton prénom et ton nom ... il ne trouvera rien dans le système avec tes identifiants. Et encore moins avec ta date de naissance. La dernière fois que tu es venu à l'hôpital, tu as disparu avant de voir un médecin, avant de te faire poser trop de questions. T'as aucun papier, ton nom a été emprunté sur un mort, il y a des années. Tu as pris possession des identifiants de quelqu'un de décédé, de quelqu'un ayant ton année de naissance, tout simplement. Comme ça, tu pourrais au moins toujours t'en sortir. Mentir ou dire la vérité ? - Ahn. A-H-N. - Tu lui épeles, de manière à ce qu'il puisse l'écrire sans fautes. - Sunhi. Avec un I, à la fin. - Tu gardes ta date de naissance pour toi, ne voulant pas qu'il puisse aligner les deux ensemble et voir qu'aucun correspondant ne peut s'approcher de tes paroles. Tu savais bien qu'un jour ou l'autre, tu allais devoir faire face à quelque chose d'aussi absurde, mais tu avais toujours pensé pouvoir cacher ton identité encore longtemps. Garder le tout pour toi, ne jamais répéter quelque chose à quelqu'un qui pourrait défaire tout tes mensonges. Ce n'est que maintenant que tu commences à avoir peur de la suite, peur de ce qui pourrait t'arriver. Pourtant, tu gardes le silence, déposant tes mains sur tes genoux recouverts de ton pantalon, avant de frotter ces dernières de manière frénétique. - Si tu aurais quelque chose pour que je puisse arrêter d'avoir envie de me couper les deux mains, ça serait apprécié. - Tu espères en silence que ce ne soit pas les deux comprimés que tu as mis dans la poche de ton pantalon qui aurait été en droit de te soulager. Tu marques ta dernière phrase d'un petit sourire, te voulant attendrissant, tout en continuant de frotter avec énergie l'intérieur de tes mains, directement sur le lit. Aurevoir l'hygiène mais où t'en es rendu … y'a pu de mal à faire.

Lorsqu'il soupire à tes paroles, il est tellement proche que tu sens qu'il n'a pas bu que de l'eau. Cela ne te surprend pas tellement, surtout vu ce qu'il vient d'avouer sur sa nuit. Tu te doutes que l'alcool à du couler à flot, peut-être même la drogue. Tu n'es pas là pour juger cependant tu recules un peu ton visage, préférant éviter d'avoir d'autres relents de son haleine. Tu n'as pas compris ou il voulait en venir quand il a commencé à répondre. Quand il termine en t'annonce presque fièrement le temps qui s'est écoulé depuis sa dernière branlette, tu écarquilles les yeux. Tu fais un moue dégouté  et tu répliques d'une voix que tu veux le plus neutre possible.

« Euh…C'est très précis. Enfin...c'est bien que cela ne te démange nulle part ailleurs, cela aurait pu être problématique si cela avait attient des parties sensibles. »

Tu vois bien qu'il est à moitié gêné et en même temps assez honnête dans ses réponses. Tu apprécies sa franchisse maladroite. Tu aurais pu sourire s'il ne s'était pas rapprocher à toi, commençant doucement à paniquer. Tu te veux rassurant dans tes paroles mais il n'a pas l'air d'être convaincu. Il repend légèrement sur la défensive. Il met sur le tapis ta petite amie, te retournant quelques questions qu'il doit penser gênante. Il soupire mais tu esquisse un sourire pour lui faire comprendre que sa réaction est tout à faire normal et qu'il n'a pas être embarrassé. Après tout tu fais partie du corps médicale et tu es soumis au secret médicale, tout ce qu'il peut te dire tu le garderas pour toi.

« Il y a plusieurs sortes de maladie sexuellement transmissible, les bénignes qui se soignent avec la prise de médicament et celles plus contraignantes qui demandent des traitements réguliers. Je n'en ai jamais eu et ma petite amie non plus, mais je suis médecin et je sais quels sont les symptômes. Rassure toi tu n'en présentes aucun. Enfin cette allergie n'a aucun rapport avec une mst. Si tu te protège bien et si tu n'as jamais eu de souci avec les préservatifs je penses que tu n'as rien à craindre. »

Tu hésites à lui dire qu'il faut se protéger quel que soit le rapport, vaccinale, annale ou buccale. Cependant le sujet est un peu hors contexte et il va penser que tu le prends pour un abrutit. C'est ton rôle de médecin de te porter en conseil mais tu ne veux pas outre passer ton statut en lui faisant une leçon de moral. Ton but est simplement de le rassurer sur les éruptions cutanés qu'il présente. Il ne faut pas qu'il pense être atteinte du sida parce qu'il a les mains qui sont irritées et rouges pivoine.

Une fois ton prélèvement fait et les comprimés donnés, tu t'attèles à lui faire une ordonnance pour une crème qui calmera les démangeaisons. Pendant ce temps il te réponds qu'il n'a aucune idée de ce qu'il a pu toucher. Il ajoute qu'il n'est pas friand des nouvelles choses. A cet instant tu lèves un regard surprit vers lui. Est-ce qu'il fait encore des sous-entendu sexuelle ? Tu n'en es pas sûr et en même temps vu la tournure précédente de la conversation cela ne t'étonnerait pas. Tu as déjà eu des patientes porté sur le sexe, il n'est pas le premier et comme d'habitude tu n'es pas celui qui va surenchérir. Tu n'es pas très expressif sur le sujet, tu es plutôt du genre discret. Tu es taquine avec tes amis mais tu n'es pas du genre à faire des blagues salaces. En tout cas tu comprends que lui c'est peut être son cas et sous son visage angélique il cache bien son jeu, cela te rappeler encore une fois ce garçon que tu as connu il y a des années. Lui aussi était du genre à avoir une grande gueule pour se protéger. C'est un mécanisme de défense classique mais peu importe, tu n'étudies pas la psychologie mais bien la médecine.

Il a l'air surprit de tes demandes et tu l'observes sourire avant qu'il te répond. Tu fronces un instant les sourcils, te demandant s'il ne fait pas partie de ces gens sans couverture sociale, sans aucun moyen de paiement. C 'est peut-être pour ça qu'il a tenté sa chance en venant te voir directement, ne voulant surement pas remplir une feuille d'admission. Enfin tu sais que l'hôpital prend en charge les sans-papiers et les immigrés. Leurs dossiers se sont pas rattrapés à une carte d'identité, mais ils sont quand même renseignés dans le système information. S'il fait partie de ces gens, ce n'est pas réellement un problème pour toi, les infirmières qui saisiront son dossier le classeront dans la catégorie étranger. Il finit par te donner son nom et son prénom, qu'il t'épelle. Tu n'aurais eu aucun mal à l'écrire vu les consonances asiatiques. Tu en mettrais ta main à couper qu'il est coréen mais après tout, la population asiatique est importante, c'est une majorité par rapport à d'autres d'ailleurs. Toi-même tu parles anglais mais ton accent doit trahir tes origines. Il ne te donne pas sa date de naissance et tu soupires en reportant ton regard sur lui.

« Il me faut une date de naissance, c'est juste à titre indicatif, on ne va pas aller vérifier si c'est vrai… »

Tu laisses ta phrase en suspend pour lui faire comprendre qu'il peut très bien être un bandit, tu n'aurais pas les moyens de le savoir. Enfin ce n'est pas réellement vrai, tu sais que l'hôpital doit signaler si une personne activement recherché se faire soigner ici. Un contrôle informatique est fait mais les noms présents sur cette liste sont des criminels de hauts vols rechercher par la police mais aussi par interpole. En attendant sa réponse tu le vois se frotter les mains sur son pantalon et enfin sur le lit en réclament quelque chose de plus efficace que les médicaments, que tu penses naïvement qu'il a pris. Tu lui attrapes les poignes pour les lever en l'air en secouant la tête.

« Bien entendu mais interdiction de se gratter comprit ? »

Tu esquisse un sourire amicale avant d'attraper le crème que tu as pris. Tu ne mets pas de gants vu l'absence de contamination possible, tu lui appliques donc une couche de crème sur une main. Tu lui masses doucement pour faire pénétrer celle-ci, passant bien entre les doigts, massant légèrement l'intérieur de la main pour apaiser ses démangeaisons. Tu termines par le dos de sa main, en massant un peu aussi. Tu es délicate, consciencieux et tu t'attèles à l'autres mains tout en reprenant.

« Les médicaments vont stoppés la propagations, calmer l'inflammation et la crème va apaisés les démangeaisons. Si jamais cela persiste et que l'état ne s'est pas amélioré d'ici 48h il faut que tu reviennes me voir. »

Lorsque tu as fini les mains, tu mets un peu de crème sur tes doigts pour lui appliquer sur la joue. Tu fais de petits cercles pour étaler doucement. Tu crois un instant son regard suite à quoi tu reprends la parole.

« Il faudra que tu passes cette crème deux fois par jours sur un peau propre et sèche, elle est un peu grasse alors n'en met pas beaucoup. Tu as vu ce que j'ai mis, n'en met pas plus d'accord. »

Lentement, tu regardes l'intérieur de tes mains, te demandant si c'est une partie assez sensible pour pouvoir te plaindre. Probablement oui, c'est toi qui en est victime et non le médecin qui s'occupe de toi. Tu viens pour lui en glisser mot, lorsqu'il décide de te parler de sa petite amie et de ses ... pratiques ? Tu te bouches les oreilles, sans attendre, en utilisant des bouts de cotons pris sur la table à tes côtés, de manière à vouloir démontrer que tu n'es pas prêt à écouter les parties de jambes en l'air d'un inconnu. Tu fredonnes même un petit air inventé, ne serait-ce que pour couvrir les mots les plus importants du médecin. Tu es encore un gamin sur plusieurs sujets et sur ce dernier, sur les sujets impliquant deux personnes consentantes ou non … tu n'es peut-être pas prêt à en entendre parler. Enfin, peut-être un tout petit peu. - Elle a peut-être eu plusieurs amants avant, t'en sais rien de ce qu'elle a pu attraper avant. Ou même après. - Mais avant que le médecin ne puisse reprendre la parole, certainement pour te gronder, tu recommences à fredonner quelques mots d'une chanson que tu connais plus que par coeur, une chanson d'amour. Une chanson que tu as longtemps entendu lors des dernières années, une chanson qui vient te chercher à chaque fois. Une chanson que tu ne peux ignorer lorsque tu l'entends, qui t'oblige à la chanter, coûte que coûte. Need You Now. Tu fredonnes tout de même tout bas, uniquement pour toi, de manière à pouvoir entendre les mots du médecin, si ce dernier décide tout de même de te faire la morale ou de te parler de sa vie de couple. - C'est bon, je suis pas stupide. Si je ne veux pas tomber enceinte, je dois me protéger, c'est compris. - Tu soupires, roulant des yeux un instant, avant de reprendre un air sérieux. - Et ce n'est pas à ce moment que tu dois sortir une boîte remplie de préservatifs et m'en offrir, m'expliquant tous les danger de leur non utilisation ? - Tu fais de grands gestes dans le vide, espérant te faire comprendre que si ceci ne t'intéresses pas vraiment. De toute manière, tu as vite compris qu'il y a des dates de péremption sur chaque emballage et tu es loin de vouloir t'en servir. Tu n'as personne dans ta vie et tu n'es clairement pas apte mentalement à avoir une personne près de toi. Tu sais également que tu ne seras jamais comme ces hommes qui couchent avec n'importe qui, voir n'importe quoi.  

- J'ai jamais eu aucun problème avec ce genre de truc. - Tu restes évasif sur tes paroles, ne voulant pas trop commencer à parler de ta vie et de tes expériences. Avant aujourd'hui, tu n'avais que vaguement touché à leur emballage, n'allant jamais plus loin, comme le fait d'en ouvrir un. Si certains enfants trouvent le fait de les remplir d'eau pour s'amuser, ça n'a jamais été ton fort. Tu as toujours prétendu ne pas vouloir participer à ce genre de truc … en fait, tu ne la jamais fait, puisque tu n'as jamais réellement eu d'amis pour le faire. Que de simple connaissance, beaucoup plus vieux que toi, te parlant uniquement pour pouvoir s'approvisionner en drogue ou en cigarettes. Rien de plus. Tu fermes les yeux quelques secondes, soupirant d'inconfort, suite au sujet que vous entretenez. Tout ça, c'est bien de ta faute et tu en as conscience, mais tu ne voulais pas déclarer la troisième guerre mondiale des sujets de conversations, surtout avec quelqu'un que tu ne connais pas. Tu n'en as même jamais parlé avec ton meilleur ami, trouvant le tout inutile. Pourquoi lui poser des questions, lorsque l'on veut en savoir le moins possible ? Et lorsque le sujet arrivait sur le tapis, tu as toujours fait comme le mec tranquille, comme celui qui savait tout sur le sujet, de peur d'avoir une conversation plus poussé avec ton meilleur ami et devoir lui demander conseil. Au fond, tu es réellement un gamin. Et sur bien des sujets.

Tu as recraché et caché tes médicaments tandis que le médecin ne regardait pas, y ajoutant tes cotons volés pour tes oreilles. Sait-on jamais ! Tu ne pourras pas les revendre, mais tu es certain que tu pourras t'en servir lorsque GD décidera de te faire la morale ... Dès ton retour à la maison. - Si ce n'est qu'indicatif, tu n'as qu'à mettre n'importe quoi. - Tu refuses de donner ta date de naissance, soit de mentionner quelque chose à ton sujet. il possède déjà ton nom de famille, ainsi que ton prénom, c'est bien assez. Enfin, ceux que tu as emprunté. Pas la peine de commencer à lui donner ta date de naissance, ton poids et toutes tes coordonnées. Tu croises les bras quelques secondes, avant de desserrer ton étreinte, comprenant trop tard que tu portes un simple t-shirt, que tes mains ont contact avec ta peau et que tu devras passer chaque centimètre de ta peau dans une crème.  Tu vas devoir te badigeonner de crème, au final ...Tu portes ton attention sur le mur à tes côtés, espérant que le médecin n'ai pas vu ton erreur, soit de commencer à étendre l'apparition de la jolie couleur rouge sur ta peau. - Tu peux mettre 1956, comme année de naissance. - Lentement, tu relèves les yeux vers lui, avant de te mettre à sourire. - Ouais je sais, je ne fais pas mon âge. - Tu essaies de détendre l'atmosphère avec ton humour à deux balles, tandis que tu recommences à te gratter les mains, allant jusqu'à te servir du lit pour satisfaire ton besoin. Si quelqu'un t'aurais dit que tu aurais pu te soulager dans une chambre d'hôpital, devant un médecin, tu en aurais ris. Maintenant, tu vois bien que c'est possible, tout en imaginant le pire, si tu n'arrives pas à te satisfaire, si tu n'arrives pas à t'enlever la sensation de brûlure dans tes mains,  qui commence à devenir insupportable.  

Tu lèves les mains en l'air pour montrer que tu as compris, que tu as l'intention de faire tout ce qu'il te demande, s'il t'aide à te débarrasser de ton mal. Dès qu'il commence à te frotter les mains avec de la crème, tu soupires de bien-être, déposant un petit sourire charmeur sur tes lèvres. Tu ne peux t'empêcher de soupirer à chaque fois qu'il dépose ses mains contre les tiennes, soit à chaque milli seconde. Lorsqu'il te reparles des médicaments que tu aurais dû prendre, tu perds ton sourire immédiatement. Tu aurais peut-être dû les prendre, même si tu as horreur de ce genre de pratique. Ce n'est pas pour rien que tu ne vas jamais en boîte. Tu as toujours eu peur de recevoir quelque chose dans ton verre et d'être pris avec un maniaque pour le restant de la nuit. Ça et le fait que tu ignores si tu arriverais à tenir debout toute la nuit. En vrai, lorsqu'il t'arrives de boire, comme tu l'as fait plus tôt dans la soirée, ce n'est que pour oublier une partie de ta vie. Tu ne le fais pas par plaisir, tu ne vois pas l'intérêt de boire seul, dans un bar achalandé, tandis que bien des gens s'amuses tout près de toi. Tu ne te vois donc pas sortir toute la nuit dans un bar branché, t'amuser dans un karaoké et t'enfiler quelques verres, espérant trouver quelqu'un avec qui passer le restant de ta vie. Au fond, GD a bien raison. Le grand amour, le seul, l'unique, celui avec le grand A, celui pour qui tu pourrais décrocher la lune ... ne se trouve pas à Londres. Ni même sur Terre. C'est probablement des histoires que les parents décident de raconter à leurs enfants, pour les aider à s'endormir le soir. Un peu comme les comptes de Disney, ceux que tu as lu et relu, lors de ton enfance, caché dans une bibliothèque, de peur de te faire mettre à la porte, y passant la plupart de tes après-midi, dans l'espoir de pouvoir te réchauffer convenablement. Il serait donc inutile de mentionner que tu as jalousé chaque princesse de conte de fée, lorsque cette dernière rencontrait son prince charmant et disparaissait avec ce dernier, sur son cheval blanc. - Je reviendrai, c'est promis. - Tu prononces ces mots en sachant parfaitement que tu seras là sans problème, et ce, même après h24. Uniquement pour qu'il puisse s'occuper de toi, pour que tu puisses avoir un peu d'attention de la part de quelqu'un.  

- J'ai pas vraiment remarqué. - Et c'est la pure vérité. Tu as passé les dernières secondes à le regarder, espérant pouvoir croiser son regard, tandis que le médecin s'appliquait à déposer de la crème sur ta joue. Tu as avalé ta salive avec difficulté, essayant de te souvenir de la quantité qu'il a pu mettre sur son doigt. Ne trouvant rien pour t'aider, tu as dégluti quelques secondes, avant de reprendre la parole. - 1998. J'ai eu 21ans au mois d'Avril. - Tu ne sais ce qui te pousses à lui donner ta date de naissance. Enfin, celle que tu mentionnes à certaine personne, ne voulant pas donner la tienne, celle que tu possédais en Corée.  

Lorsque tu réponds à sa question, il fait l'enfant et se bouche les oreilles en fredonnant. Tu hausses un sourcil en te demandant s'il est réellement sérieux. Il se donne surement un genre parce qu'au fond il te répond, signe qu'il t'a quand même entendu, même s'il s'est servi de coton en guise de bouchons d'oreilles. Tu te demandes même si ce n'est pas dangereux. En tant que médecin tu vois tout de suite le côté dramatique de la situation, si un bout de coton se détache et s'infiltre dans l'oreille. Il n'ira pas bien loin, mais à force de la cire peut s'accumuler et diminuer son audition. Si jamais il vient à se frotter l'oreille, comme il se frotte les mains, il va colmater le bouchon et un jour il s'entendra plus rien et paniquera comme il vient de le faire quelques minutes avant. Heureusement cette panique a l'air passé puisqu'il fait l'idiot en te répliquant que ta petite amie est peut-être contaminée. Alors qu'il se remet à chantonner pour éviter d'entendre ta réponse, toi tu fronces les sourcils en baissant la tête. Ta petite amie, ta fiancée, n'est pas de ce style. Elle était une amie avant de t'être promise. C'est vrai que tu ne l'as pas choisi et pourtant l'amour est né entre vous deux. Enfin c'est ce dont tu te persuades, elle est un bon pari pour ta famille et tu es un garçon distingué et prometteur. Elle sait pour ton passé puisqu'elle était avant tout une amie. Tu la connais depuis plusieurs années et tu sais qu'elle n'est pas frivole. Pourtant les paroles de ton patient te font froid dans le dos. A présent que tu es loin, tu te demandes ce qu'elle peut faire. Après un instant d'égarement, tu t'es reprit en redevenant l'étudiant en médecine que tu dois être. Tu l'as conseillé, mais il fredonne une chanson que tu ne connais pas. Il a l'air à l'aise avec l'anglais et tu as du mal à définir s'il est originaire d'Angleterre, tu en doutes mais tu n'as aucune certitude. De ton côté tu n'as jamais été mauvais en langue, c'est bien pour ça que tu peux suivre ton cursus en Angleterre. Tu maitrises l'anglais écrit et oral, cependant tu ne connais pas toute la culture qui va derrière. Tu dois aussi avoir un certain accent vu que tu es là depuis seulement quelques mois. Tu soupires en levant les yeux au ciel, arrêtant ton conseil, visiblement inutile. Il reprend le même air que toi en te répliquant qu'il a compris le message. Tu esquisses un sourire rapide alors qu'il dévoile son côté extravertie encore une fois, gesticulant pour bien te faire comprendre qu'il est adulte, il n'a pas besoin de préservatifs. Tu te permets de rire, pas pour te moquer mais réellement amusé par sa spontanéité.

« Ok, ok, pas d'échantillons gratuits c'est compris. »

Il t'avoue ne jamais avoir eu de souci avec la contraception et tu acquisses instinctivement pour lui faire comprendre que tu l'écoutes alors que tu rédiges son ordonnance. Tu remarques son soupire et tu l'observes du coin de l'œil. Tu ne sais pas réellement s'il est gêné par le sujet ou par autre chose. Depuis le début, il a parfois l'air embrassé par certaines questions et pourtant il s'est toujours montré honnête. Tu ne sais pas s'il se retient de t'avouer quelque chose, ou de te poser une question qui lui brule les lèvres. Tu as parfois des patients qui réagissent comme ça, qui hésite à te parler, à se confier, à demander ce qui les travaillent réellement. Tu as reporté ton attention sur l'ordonnance tout en reprenant la parole naturellement entre deux phrases.

« Tu peux me poser les questions que tu veux, je suis tenu au secret médical. »

Tu vois qu'il se touche encore sans le faire expert en croisant les bras. Tu soupires ce qui visiblement l'incite à te donner sa date de naissance, enfin une fausse. Il te sourit et tu ris alors qu'il surenchérie. Tu ne relèves pas sa réplique. Tu ne veux pas écrire n'importe quoi dans sa date de naissance. A la place tu préfères posé ta feuille sur le chariot pour effectuer ton prélèvement et ensuite lui appliquer la crème. Même si cette date ne sert à rien, tu n'es pas censé inventer un âge à ton patient. Tu sais qu'il essaye surement juste de s'occuper l'esprit pour ne pas se gratter les mains mais bizarrement son humour te fait rire. Le sourire qu'il te lance te donne encore une fois une impression de déjà-vu. Tu ne t'y attardes pas trop et tu te mets à lui passer de la crème, récupérant les mains qu'il a levé en l'air.

Dès que tu commences tes soins, il soupire clairement soulagé par les massages. Tu ne peux t'empêcher d'étirer un léger sourire en coin, ravi de pouvoir soulager ton patient. Après tout, les médicaments ne feront effet que dans quelques heures mais la crème à un effet immédiat enfin pas aussi instantané mais le contact doit soulager ses démangeaisons. Pour détourner l'attention de ton trouble face à son précédent sourire, tu as repris la parole, lui expliquant la posologie et le traitement. Tu sais qu'il n'a pas confiance dans le corps médical, mais tu espères qu'en lui expliquant bien les choses il pourra te croire et suivre le traitement. Tu acquisses lorsqu'il te répond qu'il reviendra.

« Je serais là, enfin une semaine sur deux mais si jamais demande le docteur Kim, il est très compétent aussi, tu peux lui faire confiance. »

Quand il t'avoue qu'il n'a pas fait attention à tes gestes, tu lèves ton regard vers lui en faisant une fausse moue à moitié déçu. Tu lui indiques donc une quantité pour l'aider à avoir un repère visuel. En réalité tu sais ce que c'est pas grave s'il en met un peu moins ou plus, la crème n'est pas toxique et son odeur n'est pas aussi désagréable que certaines, tant qu'il ne l'ingère pas, il ne risque rien. Tu ne lui as pas précisé cette contre-indication. Tu oses espérer que c'est inutile, il n'est pas un enfant, pas plus qu'un attardé mental. Après lui avoir souri une nouvelle fois pour être sûr qu'il va vu la quantité donc tu parles, il t'avoue une date de naissance. Tu ne sais pas c'est la vraie mais au moins l'année a l'air plus cohérente. Tu le remercies d'un signe de tête comme on le fait dans ton pays. Tu t'essuies les mains avant de noter cette information sur l'ordonnance, tu ne mentionnes pas de jour puisqu'il ne te l'a pas donné. Tu lui donnes alors la feuille et tu gardes le double que tu glisses dans le dossier qui te suit partout.

« Et bien voilà, je crois qu'on a fini. Tu as d'autres questions ? Il faudrait que tu prennes rendez-vous avec un allergologue pour tester tes allergies. Tu n'as pas de pistes sur ce qui a pu te provoquer ça ? »

Si tu aurais fait chanteur, tu aurais chanté les plus belles chansons d'amour, racontant des histoires débordantes de guimauves et de fleurs à la lavande. Si tu aurais fait chanteur, tu aurais probablement tué la majorité des personnes qui auraient pu t'entendre. Tu n'es pas bon en chanson, même si tu adores en écouter. Ta force, c'est le piano, en ayant appris avec un de tes frères, dans une famille d'accueil, avant de comprendre que ta place n'était pas parmi eux. Tu as un faible pour les histoires à l'eau de roses, où chacun trouve l'âme soeur facilement. Les histoires qui se finissent bien et les amourettes de vacance, qui perdure jusqu'à l'infini. Lorsqu'il est question de mariage, tu soupires bien malgré toi. Tu sais qu'un jour ou l'autre, tu t'inviteras dans un de ces mariages, de manière à pouvoir être au-devant du spectacle. Et rêver tout bas. Mais pour l'heure, tu as commencé à fredonner les paroles d'une chanson que tu aimes bien, espérant ne pas entendre trop de moments intimes venant du médecin. Ce dernier pourrait bien sortir avec une dinde, ceci ne te regarderais pas. Mais tu porterais tout de même plainte contre lui, pour violence faite aux animaux. - Je n'ai pas vraiment de questions à te poser. - Tu restes tout de même un peu l'esprit embrumé.  À vrai dire, tu en aurais des centaines, des questions, mais tu n'oses pas. Tu ne le connais pas, ce médecin. Même à GD, ton meilleur ami, tu n'as jamais osé parler avec lui de sexualité. En fait, peut-être un peu, mais pas beaucoup. Seulement, tu ne te vois pas avoir ce genre de discussion là avec un ami, alors encore moins avec un inconnu. Honnêtement, toutes tes questions, tu les gardes pour toi. Tu ne veux pas commencer à te faire regarder comme un imbécile. Tu sais bien que si tu serais le dernier homme sur Terre, tu ne serais même pas capable de procréer, de manière à sauver l'espèce humaine.  

- Demander Kim. D'accord. C'est toi le docteur Kim parce que sinon, j'ai pas envie de faire confiance à quelqu'un d'autre. - Depuis tout petit, tu as peur des médecins, peur des hôpitaux. Tu as peur d'y entrer, et de ne plus jamais en ressortir. - Je ne donne pas facilement ma confiance. - Et pourtant, tu la fait pour lui. Un simple regard dans sa direction, un simple ''eyes contact'' et tu savais d'avance que tu pourrais compter sur lui. Le seul problème, est que tu sais qu'il exerce seulement son métier, et non qu'il a de l'amitié pour toi. Ce serait n'importe qui, il agirait très certainement de la même manière. - Ne me demande pas pourquoi c'est toi qui l'obtient, j'en sais rien. - Tu espères être assez direct pour ne pas avoir à devoir t'expliquer sur tes choix. Toi-même, tu ne comprends pas trop pourquoi c'est lui, et uniquement lui. Tu te laisses faire, lorsqu'il décide de te frotter les mains, te perdant dans ses gestes. Lorsqu'il décide de s'occuper de ta joue, ce n'est plus ses gestes que tu trouves soudainement intéressant, mais bien sa personne. Tu essaies de croiser son regard, de lui sourire. C'est fou comme il sait t'apaiser et éloigner chacune de tes craintes. Il agit comme un bon ami avec toi, comme quelqu'un de confiance. Lorsqu'il décide de croiser ton regard, tu lui mentionnes une année de naissance, de manière à pouvoir couper court à ta contemplation. Lorsque tu as l'ordonnance en main, tu t'empresses à plier la feuille en quatre, avant de déposer cette dernière dans la poche de ton pantalon, rejoignant coton et médicaments non pris tout à l'heure. Même si tu as pris la feuille, tu sais bien que tu n'iras pas chercher la prescription, la crème qui pourrait t'aider à aller mieux. Tu pourrais donner ça à qui ? Aucune pharmacie, aucun magasin général ne voudra de toi, si tu n'as pas de dossier avec eux. De plus, ça te prendrais tes cartes pour pouvoir en ouvrir un. Tu marques tout de même ton visage d'un faible sourire, lorsqu'il te mentionne avoir terminé avec toi. Tu as bien envie de le remercier mais tu sais que si jamais tu le fais, tu mettras court à votre discussion. Tu sais bien que ça ne servira à rien de continuer de lui parler, même si vous décidez de parler d'autre chose que du travail. Tout ça, ça ne sert à rien. Ce médecin n'est, et ne restera, qu'une simple connaissance d'urgence. Un regard, quelques paroles, et rien de plus. Tu es un patient, quelqu'un avec d'étranges rougeurs et démangeaisons aux mains. Point à la ligne. Pourtant, tu t'imagines ce que serait ta vie, si tu avais un ami comme lui. Tu pourrais très certainement avoir de la crème pour tes mains et ce, sans problème. - Dis moi ... si, par exemple, je ne fais pas attention et je saute quelques jours de mon traitement, ça pourrait empirer ? - Gêné de mentionner que tu ne pourras pas te permettre d'avoir le médicament qui pourra grandement te soigner, tu restes silencieux quelques secondes, avant de reprendre. - Je ne sais pas trop ce qui a pu arriver. Je ne suis pas celui qui teste de nouvelles expériences, tu comprends. Je mange toujours la même chose au petit déjeuner, je ne passe pas mes soirées dans les bars à faire la fête et j'ai toujours la même petite amie depuis ma naissance. - Tu fais bouger ta main devant le médecin, de manière à lui présenter ta petite amie. - Je suis ordinaire comme gars, je suis pas celui qui se promène avec des préservatifs pleins les poches, espérant pouvoir ramener quelqu'un … Enfin, tu comprends où je veux en venir ? - Tu gardes le silence quelques secondes, avant de reprendre de plus belle. - C'est ridicule d'avoir pensé que je pouvais avoir attrapé une mts, j'ai jamais … Enfin si, j'ai failli, mais on a pas été jusqu'au bout, je me suis dégonflé avant. Enfin, pas dégonflé dans le sens de … enfin, tu sais, j'ai pris peur un peu. C'est normal, pas vrai ? Si c'est normal, suis-je bête. Enfin, j'espère. C'est pas à tout les jours qu'on laisse tomber nos idées de rencontrer la personne faîte pour sois et qu'au final, on tombe dans le lit d'un ami … d'une amie. UNE AMIE. - Tu lèves un regard vers lui, un brin timide, ne sachant pas trop comment t'arrêter de parler. - Écoute, je ... tu as l'air bien gentil, mais je ne veux pas abuser de ta gentillesse. - Tu as ressorti ton ordonnance, laissant le morceau de papier devant lui, sur le bord d'un comptoir. - Je ne peux pas aller chercher la crème, je préfère pas me promener avec ça dans ce cas. Je suis désolé. - Tu as baissé les yeux, avant de descendre du lit d'appoint, te retrouvant devant le médecin, à seulement quelques centimètre de lui. - Je peux … conserver les cotons de tout à l'heure ? Ça ne te fait rien ? -  

Tu t'attendais à ce qu'il refuse de voir un autre médecin que toi. Seulement tu n'es pas là tout le temps et la prochaine fois qu'il vient tu pourrais ne pas être là. Tu t'en veux déjà, tu ne supportes pas laisser quelqu'un dans la détresse. Si lui déteste les hôpitaux, toi c'est le contraire. Malgré ton passé tragique avec ces établissements, tu n'en as peur. Pendant très longtemps tu en as voulu au corps médical d'avoir été incapable de sauver tes parents. Les psychologues que tu as vu ne t'ont pas aidé, aucun traitement ou activité ne t'a fait oublier le sentiment d'abandon que tu as ressenti. Encore aujourd'hui tu te sens terriblement seul. Malgré la famille d'accueil en or que tu as, malgré les amis que tu t'es fait au cours de ta jeune existante, malgré la fiancée qui t'attend, toutes ses personnes sont dans ton pays natale. Tu les as quitté pour tes études, parce qu'au fond tu sais que tu es et que tu seras toujours seul. Tu n'as plus de famille et ici ou ailleurs ne change rien. Tu sais que tu peux compter des proches mais c'est bien différent. Pendant des années l'amour de tes parents t'as manqué. Tu as passé ton enfance dans un orphelinat et la seule personne dont tu étais proche t'a aussi rejeté. La seule chose que tu as trouvé à faire pour occuper ton esprit tourmenté c'est d'étudier, apprendre et comprendre le corps humain. Tu t'es mis en tête d'aider les gens, là ou les médecins de tes parents ont échoué. Tu as beau avoir eu une vie sociale quand tu as été adopté, ce n'était que de la poudre aux yeux. C'est vrai que tu es sociable, avenant, souriant et généreux. Sauf que bien souvent tes sourires cachent simplement ta profonde solitude. Finalement tu n'es qu'un orphelin, luttant corps et âme pour exister. En réalité tu es surement le plus bel enfoiré qui existe, égoïste et hypocrite. Tu cherches ton bonheur en aidant les autres mais en réalité c'est toi que tu cherches à aider à traverse les actions. Alors qu'il te dit qu'il t'a accordé sa confiance, tu t'en veux un peu plus. S'il décide de venir te voir et que tu n'es pas là, ce n'est pas toi qui en souffrira mais bien lui, lui que tu ne connais pas et qui n'a rien demander. Enfin tu crois ne pas le connaitre mais dés que tu croises son regard tu as l'étrange sentiment que tu l'as déjà vu. Cet iris, la couleur de ses yeux, tu en mettrais sa main au feu…Tu gardes pourtant le silence sur cela, tu ne crois pas cela soit possible. Tu penses naïvement que tu penses encore à ce garçon car il a été le seul qui a partagé ta peine à l'époque. Aujourd'hui tu lui en veux, à lui plus qu'à n'importe qui, presque autant que les médecins qui ont laissé mourir tes parents. C'est peut être à cause de lui que tu es aujourd'hui aussi sociable, essayant de te faire apprécier des personnes avec qui tu travailles pour t'entourer de faux amis. En y réfléchissant bien tu veux te protéger alors tu t'ouvres aux autres, enfin tu dévoiles une partie de toi. Tu ne mens pas, tu apprécies la compagnie, elle te fait oublier la solitude que tu redoutes. C'est pour ça que tu as un chat chez toi, lorsque tu te retrouves seul, même pour quelques heures, c'est vers lui que tu te tournes, le couvrant de toute l'affection que tu aimerais recevoir de ta famille, ta vraie famille, tes parents…

Tu n'as rien répondu à la confiance qu'il t'accorde aveuglement. Tu as juste indiqué ton bagage lorsqu'il t'a demandé si c'était toi le dénommé Kim. Tu es touché par cette attitude et tu es déçu de ne pas être à la hauteur. Tu n'es pas encore médecin, il te reste pas mal d'années d'études avant d'être un vrai docteur. Bien entendu tu vas soigner des gens mais tu ne sauras pas chirurgien avant un long moment. En attendant tu vas devoir encore étudier et te couper en deux pour faire ton travail à l'hôpital et suivre tes cours. Tu sais que c'est qu'une question d'année avant que tu sois interne et déchargé complètement à l'hôpital. Enfin là n'est pas le sujet et tu te concentres sur lui, en évitant de croiser à nouveau son regard. Il t'a assez troublé pour aujourd'hui. Ton ordonnance finie, avec une date de naissance, tu lui donnes en lui donnant quelques conseils de routine. Lorsqu'il reprend la parole pour te demander les conséquences d'un oubli de traitement, tu fronces un peu les sourcils.

« La crème n'est pas un traitement curatif, c'est simplement palliatif. Elle calme seulement les démangeaisons, donc si tu ne l'appliques pas, ça te grattera. Et si tu grattes et que tu te frottes les yeux ensuite, ça va se propager. Une allergie met quelques jours à s'estomper, le médicament que je t'ai donné doit stopper tes réactions, il faut ensuite attendre que l'irritation passe et c'est le rôle de la crème d'apaiser ton envie de t'arracher la peau. »

Tu esquisses un sourire en espérant lui avoir donné assez d'explications pour qu'il puisse comprendre le traitement que tu lui as donné. Il garde quelques secondes de silence avant de reprendre, comme s'il avait réfléchi à ce qu'il aurait pu toucher de nouveau. Tu l'écoutes attentivement, sans arrière-pensée. Le sujet n'est pas à la blague et c'est essentiel qu'il trouve le facteur déclencheur pour pouvoir l'éviter. Si jamais la prochaine fois des muqueuses sont touchées et que tu n'es pas à l'hôpital…Tu préfères ne pas penser au pire mais tu ne peux pas t'empêcher d'imaginer un scénario catastrophe. Lorsqu'il agite sa main, avouant que c'est la seule qui le touche, tu restes stoïque. Tu es médecin avant tout et tu n'es pas là pour émettre des jugements sur tes patients. Tu ne sais pas si c'est l'alcool donc son haleine est imbibé qui le rend si loquasse mais d'un coup, il ne s'arrête plus, étalant sa vie sans gêne. Si ce n'est pas ça est-ce que c'est l'effet blouse blanche ou toi. Il a dit te faire confiance et tu comprends que c'est vrai, qu'il ose te lâcher et parler librement. Tu n'as donc pas bougé, c'est aussi ton rôle d'écouter les patients jusqu'au bout pour apporter un conseil.

Il te déballe une partie de sa vie sans plus de cérémonie, comme s'il n'avait aucun filtre. Tu n'as jamais eu un patient aussi honnête et aussi franc de toute ta vie. Enfin tu crois naïvement qu'il te dit la vérité, pourquoi il te mentirait ? Tu dois partir du principe qu'il te dit la vérité, sinon comment tu pourrais l'aider. Il se reprend encore en parlant d'un ami, puis d'une amie. Il est rendu évident qu'il a failli faire sa première fois avec un homme et visiblement un ami. Si ce qu'il a dit précédemment est vrai sur cet ami, lui a déjà eu des rapports avec des prostitués, ce qui implique mst. Tu ne sais pas réellement ce qui s'est passé entre eux et tu n'es pas certain de vouloir le savoir. Tu te dois pas contre de lui expliquer la voix de contamination possible d'une maladie sexuellement transmissible. Tu es sur le point de prendre la parole quand il lève ton regard vers toi, te coupant dans ton élan. Il reprend pour te rendre ton ordonnance, s'excusant, baissant les yeux en descendant de sa place. Il te demande comme un dernier service qu'il peut garder les cotons avec lesquels il s'est amusé tout à l'heure. Tu fais non de la tête, pas pour les cotons mais parce que tu n'en as pas fini avec lui. Tu ne comptes pas le laisser partir après tout ce qu'il vient de te dire. Tu lui attrapes le poignet pour qu'il ne part pas et tu plonges ton regard dans le sien. Ce contact visuel te donne des frissons mais tu soutiens cet échange et tu commences alors ton sermon. Tu sais qu'il va peut-être se boucher les oreilles pour ne pas entendre alors tu lui attrapes l'autres poignets.

« Ecoute moi bien, c'est important. Je ne sais pas ce que tu as fait ce soir mais sache que la contamination des mst sont multiples. Il ne suffit pas que d'un rapport, un contact buccal suffit et parfois même des caresses. Je ne t'apprend rien sur la transmission par les rapports et le sang mais il faut faire attention aux partenaires que tu as. Si tu n'es pas sûr, il faut faire un test, toi et ton ami. Certains peuvent être bénigne si elles sont prises à temps….»

Tu l'as lâché en te reculant d'un pas. Tu as attrapé l'ordonnance et tu as sorti un billet de ton portefeuille. Tu l'as glissé à l'intérieur avant de replier la feuille. Tu ne peux pas lui donner la crème que tu viens d'utiliser car il pourrait avoir des soucis avec la sécurité.

« Tu n'as pas besoin de présenter de carte de mutuelle pour cette crème, elle n'est pas remboursée de toute façon. Tiens, si tu ne traites pas cela pourra empirer alors suit la posologie, je ne veux pas que tu fasses un choc anaphylactique. Je sais que la pharmacie à l'angle de la rue en face n'est pas à cheval sur les procédures si tu paies en liquide. Et tu peux garder le coton…»

Tu ne serais dire ce qui t'as attiré vers lui en premier. Peut-être est-ce uniquement le fait qu'il a l'air d'avoir ton âge et pas d'être un de ces médecins de cinquante ans passé, avec de la barbe au visage et encore moins de cheveux sur le crâne qu'à leur naissance. Peut-être est-ce le fait que tu te vois un peu en lui, surtout lorsqu'il te parle comme s'il était ta mère. Peut-être est-ce parce qu'il est rassurant ? Peut-être est-ce un peu de toutes ces réponses, tu n'en sais rien. Bien malgré toi, tu ne peux t'empêcher de sourire bêtement lorsqu'il pose un regard sur toi, comme si tu pouvais être précieux à ses yeux. Tant de balivernes. Au fond, tu sais qu'il a d'autres choses à faire, qu'il doit même se moquer de tout ce qui pourra t'arriver dès que tu franchiras les portes de la salle. Ta vie, ce n'est pas la sienne, et ça, tu la vite compris. Jamais tu ne pourras te balader aussi librement que lui, le regard bien haut, sachant que tu as une petite amie qui doit t'attendre à la maison. Jamais tu ne pourras glisser un ''docteur'' devant ton nom. Jamais tu ne pourras aider les gens autour de toi et te sentir vivant par la suite. Tu as un passé désastreux, bien de dettes que tu n'arriveras jamais à payer, comme celle que tu devras rembourser sous peu. Tu ne sais même pas de quoi ton avenir sera fait, sauf de problèmes et beaucoup, beaucoup de malchance.  

Le fichu médicament, celui que tu as déposé dans une de tes poches de pantalon, c'est-ce qui pourrait t'aider et pourtant, tu n'oses même pas le prendre, de peur de ce que tu pourrais découvrir en l'avalant. Il pourrait s'agir de drogues ou d'un médicament quelconque, qui pourrait produire des hallucinations. Tu n'as aucunement envie de retourner chez toi, tout en te demandant si la licorne bleue et jaune peut arrêter de te suivre, tout en crachant des arc-en-ciel. - Ok … - Tu restes comme ça, quelques secondes, à te demander si l'usage de tes mains sont bien importantes. Tu pourrais demander quelques pièces à GD pour pouvoir obtenir cette crème mais tu ne veux pas le mêler à toute cette histoire. En vrai, tu es extrêmement gêné de la situation, tu n'as pas envie de lui parler. Pourtant, tu vas devoir le faire et tu le sais bien. - Donc, prendre la crème et pas faire de conneries avec les médicaments. - Tu soupires un instant, avant de commencer à parler d'un peu n'importe quoi. Tu n'essaies pas de faire pitié, bien au contraire, tu essaies simplement de comprendre la raison de tout ça. Pourquoi tu te retrouves ici, les mains presqu'en sang à force de te gratter et surtout, avec lui à tes côtés. Tu aurais pu tomber sur n'importe quel médecin, mais c'est sur lui que ton regard a été alerter. Lorsqu'il t'attrape le poignet, tu arrêtes de bouger une seconde, essayant de te déprendre de l'autre main, qu'il t'encercles à nouveau, avec son autre main. Tu restes devant lui, sans même bouger, ne pouvant détacher ton regard du sien. - Écoute maman, je ferai attention, je te le promet. - Tu ne sais pas trop pourquoi il s'attache absolument à te faire la morale et le tout commence à te faire un peu peur. Comme si tu risquais de te faire attaquer par n'importe quelle maladie, uniquement en sortant de chez toi. - J'ai pas l'intention de sauter sur n'importe qui avant des années, ça te vas ? Disons ... Pas avant 7 ans ? C'est promis, juré, craché. - Tu espères pouvoir le rassurer sur cette position, même si tu ne comprends pas pourquoi tu cherches à le rassurer. Peut-être a-t-il perdu quelqu'un de proche de cette manière et c'est une manière pour lui de pouvoir se rassurer en donnant des conseils. - Si tu me dis que ce n'est qu'une simple allergie, j'ai pas besoin de passer de test. Je suis complètement clean. - Ou peut-être pas. Tu n'as pas été très intelligent depuis tes treize ans, laissant ta langue se balader un peu sur n'importe qui, mais peu importe. Tu n'as pas l'intention d'en parler avec ce médecin, tu préfères garder le tout pour toi. Quant à ton ami … tu ne veux même pas lui proposer ce genre d'activité.  

Lorsqu'il sort son portefeuilles et insère un billet dans la feuille repliée, tu as petit mouvement de recul, ne voulant pas que ce dernier puisse payer pour tes conneries. - T'as pas à … - Et tu le laisses terminer ses phrases. Tu lui souris, réellement reconnaissant, avant de reprendre. - Je sais que tu ferais ça pour n'importe qui dans la misère, mais ça me touche beaucoup. Je veux dire ... tu ne me connais pas, je te donne plus des problèmes que des solutions et toi tu ... T'es un ange ou quoi ? - Tu as fini par prendre l'ordonnance, avant de chercher à l'intérieur de ta poche de pantalon, sortant le médicament que le médecin t'avais remis, quelques minutes plutôt. Devant lui, tu déposes le médicament lentement sur ta langue, avant de prendre ce dernier avec une gorgée d'eau, du verre toujours posé sur la table de travail. - Pourquoi … - Tu restes devant lui ainsi quelques secondes, plissant les yeux un moment, ne sachant pas trop comment aborder le sujet. - Pourquoi je ne t'ai pas rencontré bien avant. Tout aurait été plus simple. - Tu sais que tu parles trop, mais c'est dans ta nature de dire pas mal n'importe quoi. Les gens qui te connaissent le save, tu as tendance à t'emporter dans tes paroles. - Je veux dire ... Je pourrais prendre cet argent et aller boire, prendre de la drogue ou peu importe. Alors pourquoi tu ... Je voudrais te remercier, mais j'ignore comment faire. - Tu baisses la tête quelques secondes, trouvant le plancher très joli et surtout, moins embarrassant que le garçon devant toi.

Tu ne sais pas s'il prend réellement conscience de l'importance de conséquences s'il se gratte et vient propager son allergie sur l'ensemble de son corps. Il suffit qu'il se gratte le visage, le dos et le ventre pour qu'il fasse une réaction globale. Tu sais qu'il suffit de parfois pas grande chose. Il se serait frotter la joue un peu plus haut et tu aurais été peut être obligé de le garder en observation. Tu t'inquiètes réellement pour lui. Tu ne sais pas vraiment pourquoi. C'est vrai que tu es de nature à te soucier des gens autour de toi. Tu ne te préoccupes pas beaucoup de toi, qu'au traverse des autres. Après tout c'est pour ça que tu es devenu médecin, pour aider les autres, pour essayer de soigner les gens, tous les gens, tout le monde. Tu ne veux pas faire de différence, comme celle-ci a été faite avec tes parents. Tu sais que tu te fais des idées, ton père ne pouvait pas être sauver et ta mère est arrivé surement trop tard à l'hôpital. Malgré tout si tu avais eu les connaissances nécessaires, tu aurais pu faire pencher la balance. Si l'équipe des secoues étaient arrivés plus, si l'ambulance avait roulé plus vite, si la voiture d'en face n'avait pas fait une sortie de route. En somme la terre entier pourrait être responsable. C'est une attitude puérile tu en as conscience, tous les psychologues de l'ont dit, pourtant tu continues à regretter amèrement chaque minutes de ta vie ensuite. Tu as eu des moments, certains que tu as gravé dans ta mémoire. C'est à ces souvenirs que tu te rapproches quand c'est nécessaire. Alors c'est vrai que tu ferais n'importe pour l'aider, d'autant plus qu'il te rappeler quelqu'un. Même si tu en veux à ce garçon, il fait partie de ton passé, il fait partie des rares bons souvenirs que tu as. Celui-ci est teinté de remords, comme beaucoup d'autres au final.

Quand il se met à te parler ouvertement de lui, tu l'écoutes et tu prends ton rôle un peu trop à cœur. A la fin de ta tirade, il te traite de maman et tu pouffes de rire avant de rire franchement. Il est clair que tu t'es un peu emporté mais tu ne regrettes rien. Tant mieux s'il savait tout ce que tu viens de lui raconter et si ce n'est pas le cas au moins maintenant il est au courant. Peu importe s'il te prend pour un mère ou qu'il te trouve trop alarmiste. Tu ne sais pas s'il a mal prit toute ta tirade ou s'il n'en a rien à faire. Tu espères que ce que tu lui as dit n'est pas entré par une oreille pour sortir par l'autre. Visiblement tu as eu ton petit effet parce qu'il te de promet qu'il ne sautera sur personne. Tu esquisses un sourire à la mentionner des 7 ans, c'est assez précis et tu te demandes s'il est sérieux ou s'il dit cela simplement pour échapper à ta paranoïa. A cet instant tu as des doutes sur sa sincérité mais il l'air sérieux quand il te dit qu'il ne fera pas n'importe quoi avec n'importe qui. Tu acquisses satisfait qu'il prenne conscience des risques des maladies sexuellement transmissibles. Tu sais que tu n'en as pas, tu as fait des tests pour pouvoir donner ton sang. Ta fiancée t'a dit avoir fait aussi le test et tu la crois puisque vous êtes allez donner votre sang ensemble quand tu étais encore en Corée. Maintenant qu'elle est loin, tu t'inquiètes un peu plus pour elle, comme pour ce garçon que tu ne connais à peine. En réalité il n'y a pour ta propre personne que tu ne t'en fais pas. Il peut t'arriver n'importe quoi, te faire écraser par un bus, te faire dépouiller ou devenir handicapé. Non c'est vrai que tu n'as pas envie de perdre l'usage de tes mains, ça serait plus compliqué pour devenir chirurgien mais tes jambes ne te servent pas tant que ça. Tu souris encore une fois lorsqu'il te dit qu'il m'a pas besoin de test, si tu as bien fait ton travail. Tu as pu faire une erreur c'est vrai. Cependant tu as à peu près sûr qu'il est sujet à une allergie provoqué par le contact d'un produit nouveau. Il n'a pas été capable d'identifié le problème et tu paris qu'il va revenir te voir avec de nouvelles éruptions. Tu pries pour te tromper sur ce dernier point. D'un côté tu espères ne jamais le revoir, ou du moins pas avec des plaques rouges sur tout le corps.

Lorsqu'il te rend l'ordonnance, tu n'as pas à réfléchir très longtemps. Tu n'es pas à dix livre sterling près. C'est la somme du billet que tu glisses dans la feuille. Tu sais que la crème ne coute pas plus cher et tu espères qu'il va réellement utiliser cet argent. Il bégaye une première fois, visiblement surprit par ton geste. Tu ne fais pas ça pour tout le monde. En général tu dis aux plus démunies qu'ils peuvent aller au dispensaire et que certains médicaments leur seront fournis soit gracieusement, soit contre des papiers d'aide. Tu n'as fait ça que pour une mère d'un bébé qui avait une méningite, tu as aussi fait cela pour un couple, une femme enceinte avec son petit ami et aussi pour un jeune, un peu comme lui. Ok c'est vrai que cela t'arrive mais c'était toujours des sérieux et l'allergie malgré le ton rassurant que tu prends peut être risquer et lui a quelque chose que les autres n'ont pas. Tu ne saurais dire si c'est ses yeux, son visage, son sourire ou sa franchisse, un mélange de tout cela. Tu ris en secouant la tête quand il te demande si tu es un ange. Le rose t'es un peu monté aux joues et tu détournés la tête un instant, comme si tu vérifiais que personne ne t'as vu. Après tout ce n'est pas réellement une salle de consultation, juste un espace créer avec deux rideaux et lit d'appoint. Cependant personne n'a dû voir vu le remue-ménage constant aux urgences. En même temps le rush est constant dans ce service. Tu reposes tes yeux sur lui quand tu le vois prendre le verre d'eau. Tu fronces les sourcils en comprenant qu'il n'a pas pris les comprimés que tu lui as donné il y a quelques minutes. Tu ne fais aucune réflexion sur cette prise tardive. Tu es heureux qu'il te fasse assez confiance pour avaler les médicaments. Il pose son regard sur toi, t'interrogant. Au début tu ne comprends pas puis il complète sa phrase et tu fais un rapide sourire en coin. Tu entre-ouvres la bouche mais il ne te laisse pas l'occasion de prononcer un mot. Il te remercie encore et tu rougis un peu plus, heureusement il a baissé la tête et ne pas voir tes joues rosirent et tes yeux oscillaient entre lui et le vide.

« Tu peux me remercier…en prenant bien ton traitement, d'accord ? »

Tu cherches un instant son regard pour lui faire un sourire amicale. Tu ne fais pas pour avoir de la reconnaissance. Enfin dans un sens si, tu es ravi de pouvoir lui apporter ton aide, même si cela comporte une partie financière. Tu ne pourras pas toujours faire ça et aujourd'hui tu l'as fait. Tu sais que tu risques de t'accrocher avec tes supérieurs s'ils l'apprennent. Tu sais que tu peux tomber sur quelqu'un de collant, qui reviendrait toujours pour en réclamer plus. Tu risques gros avec ce geste, tu en as conscience pourtant tu n'as pas cherché plus loin.

« Je ne fais pas ça tous les jours…tu…tu me rappelles quelqu'un… »

Tu l'as regardé dans les yeux un instant. Tu ne sais pas réellement combien de secondes tu es resté plongé dans son regard. Cela t'a paru loin, tellement que tu as secoué la tête en te mordant la lèvre gêné. Tu t'es même détourné de lui pour t'éloigner vers le chariot que tu commences à ranger. Tu as d'autres patients à voir et tu ne peux pas te permettre de faire trainer cette consultation plus que ce nécessaire.

« Tu dois comprendre qu'une allergie peut devenir un vrai calvaire. Cherche bien ce qui a pu te déclencher ça pour pouvoir l'éviter. Et n'hésites pas si tu as des questions. »

Ton coeur est en cavale, tu cherches un peu ton souffle. Tout ce que tu as toujours souhaité ce trouve devant toi. Et non, ce n'est pas ce médecin qui te rends tout chose. C'est beaucoup plus profond que tout ça. Tu as de l'attention et c'est ce que tu trouves le plus beau dans toute l'histoire. À part ton meilleur ami, tu n'as jamais réellement été l'attention de quelqu'un. Enfin si, mais pas amicalement et encore moins amoureusement. Les gens du milieu te parlent, s'allie avec toi, mais seulement lorsque tu leur doit quelque chose. Ou lorsqu'ils souhaitent avoir quelque chose en échange. Tu as cru te faire un ami, il y a quelques mois, vous vous entendiez si bien. Ce garçon, légèrement plus vieux que toi, a toujours été présent dans ta vie, menant à bien des missions que même toi, tu ne voulais pas entendre parler.  Ce n'est que lorsqu'il a commencé à te parler ouvertement de vouloir passer une nuit avec toi, que tu as commencé à te reculer. Tu le savais gay depuis le début, ceci ne t'avais jamais dérangé. Mais impossible pour toi de passer sous un membre de l'équipe, t'as jamais été amoureux de l'un d'eux. Impossible pour toi de descendre aussi bas. Tu as alors compris qui ce garçon était, s'amusant sur plusieurs tableaux, uniquement pour réussir à satisfaire des besoins non comblés. Ce garçon, tu lui parles encore même si il est classé comme une sorte de prostitué dans le milieu. Et c'est à lui, que tu ne veux pas ressembler, essayant d'avoir de l'attention de quelqu'un. Surtout d'une personne que tu ne connais pas.  

Tu as serré une seconde l'ordonnance, ainsi que le billet dans ta main, avant de sourire à sa demande. Tu ne sais pourquoi, mais tu avais en tête de lui payer un verre, ne serait-ce même qu'une petite tasse de café. Ce n'est pas comme ça que ça se passe habituellement, dans les livres ? L'autre demande à être remercié par l'obtention d'un verre ou d'un dîner. Par contre, l'autre n'est pas en couple, et surtout pas avec une demoiselle. Par contre, tu n'es pas amoureux non plus … Bref, tu te fais des films avec presque rien, uniquement parce que quelqu'un te donnes un peu d'importance. Tu es de plus en plus pathétique au fond. Tu as l'intention de lui dire que oui, il doit agir ainsi tout les jours, puisqu'il est médecin donc, qu'il ne se fou pas du genre humain. Tu as l'intention de lui dire que tu es reconnaissant pour tout ce qu'il fait pour toi, lorsque ses paroles reviennent te heurter. - J'espère seulement que c'était quelqu'un de gentil et joli garçon. - Il reste ainsi, à te regarder, pendant un long moment, avant de briser le contact. Mal à l'aise, tu reprends parole, comprenant trop tard que tes paroles ne sont certainement pas les bonnes. - Et c'est à cet instant que tu dois dire que ce garçon est décédé dans d'atroces souffrances .. - Toi aussi, tu regardes ailleurs un moment, te demandant comment tu pourrais sortir de là, sans avoir l'air plus con que tu ne l'es déjà. Il s'éloigne de toi et tu vois là une merveilleuse manière de pouvoir te sauver. Tu sais qu'il t'as encore parlé de ton allergie, qu'il a certainement voulu jouer à la mère avec toi, mais tu avais déjà quitté la petite pièce improvisée lors de ses dires. Tu ne veux pas rester là et prendre de son temps, tu sais bien qu'il doit avoir une journée chargée. Et ce n'est pas le but de l'enquiquiner plus que de raison.  

Tu t'es bien rendu à la pharmacie où le médecin t'avais indiqué, mais tu n'as pas pris exactement ce qu'il t'avais prescrit. Oui, il t'avais laissé assez d'argent pour prendre la crème en entier, mais tu as désiré prendre un plus petit format, de manière à ce qu'il te reste quelques pièces lors de la fin de ton achat. Tu allais prendre le temps de bien prendre ton traitement, mais uniquement en plus petite quantité. LE reste des pièces, tu allais t'en servir pour le remercier. Tu sais bien que ce n'est pas grand chose mais tu y tiens tout de même. La prochaine fois que tu allais réussir à te faire pousser une paire de couilles, tu allais lui apporter un café. Pour le remercier, mais également pour essayer d'engager la conversation avec lui.

Lorsque tu te perds dans ton regard, il te demande si le garçon à qui tu penses était gentil et beau. Tu n'es pas capable de répondre puisque l'image de ce garçon se superpose sur le visage de Sun. Tu ne sais pas réellement ce qui t'arrive. C'est vrai que tu repenses souvent à cet ami que tu as perdu quand tu t'es fait adopter. Il n'y a pas beaucoup de personnes a qui tu t'attaches réellement. Malgré la vie sociale normale que tu as, la bande d'amis avec qui tu sortais quand tu étais en Corée, la plupart ne sont pas dans ton cœur, pas comme lui ou elle, ta fiancée. Tu es un grand sentimental et quand tu apprécies quelqu'un, quand tu t'attaches c'est pour la vie, sauf si on te trahis, ce qui est déjà arrivé. Dans ce cas tu deviens moins sympa, comme avec le garçon de ton passé, ton ami. Il t'a rejeté, refusant de te parler, de te voir. Il a disparu de ta vie quand il a été lui aussi adopté et tu lui en veux encore de t'avoir abandonné.

La blague de Sun te sort de tes pensées et de ta contemplation. Au plus tu le regards au plus tu te dis qu'il lui ressemble, les traits de son visage, la forme de ses yeux, son iris. Cela fait plus de dix ans tu ne l'as pas vu mais tu es presque sûr qu'il pourrait avoir ce visage aujourd'hui. Tu secoues la tête pour te sortir ses images de la tête et tu reprends en lui expliquant qu'il doit voir un médecin spécialisé pour connaitre l'origine de son allergie. C'est important car il risque d'être à nouveau confronté à une crise et cette fois elle peut être localisée ailleurs que sur les mains. S'il ingère l'allergène, il risque fort d'y rester s'il n'est pas proche d'un hôpital. Si ses voies respiratoires se mettent à gonfler comme ses mains, il peut mourir d'asphyxie très rapidement. Tu n'es pas certain qu'il comprenne l'ampleur de ce qu'il risque. Tu te retournes après avoir rangé rapidement le chariot, mais il n'est plus là. Tu fais les yeux ronds en t'avançant dans la salle des urgences. Tu le cherches du regard, mais il a disparu. Tu fronces les sourcils en te demandant si tu le reverras un jour.

Tu n'as pas le temps de te poser plus de questions d'une infirmière se présente avec un nouveau patient. A première vu il s'est coincé la main quelque part. Tu esquisses un sourire à l'infirmière et au patient que tu prends en charge. Ta journée doit se terminer, mais tu sais que si tu restes dans les locaux, les patients ne vont pas s'arrêter. De toute façon, il est rare que tu quittes ton poste à l'heure. En général tu attends le médecin suivant, lui transmettant le bébé. Si parfois ils sont à l'heure parce qu'ils embauchent, ce n'est pas toujours le cas lorsqu'ils doivent quitter un autre service avant. Eux aussi attendent la relève, c'est un peu un cercle vicieux. Si l'un est en retard quelque part, cela met tout l'hôpital en retard. Tu es, certes, fatigué de ta nuit, mais tu peux encore tenir plusieurs heures. Seulement si tu dépasses trop, tu as moins d'heures de sommeil puisque tu dois être à nouveau là en fin d'après-midi. Il se passe encore bien quarante minutes avant que le médecin suivant arrive. Tu as vu défiler plusieurs patients pourtant dès que tu te retrouves aux vestiaires, tu te souviens de lui : Sunhi Ahn qui te rappelle Hae..Han Jae. Tu n'es plus vraiment sûr de son prénom. Tu soupires en te frappant le front pour te sortir toutes ses histoires de la tête. Tu n'as pas de temps à perdre avec ton passé, tes souvenirs et tes remords. Tu dois aller te reposer avant d'embaucher une nouvelle journée. Enfin tu ne vois pas passer les jours. Les dates défilent, la nuit succède au jour sans que tu le remarques, trop pris par ton travail et tes études.