Une visite imprévue ✦ DAE

Aujourd'hui, tu as terminé plus tôt tes cours, et comme à ton habitude, en général, tu es rentrée chez toi rapidement sans traîner. Tu n'as pas besoin de prendre le métro pour te rendre à ton université et inversement, car ton logement se trouve tout près de l'établissement. Puis, tu n'as pas vraiment d'amis avec qui traîner et sortir alors quand tu n'es plus en cours, ou dans un petit boulot que tu as réussi à avoir par miracle, ou encore à embêter ton frère de ta présence, ou bien entrain de faire du sport à l'extérieur. Tu es souvent seule chez-toi, mais cela ne te dérange pas du tout car chez toi c'est un peu ton monde à toi et ta petite bulle loin de la société, et de la routine difficile de la vie. Alors, tu aimes par dessus tout cette petite ambiance à toi. Et ton monde est bordélique, extravagant et enfantin. Tu as encore du mal à avoir la responsabilité d'avoir ton propre appartement et un loyer à payer avec les charges qui va avec. Même si cela fait un an que tu es Londres, en arrivant, tu as vécu en collocation avec ton frère le temps d'avoir les moyens de te payer un petit appartement miteux. Chez toi, c'est une véritable cascade de bordel, tu ne fais pas du tout attention à tes affaires, et tu laisses traîner sans cesse celles-ci. Tu peux perdre par exemple souvent ton téléphone, tes clés, ou encore ta télécommande de ta télévision dans le coin du canapé. Ou encore comme tes vêtements, à l'image de ton armoire où les vêtements ne sont pas pliés avec soin et sont juste empiler, quand tu prends le temps de les ranger du moins. Les tâches ménagères ne sont pas vraiment dans tes cordes. Tu es assez grincheuse à l'idée de faire la machine à laver, ou la vaisselle par exemple. En rentrant, tu as décidé de prendre une bonne douche douce afin d'immédiatement te mettre à l'aise. Tu as même lancer tes chaussures plus loin dans le couloir lorsque tu es revenu chez-toi pour ne pas perdre de seconde. Dans la salle de bain, tu as dû y passer au moins des bonnes longues minutes pour te détendre et te relaxer. Cela suit, tu t'es bien mise à l'aise, c'est-à-dire, quasiment pas habillée. Enfin, une simple chemise de nuit sur le dos, et qui arrive à peine sur tes cuisses. Absolument rien d'autres. Mais pas besoin de mentionner que tu as quand même des sous-vêtements. Tu restes même pieds nus car tu aimes n'avoir rien aux pieds quand tu es chez toi. Tu as l'impression d'être libre, tu ne sais pas pourquoi tu as ce sentiment. Ce soir, pour dormir, tu ne mets pas ton pyjama pikachu. T'as eu envie de changer, et comme ça, tu as l'air moins puéril tout de même, et plus une femme.

Tu ne prends pas la peine de te sécher ta chevelure. Tu as juste passée une simple serviette rapidement contre tes cheveux, pour ensuite les laisser tomber sur tes épaules avec cet effet qui fait jaillir ta blondeur. Tu as juste la flemme de brancher ton sèche-cheveux, ça séchera correctement avec le temps. Tu passes rapidement tes doigts dans tes cheveux alors que tu te diriges vers la cuisine pour te servir un verre de jus d'orange. Où dans l'évier de la cuisine, il y a même encore de la vaisselle qui date d'encore d'il y a quelques jours. Tu remarques ça avec peine, et tu soupires lamentablement. Tu n'as pas vraiment de motivation pour mettre les mains à la tâche, mais tu déposes ton verre de jus sur la table de la cuisine. Bon, tu ne veux pas non plus qu'il y ait une montagne de vaisselle ! Car plus il y en aura, plus tu auras du travail car tu n'as pas les moyens pour te payer un nouveau lave-vaisselles. Alors, tu t'y forces un peu, et tu fais simplement le strict nécessaire. Tu as un peu fait ça vite fais, car vraiment, tu n'aimes pas faire les tâches ménagères. Il te semble que tu as même une montagne de linge à faire passer à la machine, mais tu as juste une flemme énorme pour le moment. Déjà que tu as la flemme de te sécher les cheveux avec un sèche-cheveux. Alors ça, pas pour le moment. Tu viens de faire la vaisselle, et c'est déjà bien suffisant pour toi pour aujourd’hui. Avec ton frère, lorsque tu habitais avec lui, c'était si simple... car il faisait quasiment tout ! Excepté la cuisine. C'était la belle vie.

Tu as mis les assiettes, les verres, et les couverts simplement sur le petit comptoir à côté de l'évier. Tu ne vas pas les ranger dans le buffet dès maintenant. Tu as envie d'aller te poser tranquillement dans le salon. Tu te laves les mains, puis tu récupères ton verre de jus d'orange pour ensuite te diriger au salon. Tu portes le verre à tes lèvres alors que tu t'installes sur le canapé face à la télévision. Tu croises tes jambes en papillon sur le canapé, mais le souci, c'est que tu te rends compte que tu ne sais pas où tu as mis la télécommande. Tu regardes autour de toi sans bouger d'un cil, mais visiblement, elle n'est pas dans ton champ de vision. << Raah ce n'est pas vrai. >> Tu crispes un peu ton visage de déception, mais au final ça t'amuse toujours autant de perdre tout ce qui te passe sous la main. Tu tapotes rapidement sur le canapé en vérifiant dans les coins où cette petite maline aurait pu se glisser. Bingo, puisque tu la trouves bien camoufler dans un coin sous un coussin. << Ah te voilà. >> Tu récupères la télécommande, puis tu déposes ton verre de jus d'orange sur la table basse en te penchant un peu. Une table abîmée, qui empile des magazines de mangas japonais, ou de sport dessus, ainsi que d'autres verres vides, et un cendrier avec quelques cendres de cigarettes et des mégots.... avec des paquets de bonbons vides ou à moitié. Tu allumes la télévision et tu mets simplement une simple chaîne qui propose un jeu télévisé. Tu prends le coussin du canapé et tu le mets contre ton ventre en croisant tes bras par-dessus pour un petit confort. Tu te demandes encore ce que tu vas manger ce soir. Tu sais que ton frigo est quasiment vide en général, et que ça fait quelques jours que tu n'es pas partie faire des courses. Tu as un peu du mal à remplir ton frigo correctement tout le long du mois, et étant gourmande, tu as souvent faim, alors tu manges beaucoup. Tu ne t'en prives pas, puis étant sportif, il t'en faut de l'énergie. Alors tu grignotes et manges souvent des bons nutriments pour le corps, ou des cochonneries comme des bonbons, des gâteaux ou des gros burgers king, c'est vrai.

Tu as beau avoir mis la télévision, que tu as quand même la tête dans les nuages. Tu penses un peu à tout et de rien, c'est ta nature d'être rêveuse. Puis le jeu télévisé ne t'intéresse pas vraiment. Tu es plus du genre à regarder des bons films en tout genre, des séries, des animés ou encore des dessins-animés. Tu poses un peu ton menton sur le haut de ton coussin contre ton ventre, et tu t'apprêtes à prendre un coup de jus d'orange. C'est surprenant lorsque tu entends la sonnette de ta porte d'entrée. Tu n'attends absolument personne, à moins que ton frère a décidé de te faire une visite surprise, mais cela t'étonnerais car il prévient toujours d'avance. Tu reposes ton coussin sur le canapé et tu te lèves alors pour te diriger vers la porte d'entrée. Tu te demandes sérieusement qui cela peut bien être, tu n'as clairement pas l'habitude de recevoir une visite surprise. À moins que ça soit les huissiers, mais non, tu payes ton loyer quand même. Un voisin qui souhaite quelque chose peut-être ? Car tes voisins savent que tu es généreuse et serviable, alors ce n'est pas rare pour qu'ils en profitent. Tu regardes par l'œil de la porte pour voir le visage de la personne sur le palier, mais tu grimaces interrogée, car tu ne la reconnais pas. Ce n'est ni un voisin, ni un étudiant de ton université, ni ton frère, ni rien du tout. Tu ne le connais pas et il n'a pas l'air d'être là pour te vendre une fleur ou des chocolats, ou encore un calendrier des Dieux du Stade. En tout cas, tu ne le fais pas trop attendre, car tu ouvres la porte à moitié ouverte, en oubliant complètement la tenue dans laquelle tu es. Sans doute, un peu trop léger pour accueillir un noble inconnu. Une fois la porte ouverte, c'est tout naturellement que tu souris chaleureusement à ce petit bonhomme tout mignon. Alors que ton regard désigne naturellement que tu es fantasque, et nunuche dans ton genre. Ça te colle à la peau. << Qu'est-ce que c'est ? >> Non, tu ne demandes pas "c'est pour quoi", ou "qui il est". Juste, "qu'est-ce que c'est". Tu es capable de croire qu'il s'agit d'une blague tellement tu n'es pas habitué à avoir des visites à l'improvise. Ta porte est à moitié ouverte, et tu bouches le trou par ta silhouette collée à la porte, car tu n'aimes pas, et surtout super gênée de trop en dévoiler sur ton intérieur. D'autant plus que ta porte d'entrée mène directement au salon, séparé simplement d'un mince hall d'entrée pas fantastique. Et vu que c'est constamment le bordel, et que c'est assez vide de décoration, c'est une piaule pas vraiment accueillante et chaleureuse.  
 

Depuis quand es-tu avec lui ? Depuis jamais … Alors pourquoi toute cette jalousie lorsque tu l'as aperçu avec cette fille, à son bras ? Peut-être parce que tu t'étais promis de ne pas t'attacher. Peut-être parce que tu t'étais promis de ne pas tomber amoureux. Peut-être parce qu'en une seule seconde, tu as eu envie d'écraser la tête de cette pauvre inconnue, la trouvant beaucoup trop près de ton amant. La tuer aurait été si simple, tellement toi. Mettre fin à ses souffrances après des semaines de tortures, la laissant pour morte dans un coin de Londres, ne lui accordant plus aucune importance. Peut-être ne valait-elle-même pas autant aux yeux de son petit ami ? Aux yeux de ton amant ? Cette vision t'avais torturé l'esprit pendant de nombreuses heures, t'empêchant même de trouver le sommeil pendant une nuit. Te tournant à droite, tu te souvenais parfaitement de son sourire, à lui, lorsque ses yeux se posaient sur son corps, à elle. Ce n'était pas du désir, c'était encore plus qu'une histoire charnelle. Cette étape était déjà passé depuis un moment, à voir les regards qu'elle lui lançait. Tu la déteste, sans même savoir son prénom.  

Tu les avais suivis, tranquillement, sans même déranger quelqu'un. Tu voulais en être certain, comprendre ce que cette fille pouvait bien avoir de plus que toi. Enfin, tu le sais, vous n'êtes visiblement pas constitué de la même façon. Toi qui a toujours pensé avoir mis une orientation devant Shin, tu avais vite compris cette journée là que ce n'était pas le cas, que tout avait été bousculé. Peut-être était-ce simplement la jalousie qui avait pris présence en toi, mais tu t'étais mis à sourire lors de ta petite escapade de fou furieux. Les suivre t'avais mis la puce à l'oreille pour plus, les imaginant dans des postures pas très jolies à voir pour de jeunes âmes sensibles. Comment as-tu pu être aussi niais et imaginer que cet homme pouvait t'apprécier un minimum ? Que cet homme pouvait t'appartenir ? Peut-être aurais-tu dû lui faire signer un document, l'obligeant à rester tiens pendant des mois, voire des années ? Amoureux, probablement. Mais surtout encrai d'une jalousie grandissante, devenant de plus en plus déplaisante. Tu avais alors pris l'adresse en note, dans un coin de ta tête, t'empressant d'écrire cette dernière sur un morceau de papier lors de ton retour dans ta voiture, ne voulant rien oublier. Pas question de partir sans avoir d'explications. Tu n'as jamais voulu être le deuxième, le remplaçant et c'est probablement pour cette raison que tu n'as jamais eu de petite amie et encore moins de petit ami. Pas question de t'attacher et ensuite comprendre que tu n'étais qu'une aventure, qu'un plaisir que quelqu'un voulait découvrir. Toi, tu joues avec la vie, avec les sentiments des autres mais pas question de te faire faire la même chose. Tu veux garder le respect pour toi. Enfin, ce qu'il t'en reste. Tu sais que ce n'est pas énorme, après tout ce qui s'est passé avec toutes les personnes que tu as pu rencontrer depuis ton enfance.

Mais si jamais il te reste un once de respect pour ta personne, tu viens probablement de le perdre avec ton idée. Armé de l'adresse de la demoiselle chez qui Shin a passé du bon temps dernièrement, tu t'es ramassé sur le pas de sa porte, incertain. Tu as besoin d'explications, besoin de comprendre depuis quand il voit cette fille, depuis quand elle fait partie intégrale de sa vie. Depuis quand il soupire son prénom, depuis quand il te trompe, en gros. Tu n'as jamais été fidèle, ça ne fait pas partie de tes habitudes … Sauf depuis que tu as rencontré ce garçon. Du soir où tes yeux se sont posés sur lui, à ce moment présent. Ta vie avait pris un nouveau tournant et tu es entrain de comprendre que cette dernière est en pente libre, qu'elle est prête à se briser sur le premier mur venu. Et ceci te donnes froid dans le dos. Tu as posé ton doigt sur la sonnette d'entrée, t'attendant au pire. Tu n'y as pas pensé avant de venir, mais si jamais Shin trouve la porte, tu crois avoir assez de tonus pour lui en mettre une droite. Tu n'as jamais accepté que l'on joue avec toi, que l'on te ment. Et avec lui, c'est encore pire, tu n'accepteras rien de tout ça et tu le sais.

Tu attends alors devant la porte, déposant tes deux mains dans les poches de ton jeans délavé, avant de soupirer. Peut-être aurais-tu dû défoncer la porte et te rendre directement dans la pièce où ton amant se trouve, question de pouvoir débuter les hostilités dans l'immédiat ? Tu as envie de te ronger les ongles, chose que tu ne fais jamais. Tu as le track, un peu, de comprendre que tu arrives trop tard, qu'ils sont bels et bien amoureux, tout les deux. Dès que la porte s'ouvre, tu t'empresses de passer ta langue sur la lèvre inférieure, pour l'humecter. Tu cherches également tes mots, tu ne pensais pas tomber sur la jeune femme, si peu vêtue. En fait oui, tu aurais bien pu y penser. Si Shin se trouve entre ces quatre murs, c'est tout à fait possible. Pourtant, tu ne lis aucune luxure dans ses traits fins, mais ceci ne veut probablement rien dire. Tu retires tes mains de tes poches, accrochant celle de droite à ta chemise de couleur foncée et celle de gauche, au battant de la porte devant toi. Tu affiches un mince sourire, même si au fond, tu n'as qu'une envie: Lui défoncer la gueule. - Est-ce que Shin est là ? - Tu espères qu'elle puisse affirmer et te laisser entrer. Enfin … même si elle te dis non, tu entreras quand même. La jeune femme n'est pas très grosse, elle pourra facilement te laisser passer, lorsque tu décideras d'arrêter de jouer avec elle. Tu pousses un peu la porte, de manière à lui faire comprendre qu'elle n'aura pas le choix de te laisser entrer, qu'elle le veuille ou non. - Au passage, le transparent te va à ravir. - Tu laisses tes paroles en l'air quelques secondes, avant de reprendre. - Je veux seulement lui dire quelques mots, lui faire comprendre que c'est un abrutis de première. -