The first time + Shin

Après lui avoir dit tout ce que tu pensais, t'as besoin de sortir un peu de ton trou et de te diriger vers un nouvel endroit. T'as tellement besoin de te défouler que tu ne peux t'imaginer rester chez toi, dans ton appartement, à tourner en rond. C'est ainsi, t'as besoin de prendre l'air. Tu pourrais bien trouver chaussure à ton pied ce soir, mais après la conversation que tu as eu avec ta soeur, c'est un peu le bordel dans ta tête et t'as cruellement besoin de trouver quelqu'un pour assouvir quelques envies. T'aurais pu prendre ton cellulaire, faire un appel sans prétention et trouver un plan pour la nuit, mais t'as envie de quelque chose de différent, de quelqu'un que jamais, tu ne reverras. Garçon, fille, peu importe. T'as même l'intention de prendre la première personne que tu croiseras ce soir, t'en as tristement rien à faire. C'est comme ça et peu t'importe pour le restant de ta veillée. T'as pas envie de t’empiffrer d'alcool non plus, t'as uniquement besoin de te défouler sur quelqu'un, d'entendre les lamentations de la personne que tu auras choisi pour la nuit et peu importe pour le reste. C'est comme ça, et c'est tout. Et au diable ceux qui ont quelque chose à voir avec ton style de vie, t'as pas envie de te fier aux autres pour faire ta vie non plus.

Tu entres dans le premier bar que tu vois, t'as pas l'habitude de traîner dans ce genre d'endroit, c'est pas ta place habituellement. Tu es plutôt du genre à te retrouver dans quelque chose de plus huppé, de plus ton style. Et peu importe les gens qui te regardes en ce moment, t'as vraiment l'impression de détonner dans la place. Tu ignores si c'est à cause de ton veston griffé, de tes airs hautains ou tout simplement de l'absence de ton sourire, mais clairement, tu n'es pas à ta place ici. Certain te dévisages lorsque tu décides de te rendre au fond du bar, désirant un verre pour faire descendre le tout. Tu lui en veux encore avec toutes les belles paroles qu'elle a osé te dire, parlant de votre mère comme si cette dernière ne venait pas de rendre l'âme quelques jours auparavant. Tu devras l'enterrée, c'est vieille chipie et même si tu n'en as pas envie, tu devras te diriger à son service, ne serait-ce que pour faire acte de présence. C'est ta mère, certes, mais sans plus. Elle n'a jamais été présente pour toi, pas plus hier qu'avant sa mort et tout ce que tu souhaites de cette relation, c'est l'héritage. Le reste ... Qu'elle se retourne dans sa tombe, t'en as rien à faire. Et ce n'est pas avec les précédents mots de ta soeur que tu vas réussir à avancer dans le bon sens. Elle veut garder contact avec toi, t'as uniquement envie de couper les ponts et passer à autre chose. T'appelles ça de l'harcèlement ce qu'elle te fait et elle, elle préfère appeler ça de l'amour. T'en as rien à battre, tu ne veux rien savoir de tout ça, et surtout de ses petits sourires en coin qui elle, pense pouvoir t'amadouer. T'as déjà assez donné avec elle dans le passé, lorsque tu essayais de conserver une sorte d'amitié familial, lorsque tu croyais qu'elle avait de l'argent. Maintenant, c'est plus le cas, t'en as rien à battre.

Tu prends place sur le premier banc que tu vois, face au bar, espérant pouvoir partir d'ici le plus rapidement possible. T'as pas envie de rester avec ce genre de personne plus que quelques secondes, ce n'est pas ton genre d'endroit, pas ton genre de personnes, non plus. Tu te trouves plus distingué que tout ça, bien au-dessus de chaque personne présente à tes côtés ou dans ton champs de vision. Et peut importe le regard des gens sur ta personne, tu ne préfères même pas baisser la tête sur leur mouvement de dégoût de voir quelqu'un de ton calibre dans les environs. Ce n'est clairement pas pour toi ce style de fonctionnement, tu veux beaucoup mieux que ça et peu importe ce que les gens pourront penser, tu n'as même pas le temps de commander quelque chose, que l'idée de t'effacer complètement du bar, te prends d'un seul coup. T'as plus envie de rester là, t'as plus envie de chercher ton plan pour la nuit de cette manière, ayant peur d'attraper quelconque maladie, uniquement à poser un regard sur ton prochain partenaire. Mais dès que tu relèves la tête, bien décidé à partir, tu croise son regard. Celui tant attendu. Celui qui te fis reposer ton derrière sur le banc sous ta présence, le coeur encore serré. Tu ne peux te détacher de la forme humaine placée devant toi, le coeur battant. C'est de cette manière que tu rencontras un ange, une personne qui visiblement, n'a pas sa place dans ce genre d'endroit. Tu es bien tenté de tirer profit de ton sourire pour entraîner cette personne dans un meilleur endroit, mais quelque chose t'en empêche. Cette personne, un garçon d'environ ton âge, n'est certainement pas disponible avant un temps, puisque c'est ce dernier qui te demanderas quelle consommation tu as bien envie de sentir dans ta gorge. Lentement, tu poses ton menton au creux de ta main, ton coude s'étant déposé comme par magie sur le comptoir, avant de commencer à surveiller ta tentation du moment. Sourire aux lèvres, tu l'invites d'un mouvement de sourcils à venir te rejoindre. Lui, il est certainement là pour travailler mais toi aussi, si ton nouveau travail consiste à essayer d'avoir son numéro d'appartement pour le restant de la nuit. Oh, tu attendras sagement qu'il puisse terminer son chiffre ou peut-être pas. T'as toujours voulu visiter l'arrière d'un bar, le sous-sol de ce dernier ou encore, le bureau du gérant. Peut importe quelle porte de sortie vous prendrez ce soir, tu sais seulement que t'as pas l'intention de partir seul, que tu as bien l'intention d'avoir une proie avec laquelle jouer.

Ce soir tu bosses, encore, comme tous les soirs, comme tous les jours, comme depuis que tu es arrivé ici. Tu es passé par plusieurs emplois merdiques, comme serveur dans des fast-foods, caissiers dans des épiceries ou encore éboueur. Tu regrettes d'ailleurs un peu ce métier, il fallait se lever aux aurores, mais au moins tu avais le reste de la journée pour cumuler d'autres emplois et ce n'était pas si mal payé. Enfin à présent tu es barman, ce qui occupe quasiment toutes tes soirées et ce n'est pas plus mal. Tu n'es pas du genre à sortir, alors cela ne te dérange pas de bosser à l'heure où les oiseaux nocturnes commencent leurs journées. Tu es d'ailleurs devenu un des leurs avec ce travail. Seulement contrairement à ces derniers, tu ne te lèves pas en plein milieu de l'après-midi, n'ayant rien d'autres à faire que de planifier tes soirées. Non à côté, tu cumules un emploi de coursier pour une franchisse. Au lieu de dormir toute la journée, tu te trimballes à droite à gauche en vélo pour livrer toutes sortes de choses, livrant des repas ou des colis selon les heures. Heureusement tu commences à avoir la condition et tu n'as plus les jambes aussi douloureuses qu'au début. En un mot tu as pris le rythme, ta vie n'est pas palpitante, à part travailler tu ne fais pas grand-chose.

Tu n'es pas du style à avoir une vie sociale bien rempli, même avec tes collègues de travail tu n'as pas plus d'affinité que ça. Tu n'es pas du genre timide, mais plutôt réservé. Alors quand ils te proposent de sortir boire un verre après ton service c'est rare que tu acceptes. D'ailleurs Vanessa, une des serveuses ne te quitte pas depuis plusieurs minutes pour que tu acceptes cette fois ci. Tu as encore refusé, lui indiquant des clients qui attendent pour passer commande. Tu soupires en la voyant partir alors qu'elle te fait une moue déçue. Si elle se balade dans la salle avec son petit tablier et son plateau, toi tu restes derrière le bar. Cette place te convient parfaite, tu es trop maladroit pour faire le servir et ça le gérant l'a bien compris.

Tu commences à gérer à ton poste. Tu te sens plus à l'aise pour préparer les cocktails, te permettant même de jouer avec le shaker. Tu as rapidement retenu les recettes de la plupart des cocktails et visiblement tu maîtrises les dosages, car tu n'as que rarement de clients mécontents. Si ce n'est des espèces d'abrutis qui ne tolèrent pas que leurs copines te relook plus qu'eux. Tu as le sentiment que la soirée va être longue si Vanessa n'arrête pas de te harceler. Tu ranges sur ton épaule le torchon qui t'a servi à essuyer des verres avant de te concentrer sur les nouveaux clients. Tu as d'abord balayé la salle du regard, observant un groupe de jeunes anglais qui viennent juste d'entrer. C'est clairement la fréquentation principale du bar. Le style de l'établissement n'attire pas les vieux alcooliques du quartier, ce n'est pas super upper, mais cela reste correcte et propre. Des banquettes de cuir accueillantes entour des tables solides. La décoration est plutôt sobre, plutôt du style rustique, comme le bar derrière lequel tu te tiens. Malgré l'aspect rural de la pièce, la sono est de qualité et passe des chansons plutôt rock. Dans le fond il y a même une scène ou certains groupes viennent jouer le week end. Ce n'est pas le cas ce soir et à la place de la piste de danse, il y a quelques tables qui sont encore vide, il n'y a pas foule ce soir et ça te va très bien. Tu n'as pas hâte que le week end arrivent et avec celui-ci l'affluence des étudiantes bruyants, des jeunes femmes en recherche d'amour, toujours promptes à draguer le barman. A croire que c'est une habitude pour certaines.

Tu as ensuite ramené tes yeux vers le comptoir et tu l'as aperçu. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu as une étrange sensation en le regardant. C'est vrai que les asiatiques ne courent pas les rues. C'est quand même une minorité importante, plus que d'autres. Cependant ce n'est pas ce fait qui te perturbe. Tu mets ça sur le compte de son style, trop propre pour être ici, trop habillé, trop parfait...Tu détournes le regard rapidement, gêné si jamais il te surprend à le détailler de la sorte. Tu dois malgré tout t'avancer vers lui pour prendre sa commande. Si Vanessa s'occupe des clients en salle, tu dois servir ceux au bar. Tu as reprit ton torchon pour t'occuper les mains en te plaçant devant lui.

« Bonsoir, qu'est-ce que vous voulez ? »

Lorsqu'il a levé les yeux sur toi, tu as senti un frisson de parcourir le dos. Tu as comme l'impression que ses yeux te transperce et peuvent lire en toi. Tu esquisses un sourire commercial, mais il ne te répond pas tout de suite. Il t'observe juste, se mettant même à l'aise sur le comptoir, son menton au creux de sa main. Tu l'as observé bouger, détachant ton regard de lui quelques secondes, histoire de pouvoir respirer. Il te trouble et tu te sens gêné par son regard insistant. Tu ne sais pas réellement où tu mets alors tu as reposé tes yeux sur lui, avec un sourire un peu figé, en évitant de croiser son regard. Il t'a alors incité à te rapprocher. D'un côté ta raison t'alerte comme s'il y avait un danger. De l'autre côté tu veux accepter. Après tout tu es barman et tu dois bien traiter les clients, être amical, souriant, chaleureux. Si tu es de nature réservée, dans le cabre du travail tu es capable de prendre sur toi. D'habitude tu n'hésites pas aussi longtemps pour mettre à l'aise les clients, sauf que là, avec lui, tu as un sentiment bizarre que tu n'arrives pas à définir. Malgré tout tu as relevé un coin de tes lèvres pour lui faire un sourire en posant tes avant-bras sur le bar inclinant un peu la tête.

« Oui ? »

Tu ne sais pourquoi, mais tu n'es malheureusement pas capable de te détâcher de lui. Ton regard se fait de plus en plus insistant lorsqu'il s'approche de toi, frôlant l'appel de lui sauter dessus. C'est probablement toi qui se fait des idées, mais t'as bien l'impression qu'il a avalé sa salive de travers et surtout, qu'il t'a détaillé quelques secondes de trop. Peut-être qu'une simple seconde de trop, certes, mais cette dernière était bien là et toi, tu t'y accroches. Dans ce taudis, tu n'as pas été capable de trouver quelqu'un qui pourrait t'arriver à la cheville et pourtant, ton esprit a pris possession d'aucune logique lorsque ton regard a croisé le sien. C'est comme ça, tu n'y peux rien. La lois DE LA physique. Ou plutôt DU physique. Tu portes une seconde ta main dans tes cheveux lorsque le barman se décide se s'approcher de toi, dans le but de pouvoir prendre ta commande avant que tu ne décides de devenir un peu plus ''romantique''. C'est loin d'être romantique ce que tu es entrain d'entreprendre mais t'as espoir que l'objet de tes désirs puisse tomber dans tes filets. Tu marques le tout avec un joli sourire, se voulant provoquant. Tu le laisses te parler, tu ne répond même pas, tu ne prends même pas la peine d'ouvrir la bouche tandis que tu lui fais un petit signe pour qu'il puisse s'approcher de toi, ce qu'il se décide à faire. C'est rendu un peu trop facile pour toi, t'as bien l'impression qu'en un claquement de doigts, tu pourrais le faire ramper à tes pieds.

Lorsque tu le vois s'approche de toi, devant toi, avant de déposer ses avant bras sur le comptoir devant lui, c'est là que tu vois que ce n'était pas seulement une impression. Ce garçon à une gueule à en faire tomber plus d'un. Il dégage un côté sensuel que tu as rarement vue chez quelqu'un. Surtout pour soni âge. Il doit avoir environ le tiens, peut-être une année de moins. Et t'as même pas l'intention de le lui demander. Tout ça, tu t'en moques solidement. Que ce soit de son âge, de son prénom ou de son orientation. Il pourrait bien te dire que ce sont les femmes qui l'intéressent, ça ne te ferais aucunement changer d'avis. T'as mis ton regard dans le siens et le reste, très peu pour toi. C'est ainsi que t'as envie de terminer ta soirée, à continuer d'entendre le son de sa voix. Et puis, qu'il le veuille ou non, t'as bien aperçu une petite étincelle dans son oeil lorsqu'il a posé sa paire sur toi. Peut-être était-ce une idée, mais tu t'en fous. - À quelle heure tu termines ? -

Radicale et puis ? T'as jamais aimé tourner en rond plus de deux secondes. T'as toujours fonctionné comme ça et c'est très bien. De cette manière, personne ne peut mentionner qu'elle n'était pas avertis. T'ajoutes un mince sourire à ton regard, tandis que tu te mords légèrement la lèvre inférieure, dans le coin droit, toujours les deux yeux braqués sur le garçon devant toi. Tu aimerais ne pas devoir te répéter, qu'il puisse te faire un petit signe de tête pour te montrer un endroit que seul vous, vous pourrez connaître mais les choses ne sont pas si simple. T'as bien l'impression que tu vas devoir tourner autour de lui ce soir si tu désires l'avoir auprès de toi pour quelques instants. Tu n'es pas le genre à laisser tomber, on dit de toi que tu es quelqu'un de persévérant et ce soir, tu es d'humeur à vouloir le démontrer. Tu portes donc le bout de ton doigt à ta bouche, se voulant un geste sensuel, tout en le regardant dans les yeux. Tu ignores si ça pourra fonctionner mais tu te promet quelque chose à ce moment même: Tu ne repartiras pas seul ce soir ... Il viendra avec toi.

Tu es gêné. Ce n'est pas la première que ça t'arrive. Tu n'es pas forcement super à l'aise en société. Tu affiches souvent un sourire fictif. Il n'y qu'avec tes amis que tu te dérides réellement et ils sont plutôt rares. Généralement tu arrives malgré tout à passer au-dessus de tes réserves, peignant sur ton visage des expressions préfabriquées que tu maîtrises. Seulement face à lui, tu te sens bizarre. Tu as l'impression que son regard te brule, comme s'il avait la capacité à échauffer ta peau rien qu'en t'observant. Cela te met un peu mal à l'aise, mais tu gardes un sourire accroché à tes lèvres, espérant ne pas paraitre trop enjoué, ni trop peu. Après tout tu es au travail, tu es là pour lui faire passer un bon moment, lui servir un verre et le laisser boire tranquillement. Enfin, ça c'est dans le cas où il se décide à te dire ce qu'il veut boire.

Pendant une fraction de seconde tu essayes de deviner ce qu'il pourrait bien vouloir. C'est un jeu que tu fais souvent quand tu vois de nouveaux clients. Parfois tes suppositions sont bonnes, avec lui tu ne sais pas s'il va te demander une bière ou quelque chose de plus fort. Tu le vois mal prendre un cocktail, mais peut être qu'un verre de bourdon…Tu l'as observé se passer la main dans les cheveux, suivant ses mouvements sans pouvoir t'en empêcher. Tu as senti ta gêne monter d'un cran lorsqu'il t'a souri. Ce n'est pas rare que tu te fasses draguer, par des femmes et des hommes. Tu ne peux pas croire que c'est ce qu'il est en train de faire. Malgré tout tu as été poli et tu t'es accoudé au comptoir, espérant par ce geste l'inciter à commander. Ton sourire a frémi lorsqu'il a plongé son regard dans le tien. Son sourire t'a déjà donné des frissons, mais ses yeux te perturbent plus encore. Tu as l'impression qu'il sait tout ce que tu penses. Pourtant tu n'as pas été capable de détacher ton regard du sien.

Lorsqu'il a ouvert la bouche tu as été surpris et cela a dû se voir car tu t'es reculé un peu du bar. Ce n'est pas la première fois qu'un homme te demande ça, même si en général c'est plutôt des femmes. Il ne se passe pas une semaine sans que tu n'entends pas cette question. Si d'habitude cela ne te dérange pas, cette fois ci tu es un peu troublé. Cependant tu fais une moue désolé avec un léger sourire.

«  Désolé je ne suis pas intéressé mon beau. »

Tu n'as pas pris un ton offensé, méchant ou froid. Le but n'est pas de faire fuir le client. Tu veux simplement que les choses soient claires, tu n'es pas de ce bord et tu n'es pas intéressé. Alors pourquoi tu as un léger regret ? Tu ne t'en préoccupes pas. Tu mets ça sur le compte de ses yeux en amande embarrassants. Tu balances le torchon que tu tenais entre tes mains sur ton épaule en ajoutant.

«  Je vous laisse réfléchir à ce que vous voulez boire. »

Tu as esquissé un léger sourire, à moitié gêné, à moitié charmant avant de te détourner de lui. A cet instant tu as presque envie de remercier Vanessa qui se penche au-dessus du bar pour te passer commande de deux bières pressions. Tu as été tellement obnubilé par cet homme que tu n'as même pas remarqué les clients qui sont entrés entre temps. Tu attrapes donc deux verres et te met devant le tireur à bière. Pendant que tu prépares les bières, tu t'es risqué à lancer un regard vers lui. Au fond de toi, il t'intrigue, mais tu ne parviens pas à définir pourquoi. Est-ce c'est son sourire, ses yeux ou le fait que sa peau claire jure avec le ton brun du bar auquel il est assis. Une fois les commandes prêtes, tu les déposes sur le plateau de la serveuse pour ensuite venir vers lui. Pendant un instant tu as redouté qu'il soit part. Encore une fois tu ne te l'expliques pas et cela contribue à te titiller un peu plus. Tu as gardé une distance raisonnable avec lui, préférant ne pas lui donner de fausses idées.

«  Vous avez choisi ? »

Lorsqu'il te répond, tu hausses légèrement un sourcil, avant de reprendre un air stoïque. Tu as l'habitude de recevoir un sourire de la part de tes aventures sans lendemain ou tout du moins, un clin d'oeil pour te mentionner que cette personne n'a pas été indifférente. Tu as souvent fait pencher la balance pour un couple, ceux-ci devenant infidèle l'espace d'une simple nuit, arrêtant de se parler dès le lendemain matin. Comme si c'était de ta faute si tu pouvais avoir un joli sourire, un air attendrissant et assez de jolies paroles pour pouvoir avoir qui tu veux. Tu hausses les épaules calmement, reprenant une position plus décente pour continuer de reluquer les environ. Toi, tu aurais juré qu'il t'avait regardé avec un regard d'envie au tout début. Toi, tu avais pensé pouvoir avoir une proie facile. Tu réalises calmement que c'est loin d'être le cas et que tu auras de la difficulté à avancer de cette manière avec lui. Peut-être a-t'il quelqu'un dans sa vie ? Peut-être que tu ne lui plaît pas physiquement ? Quoi qu'il en soit, il est gay, tu pourrais y laisser ta chemine. Surtout si ce dernier n'est pas trop loin ...

Avec ses manis de toujours toucher le torchon qu'il a près de lui. Avec sa manière de se tenir près du bar, lorsqu'il s'est penché vers toi, dans l'espoir de pouvoir prendre ta commande. Avec son petit air aguicheur qui te relance dès que tu as le dos tourné. Décidément, tu viens à te demander si tu lui plais. Il semblerait bien que oui. Personnellement, si quelqu'un t'importunais de la sorte, tu aurais demandé à un autre employé de t'aider, échangeant de poste de travail pendant quelques minutes, lui laissant le temps de bien pouvoir servir l'individu trouble fête. Peut-être n'a t-il pas l'habitude d'avoir autant d'attention de la part de quelqu'un car dès que ce barman a quelques instants devant lui, il s’empresse de se retourner pour te regarder, à nouveau. Tu lui fais un tendre sourire, voulant lui montrer que tu l'as vu. Il croit certainement que tu as choisi ce que tu souhaites prendre, que tu es prêt à commander la boisson que tu porteras à tes lèvres. Mais ce n'est pas le cas, car lorsqu'il revient vers toi pour te reposer une question que tu as déjà trop souvent attendu. Tu ne peux t'empêcher de sourire à nouveau, te faisant plus insistant.

- Si tu serais sur le menu, il serait simple pour moi de choisir. - Tu baisses légèrement les yeux avant de relever la tête à nouveau, toujours avec un petit sourire en coin. Tu sais que ton jeu d'acteur n'est pas terrible, que tu as certainement l'air d'un détraqué sexuel, mais bon. Qui n'essaie rien n'a rien, tu as envie de dire. Et tu es bien prêt à ne pas laisser passer aucune chance, quitte à avoir l'air trop entreprenant. Quitte à te faire regarder comme si tu étais le pire homme sur Terre. Quitte à te faire sortir du bar, si jamais tu vas trop loin. T'as pas envie de laisser passer ta chance, t'as bien remarqué que tu ne le laissais pas indifférent. Tu viens même à te demander la raison qui t'as poussé à ne pas venir dans ce bar avant ce soir, si c'est pour tomber sur ce spécimen hors du commun. De par son regard ténébreux, ou de ses sourires lorsqu'il regarde ailleurs, t'as bien l'intention d'en apprendre un peu plus sur lui. Pas la peine de savoir son prénom, tu indiqueras seulement B dans ta liste de contact. B pour Barman. B pour Baisable, aussi. Et B pour Bon pour la poubelle, son numéro, lorsque tu auras fini avec lui. C'est tout ce qui t'importe, de connaître le son de sa voix lorsque tu poseras tes doigts sur lui et le reste ... B pour Bonsoir, tu passeras au prochain.

Tu n'as pas pu t'empêcher de jeter un coup d'œil vers lui pendant que tu prépares les deux bières. Tu as détourné le regard rapidement après son sourire, reposant tes yeux sur le verre que tu remplis. Tu ne comprends pas bien ce sentiment de gêne que tu ressens. En règle général tu donnes des sourires de façades sans trop de difficultés. Tu caches facilement tes émotions, préférant passer pour un gars lambda. Tu n'aimes pas te faire remarquer, ni être le centre de l'attention. Pourtant tu as l'habitude t'attirer les regards, surtout en tant que barman. Ce n'est pas nouveau pour toi de recevoir des avances, sauf que la sienne te laisse un gout amer que tu n'apprécies pas. Tu n'arrives pas à définir ce qui te dérange entre dans sa franchisse troublante ou son attitude princière, trônant au bar, tel un diamant brillant de mille feux dans ce décor rustique.

Cependant tu dois quand même retourner vers lui. Tu as espoir qu'il a décidé ce qu'il veut boire. Tu hésites entre un verre d'un alcool fort ou un cocktail à siroter. Tu l'imagines aussi bien entre train de siroter un whisky avec désinvolture ou alors tourner la paille d'un cocktail entre ses doigts. Alors que tu rapproches tu restes professionnel. Ton poste t'impose d'être accueillant, chaleureux et souriant, ce qui ne te dérange pas en général. Tu es doué pour t'imprégner d'un masque de courtoisie. Même s'il te perturbe par son attitude et son visage d'ange tu gardes ta contenance posant à nouveau la même question

Si d'habitude les hommes qui t'aguichent sont plutôt réserve ce n'est pas son cas. Il est direct et ses paroles te laissent sans voix. Tu aurais aimé en rire, mais tu as plutôt lâché un léger soupir en pinçant les lèvres. Tu as déjà été harceler, ici même, derrière ce bar, la plupart du temps par des femmes. Tu n'apprécies pas les personnes trop entreprenantes. Tu n'es pas de ce style. C'est surement pour ça que tu es encore célibataire. D'abord car tu n'as pas de temps à consacrer à l'amour, ensuite car tu n'as jamais été douer pour les relations humaines. Tant qu'il s'agit des sourires et des faux semblant tu joues bien le jeu. Tu n'es pas du genre à chercher des amis, à vouloir être apprécié et aimé de tous. Tu préfères largement te retrouver tranquille chez toi un verre de vin et un bon film plutôt qu'en boite de nuit à danser toute la nuit.

« Désole je ne suis pas à vendre. Ici on sert de l'alcool, pas de la compagnie pour la nuit. »

Encore une fois le ton que tu emplois n'est pas méchant, même s'il est un poil sec. Tu veux simplement que les choses soient claires. Ce n'est pas la première fois que tu es face à ce genre de situation, bien que normalement ce soit des femmes qui soient aussi insistance. Une fois l'une d'entre elles t'a même attendu la fin de ton service faisant tirer son verre pendant des heures. Il t'es aussi arrivé à sortir des gens lorsque le patron n'est pas avec toi derrière le bar, comme ce soir. En principe ce sont des hommes saouls qui mettent la pagaille ou qui embêtent les serveuses. Tu n'as encore jamais été toi-même victime de harceler à proprement parler...enfin si, mais cela te passe au-dessus. Tu es doué pour ignorer les gens et afficher un visage plus fermé. A cet homme tu donnes un visage plutôt neutre et désintéressé. Tes yeux, malgré toi, eux ne peuvent s'empêcher de le détailler alors que tu as repris la parole

« Je peux vous servir quelque chose ? Si vous ne commandez pas je vais être oblige de vous demander de sortir. »

Ce n'est pas tellement vrai, enfin, si vraiment il passe deux heures sans rien boire tu vas être obligé d'agir. En attendant il a le droit de rester assis là, tel un félin en chasse. C'est un peu l'idée que tu te fais de lui. Tu ne crois clairement pas au coup de foudre. S'il te drague si ouvertement ce n'est que pour ton cul et ton physique lui a tapé dans l'œil. C'est peut-être ce qui te dérange le plus, son assurance sans faille. Tu as détourné les yeux de lui pour balayer le comptoir du regard a la recherche d'autres clients plus enclin à commander quelque chose. S'il veut réellement prendre un verre il t'interpellera. Malheureusement aucun nouveau visage n'a besoin de toi. Tu te contentes donc de te détacher de lui pour essuyer des verres et ranger un peu l'arrière du comptoir.

Tu le trouves un peu dérangé, ton nouvel ami. Tu t'en reviens à te demander si tu n'as pas fait fausse route, si ce dernier ne serait pas entrain de rire de toi. Toi, t'aimes tout ce qui est beau. Les belles personnes, tu les trouves attirantes, peu importe leur religion, leur orientation ou leur nationalité. Tu n'es pas quelqu'un de bien difficile, tu veux uniquement passer ta vie à t'amuser. Tu ne veux pas d'une vie bien rangée, travailler de h8 à h5 et avoir des enfants. Ce n'est pas quelque chose qui te plairais. Lorsque tu regardes ton meilleur ami pris avec sa fille, tu le plaind. Lui, il l'adore. Toi, tu l'aurais bien donné en adoption. Et deux fois plutôt qu'une, uniquement pour t'en débarrasser. Tu restes quelques secondes à le regarder, mais dès qu'il ouvre à nouveau la bouche pour te faire une remarque, tu restes beaucoup plus surpris qu'à ton habitude. Tu vois bien que l'homme devant toi n'a pas sa langue dans sa poche et ceci te déranges un peu. Tu as l'habitude d'avoir le dernier mot, que ce soit toi qui diriges dans toutes formes de circonstances. Et maintenant, tu n'es plus certain de vouloir jouer ce petit jeu avec lui. Tu devrais peut-être arrêter, n'est-ce pas ? Tu commences tranquillement à te demander si tu ne devrais pas fermer les yeux et commencer à jeter ton dévolu sur quelqu'un d'autre. Le garçon devant toi ne doit clairement pas jouer au soumis et ceci te laisses un arrière goût en bouche. Tu as déjà rencontré quelqu'un comme ça et ça c'était très mal fini. Il était sorti de la salle de bain du bar frusté devant ta négation. Tu es celui qui donne, pas celui qui prend.

Tu marques une pause lorsqu'il te fait bien comprendre que tu ne pourras pas rester ici, si tu ne consommes pas. Comme si le tout était de ta faute. Toi, tu lui a bien dit ce que tu avais en tête, ce que tu voulais avoir ici, et maintenant. Ce n'est pas de ta faute si le barman ne comprend pas que tu n'en as rien à faire de sa bière, de son vin ou de son whisky. Tu n'es pas venu pour ça et malgré le fait que tu passes ton temps à regarder tout autour de toi dans l'espoir de pouvoir trouver quelqu'un d'autre, ton regard se retrouve toujours vers ce barman. C'est peut-être sa voix qui te fais de l'effet, peut-être ses sourires en coin ou tout simplement le fait qu'il te provoque. Oui, c'est bien le cas car si ce dernier ne serait pas vraiment intéressé ... Enfin, il passerait moins de temps à te regarder. Tu as beau te dire que ses mots se veulent peut-être blessants, qu'il espère certainement que tu lâches prise, mais tu n'en as pas envie. T'as pas envie de changer de proie, t'as uniquement envie de prendre ton pied. Tu es même entrain de te demander si tu devrais lui conseiller de passer par la porte de derrière lorsqu'il arrivera devant ton domicile, question de ne pas déranger ton chien, ce dernier dormant très souvent sur le tapis devant la porte d'entrée avant. Mais tu te gardes tout de même une petite gêne, ne sachant pas vraiment si tu veux lui donner ton adresse. Ça serait bien la première fois que tu donnerais ton numéro de porte à un inconnu et tu t'en viens à te demander la raison de cette question. T'es peut-être entrain de tomber pour son regard en feu, pour ses lèvres que tu aimerais bien goûter une fois durant la soirée mais peu importe, t'as pas envie de passer le restant de ta nuit avec un inconnu. Quelques minutes, tout au plus une heure et ensuite, tu partiras. T'as pas besoin de faire de fausses promesses à personne, d'échanger des mots doux et de se promettre de se reparler dès le lendemain matin. Tout ça, c'est pas pour toi. Peut-être est-ce pour ce barman ? Si c'est le cas, tu devras lui expliquer la vie. Ou tout du moins, ta vision de la vie.

- Et si je commande quelque chose et je te l'offre, ça pourrais te plaire ? - Tu essaies une autre tactique, te disant que tout les barmans boive au travail, c'est bien connu. C'est ainsi qu'ils peuvent garder leur sourire lors d'une soirée bien difficile. Ils se font payer quelques verres par des connaissances et ensuite, un verre par un inconnu et toi, t'as bien l'intention de le devenir, cet inconnu. Tu continues de chercher son regard sans cesse, espérant arriver à le déstabiliser. Ce garçon, il est peut-être du genre à vouloir sympathiser avant de passer à l'acte. Il est peut-être celui qui doit se faire payer un verre, un souper hors de prix et se faire complimenter sans cesse avant de se montrer intéressé. Si c'est le cas, tu peux bien lui payer le nombre de verre qu'il souhaite, à la condition qu'il puisse oublier les compliments. Ce n'est pas de ton ressort, tu n'as jamais été très câlin lorsque tu as été en couple. Que penses-tu ... T'as jamais été en couple, ça n'a jamais été pour toi. Tu espères pouvoir tout de même gagner un peu sa confiance, lui souriant calmement. T'as presque envie de t'excuser pour ton agissement plus que déplaisant mais tu ne le fais pas. Tu ne regrettes rien alors pourquoi t'excuser au final ? Tout ce que tu peux te permettre pour l'instant est un sourire timide, ne voulant pas trop t'avancer. - Aller, prend ce que tu veux, je t'invite. -

Tu n'as pas apprécié le pincement qui t'a serré le cœur alors que tu as lâché une pique pour le remettre à sa place. Tu ne comprends pas pourquoi tu t'en veux. C'est tout fait normal que tu refuses ces avances. Seulement cela te laisse un sentiment de regret qui te dérange. Ce qui te me plus mal à l'aise c'est son regard sur toi. Tu as la sensation qu'il te détaille et qu'il devine tout ce que tu penses. Est-ce qu'il peut réellement lire ton trouble sur ton visage ou est-ce que tu es assez bon acteur pour paraitre désintéressé. Tu te surprends à ne pas savoir ce que tu préfères. Tu n'as pas vraiment envie de tomber dans ses filets. Tu es convaincu qu'il fait partie de ces hommes qui collectionnent les conquêtes comme des trophées, notant surement par une lettre ou numéro de chaque coup qu'ils ont eu. D'habitude tu évites ce genre de personne, détestant cette attitude frivole, seulement lui…il t'intrigue, il t'attire. Non attend, il t'attire pas dans ce sens-là. Tu n'as jamais été du genre à avoir des vues sur un homme. Alors pourquoi tu te sens tellement bizarre à ces côtés. Tu te questionnes sur ce que tu ressens. Tu refuses de croire que tu puisses être désorienté par sa présence, pourtant c'est bien le cas. Alors que tu lui as menti sur le fait de commande, tu as ressenti un nœud se former dans ton estomac en imaginant qu'il pourrait vraiment partir, lever son cul du tabouret, passer la porte et disparaitre à jamais. Tu es tellement désarçonné par ce qui te traverse que tu te détournes, préférant éviter qu'il puisse lire dans tes yeux ton embarra.

Tu as bien essayé de mettre de la distance avec tes paroles et en reportant ton attention sur autre chose. Cependant c'est un échec total, tu te retiens de tourner la tête vers lui. Tu ne veux pas qu'il se fasse des idées. Tu espères arriver à rester professionnel et ne pas le chercher des yeux toute la soirée. Pourtant tu n'as pas pu t'en empêcher plus de quelques secondes. Tu as fini par l'observer avec un regard en coin que tu souhaites furtif.

Lorsque tu as entendu sa voix tu as ressenti un soulagement incompréhensible. Tu refuses d'accepter qu'il te fascine. Pourtant c'est bien le cas, ce qui t'énerve un peu plus. Tu n'es pas du genre à être troublé par la présence de quelqu'un. En général tu n'en as rien à faire des autres. Il y a seulement quelques personnes qui comptent à tes yeux et aucune n'est présente ce soir. Alors pourquoi tu as eu un frisson lorsqu'il t'a à nouveau adressé la parole.

Ce n'est pas la première fois que tu accepterais de boire un verre avec un client. Tu te souviens du premier verre que tu as accepté. En réalité c'est le patron du bar qui t'a poussé à dire oui à une cliente en vous accompagnant. Depuis il t'arrive de prendre un verre ou deux avec des habitués quand il n'y a pas trop de monde. Parfois tu as même accompagné des inconnus qui avaient besoin de réconfort. En bon barman tu sais écouter les gens qui se confient sur ton comptoir. Tu as même trinqué une fois pour l'anniversaire d'une bande de joyeux lurons. Cela fait aussi partie de ton rôle d'être attentif aux besoins des clients. Sauf que ce soir la proposition de l'homme n'a rien d'anodin. Il ne veut pas que tu l'accompagnes, il faut t'offrir à boire. Tu as bien l'impression que si tu acceptes il va se faire des idées à ton sujet.

« Hum…»

Tu ignores pourquoi mais tu es bien tenter d'accepter. Tu t'es retrouvé vers lui et sans le vouloir tu as croisé son regard. Encore une fois tu es dérouté. Il a cette capacité à te faire perdre tes moyens en une seconde. Tu n'aimes pas te sentir fébrile, surtout pas face à un homme. C'est nouveau pour toi et tu refuses d'admettre que tu n'es pas insensible à ses charmes. Tu ne connais même pas son nom et pourtant tu as bien impression que cela ne changerait rien à la chaleur que provoque son regard sur toi. Il a repris la parole, insistant encore une fois. Pourtant malgré sa demande, son léger sourire sur ses lèvres te fait craquer. Tu as répondu par un signe de tête, acceptant sa proposition avec un sourire en coin. Après tout tu ne risques pas grand-chose à lui faire plaisir. Cela ne fait pas partie des attributions de ton poste, pourtant si tu veux qu'il consomme, qu'il reste et ne fasse pas une mauvaise réputation au bar, tu te dois d'accepter. Enfin c'est l'excuse dont tu essayes de te persuader

Tu as saisi deux verres à shooter et le nécessaire pour la préparation. Tu as déposé les verres sur le comptoir face à lui. Tu n'as pas levé les yeux vers lui, préférant d'éviter d'être pris de tremblements si tu croises à nouveau son regard alors qu'il est juste en face de toi. Tu as donc préparé deux shooter, moitié téquila et triple sec. Tu as pris un briquet et allumé la surface du premier shooter. Rapidement tu as fait fondre un peu de sucrée au-dessus pour que celui-ci se transforme en caramel et goutte dans le verre. Une fois cela fait, tu t'es penché pour souffler, éteignant le feu puis pousser le shooter vers lui avec un sourire.

« Je ne bois jamais seul, celui-ci là est pour vous…et ce n'est pas offert par la maison. »

Tu as lâché un rire amical sans le vouloir. Tu as baissé le regard pour réitéré l'opération sur ton propre verre, un peu gêné par ce que tu viens de dire. En général tu es plus doué que ça avec les mots, sauf qu'avec lui tu as un peu perdu ton latin. Tu t'es donc concentré sur ta tâche, espérant ne pas avoir créé un froid. Une fois cela fait, tu as levé le shoot pour trinquer avec lui. Une manière de t'excuse, peut-être, mais tu ne comptes pas lui avouer. Tu as dégluti lentement en croisant son regard, il te met clairement mal à l'aise. Tu n'arrives pas à mettre le doigt sur le pourquoi. Au lieu de te torturer tu esquisses un sourire à moitié gêné. Tu descends le shooter d'une traite en reposant brutalement le verre sur le comptoir. Le liquide dans ta gorge t'aide à oublier ce qui te dérange chez cet inconnu. La chaleur que tu ressens dans ton ventre a maintenant une raison légitime d'y être. ça ne saura pas suffisant pour te détendre, mais ça fait du bien. Tu lâches un soupire roque accompagné d'un sourire satisfait. Tu as bien fait d'accepter, ça t'a donné le coup de fouet qu'il fallait pour affronter cette longue soirée et cet homme énigmatique.

« Alors tu bois autre chose maintenant ?»

Il semble réfléchir et toi, tu attends patiemment. Tu n'as pas l'habitude de devoir tourner autour de quelqu'un, tu préfères passer au suivant lorsque ça ne fonctionne pas. Mais pour l'heure, il semble être le seul intéressant dans ce taudis. Et en parlant d'intéressant ... Ce n'est pas vraiment le cas, il est seulement le seul qui semble disponible. Tu as bien remarqué les petits sourires de l'autre employé, de celle qui passe son temps à vous dévisager. Tu ignores seulement si elle semble intéressée à te connaître mieux ou bien, à se préoccuper de votre histoire, à ce barman et toi. Tu es bien tenté de lui répondre, avec un sourire franc toi aussi mais quelque chose t'empêche de le faire. Tu ne veux pas rentrer dans son jeu et comprendre ensuite que tu as perdu ton temps avec le barman. Oui, tu es bisexuelle et tu ne t'en cache pas. Mais au fond, t'as toujours été plus attiré par les hommes que par les femmes. Ils sont généralement plus sauvage au lit, et il t'arrive même de trouver ton plaisir bien avant eux, les faisant rager lorsque tu décides de tout arrêter, ne voulant plus participer à rien. Lentement, tu finis par reporter ton attention sur le Coréen devant toi, lorsque ce dernier t'annonces sa réponse. Il ne le fait pas avec des mots mais bien avec des gestes, lorsqu'il décide de déposer deux verres sur le comptoir, entre vous deux. Tu poses ton regard sur lui, t'as jamais même regarder ses mains s'activer à verser l'alcool. Tu n'arrives pas à détacher ton regard de son visage, de sa peau qui semble si douce au toucher. T'es pas entrain de tomber amoureux, tout ça, c'est pour les faibles. Tu ne fais que te mordre grossièrement la lèvre inférieur tout en le regardant, te disant que si jamais il ne décide de relever la tête pour te regarder, il pourrait bien apprécier ce qui se passe devant lui. T'as beau te dire que tu devrais faire attention, que tu n'es certainement pas le premier à passer ses envies sur ce jeune garçon, mais comme on dit, l'espoir fait vivre. Il pousse un verre vers toi et tu t'empresses de rigoler à sa blague qui, au fond, n'est nullement drôle. Tu ne veux que lui montrer que tu l'écoutes et que tu trouves ses paroles amusantes. En gros, t'as l'air d'une collégienne devant son premier crush, ne sachant pas si elle doit lui demander de l'accompagner après les classes. Et ça, ça te fais peur. Tu ne veux pas devenir guimauve devant quelqu'un, ce n'est pas ton genre. Tu veux uniquement lui plaire pendant un temps, assez pour qu'il puisse baisser sa garde. - Ce n'est pas ce qui me dérange. Ton taudis, je pourrais le racheter cent fois sans problème. -

Tu prends le verre à ton tour, et avale le contenu, sourire aux lèvres, ne quittant jamais l'homme devant toi. T'espères arriver à lui faire comprendre que tu n'es pas prêt à partir de là, que tu veux bien attendre la fin de son chiffre et même si tu dois passer les dernières heures assis sur ce banc à le suivre des yeux, tu le feras. Si c'est pour qu'il puisse soupirer sous le contact de tes mains, t'as aucun problème à lui donner quelques heures de ta soirée ou de ta nuit. L'autre employée a fini par détourner les yeux lorsque le barman décide de te reposer une question. Visiblement, elle a l'air d'avoir compris que tu as une touche ce soir, que tu seras celui qui raccompagnera son jeune ami. Et ça, ça commence à te plaire. Tu ne veux pas te faire un nom dans ce bar, tu sais bien que jamais plus, tu n'y mettra les pieds. Tu veux seulement être reconnu comme celui qui a réussis à se taper le barman et le reste, ça ne t'intéresse pas. Surtout pas de connaître son prénom, ça fait trop personnel, comme si vous étiez ami. Et puis ... Tu préfères largement lorsqu'on te surnomme ''daddy'', que lorsqu'on mentionne ton nom.

- La même chose que toi, toujours. Et ne te fais pas prier, j'ai largement de quoi payer. - Tu es tenté de lui sortir quelques billets pour lui prouver tes dires mais tu ne connais personne dans ce bar et t'as pas l'intention de te faire faire les poches lorsque tu seras sorti. Même si tu sais bien que tu n'as pas traîné ta fortune avec toi, tu ne veux pas attirer les regards si jamais tu mentionnes un montant au garçon devant toi, ne serait-ce que pour l'entraîner un peu plus loin. C'est peut-être ça son genre ? Tu ne serais dire ce qui l'attire réellement. Tu te surprends même à essayer de trouver sa faille, sachant bien que tout le monde en possède une. S'il n'est pas le genre à vouloir se faire courtiser à la première seconde, tu imagines qu'il doit être un romantique. Ce qui n'est clairement pas ton cas. Mais bon ... chaque personne est bien capable de changer dans la vie et lui, n'échappera malheureusement pas à la règle. T'as espoir qu'il puisse perdre un peu de son côté gentil garçon lorsque vous serez tout les deux. Les garçons de bonne famille, ce n'est pas vraiment ta tasse de thé et tu veux bien lui laisser une chance, soir celle de te montrer qu'il n'est pas forgé de cette enseigne. Tu déposes ton front dans le creux de ta main, et ton coude, déposé grossièrement sur le comptoir. Toujours le regard dirigé vers lui, toujours. Tu as fini par prendre un ton de voix un peu plus sec, un peu plus tranchant et surtout, en Coréen. T'as pas envie que tout le monde puisse entendre votre conversation. C'est peut-être ça le problème avec lui, c'est un timide. Et pour baisser toutes ses barrières, tu es bien prêt à faire n'importe quoi. - Qu'est-ce que tu veux au juste, c'est quoi ton montant ? T'as besoin de combien pour me suivre ? -

Quand il réagit par un rire à ta remarque, tu as un frisson qui te parcourt l'échine, descendant jusqu'au creux de tes reins. Tu n'as pas pu t'empêcher de lâcher un sourire plus sincère alors que tu as les yeux fixés sur le shooter que tu prépares. Tu t'en veux d'apprécier son rire. Tu n'arrives pas comprendre ce qui t'arrive. Tu n'as jamais été attirer par les hommes et tu n'es pas du style à devenir niais quand tu es gêné. Tu t'es toujours efforcé d'éviter ce genre de situation avec les femmes. Alors pourquoi ce soir tu as l'impression de perdre tes moyens. Ce n'est pas rare que tu sois mal à l'aise en société. C'est principalement dû au fait que tu es maladroit, autant avec tes gestes qu'avec les gens. Tu travailles beaucoup sur ce défaut. Tu te rappelles tes débuts de barman et le nombre de verres cassés. Tu as laissé une paire de fois le shaker tombé, versant son contenu au sol. A présent cela va mieux, les catastrophes sont plus espacées. Pourtant tu as bien failli lâché la fourchette que tu tiens pour faire fondre le sucre. Tu flippes un peu en te demandant pourquoi le son de sa voix te fait réagir ainsi. Tu n'as pas osé le regard, préférant te concentrer pour flamber ton propre shooter. Il te répond avec une certaine désinvolture qu'il n'a pas de problème financier.

Etrangement cela ne t'étonne même pas. La tenue qu'il porte annonce clairement la couleur, propre sur lui, au-dessus de la moyenne générale. Tu t'es demandé combien pouvait valoir sa veste, surement la moitié de ton salaire mensuel. Au départ tu as cru que c'était ça qui te dérangeait. Il ne se fond clairement pas dans le décor rustique et rock de l'établissement. Il a la peau trop claire, le visage trop précieux pour sortir d'un quartier lambda. Tu n'apprécies pas les personnes riches quand celle-ci crache leur fortune à la gueule des plus pauvres. Il ne l'avait pas encore fait, jusqu'à présent. Décidément tout chez lui te rebute, son arrogance sans faille et son assurance perturbante. Pourtant quand tu portes un toast, tu as soutenu son regard une seconde trop, une seconde pour te faire frémir. Tu as laissé ton regard descendre le long de l'arrêt de son nez pour finir sur ses lèvres fines. A cet instant tu n'as pas été capable de réprimer la pensée qui t'a traversé l'esprit. Tu t'es demandé quel goûte elles pouvaient avoir. Une image est passé devant tes yeux, ses lèvres contre les tiennes. Tu t'es imaginé la douceur et la chaleur de celles-ci. Tu as réussi à garder ton verre entre tes doigts le portant à ta bouche rapidement pour faire passer ton trouble.

Heureusement que l'alcool t'a remis les idées en place. Tu n'aimes pas être émoustillé par sa présence, fiévreux en l'observant. Pourtant ton rôle de barman t'oblige à lui demander s'il veut autre chose. En attendant sa réponse tu n'as pas été capable de le quitter du regard et lui non plus. Tu remercies l'alcool que tu viens d'avaler te réchauffer ton ventre et te donner le courage de soutenir son regard perçant. Tu es persuadé qu'il est bien décidé à te mettre dans son lit. Tu n'as jamais été face à un homme aussi instant. C'est aussi la première fois que tu es sensible à des avances. Tu n'acceptes pas ce fait, tu refuses de succomber à son charme, même s'il a le sourire le plus déroutant que tu n'es jamais vu. Tu es déterminé à chasser les images qui te viennent et pour t'aider, tu détournes le regard pour observer les potentiels autres clients.

Lorsqu'il t'a répondu, tu n'as pas pu t'empêcher de rouler des yeux. Il pense réellement que tu vas boire toute la soirée avec lui ? C'est vrai que tu tiens bien l'alcool. Ce n'était pas une qualité innée chez toi, c'est plutôt le métier qui rentre et cela ne te déplait pas. Quoi qu'il en soit, ce n'est clairement pas ton genre de te saouler au travail, ni dans ta vie personnelle d'ailleurs. Il t'arrive d'être un peu éméché ET joyeux lorsque tu es avec des amis, cela s'arrête pas. Tu ne résous pas tes problèmes en te noyant dans l'alcool, quoi que ce soir ce n'est pas l'envie qui manque pour calmer le feu qui nait en toi.

« Désolé je ne peux pas t'accompagner toute la soirée. »

Tu t'es alors éloigné de lui un instant, car Vanessa t'a fait signe. Les dernières minutes tu n'as pas fait attention à ce qui se passait autour. Visiblement Vanessa l'a bien remarqué et elle te glisse discrètement une remarque à ce sujet. Tu lèves les yeux au ciel, prétextent que cet homme n'est qu'un client parmi tant d'autres. Elle te fait remarquer qu'il est charmant, presque autant que toi. Ce qui te fait soupirer une fois de plus. Elle te demande deux cocktails et tu acquisses, te retournant pour prendre le nécessaire. En passant tu l'as observé. En le voyant installé, prendre ses aises sur le comptoir, le front appuyé dans sa main, la tête tournée vers toi, tu as serré les dents. Comment est qu'il arrive à être aussi détestable et aussi ensorcelant en même temps.

Quand sa voix tranche l'air, résonnant en coréen, tu as lâché le shaker, heureusement vide. Le bruit sur le sol a fait tourner quelques regards sur toi. Tu t'es baissé pour le ramasser, soulagé d'être caché par le comptoir aux yeux de la plupart des clients. Est-ce qu'il vient réellement de te proposer de l'argent pour coucher avec toi ? Est-ce que c'est une habitude chez lui d'acheter des esclaves sexuels ? Tu as le sentiment que ce n'est pas la première fois qu'il peut faire ça. Tu n'as pas répondu tout de suite, trop choqué par sa proposition. Tu as mis quelques secondes à te relever avant d'essayer de reprendre la commande que t'a demandé Vanessa. Par chance celle-ci n'a pas grand-chose à faire alors elle s'est approchée du coréen, surement pour tenter sa chance.

Toi, tu l'as juste regardé furtivement, en te demandant si sa proposition est sérieuse. Bien entendu, personne n'a pu comprendre. A part vous deux, personne ne parle coréen. Vu ta réaction, il doit se douter que tu n'as pas de problème de compréhensions. Tu as du mal à te concentrer sur ton travail. Tu n'arrives pas à croire que tu es en train de réfléchir à la somme que tu pourrais lui demander. Tu n'aurais jamais cru être capable d'avoir ce genre de pensées. Pourtant c'est bien le cas. Il a touché juste en parlant d'argent. Tu n'es pas riche, ni pauvre. Cependant tu as parfois du mal à joindre les deux bouts en fin de mois. Malgré tout, tu arrives à te convaincre qu'il n'a dit ça que pour te provoquer et c'est réussi. Tu arrives à terminer difficilement la commande de Vanessa que tu lui apportes à côté de lui. Tu la renvois d'un regard, espérant qu'elle puisse éviter de faire une remarque. Une fois seul face à lui, tu desserres les dents pour lâcher en coréen toi aussi.

« Un million et peut être que j'accepterais…»

Tu n'es pas vraiment sérieux et tu le montres en pouffant de rire. Tu es clairement gêné par la conversation et ton rire est un peu surfai. Pour faire passer la pilule tu aurais bien besoin d'un autre verre, mais tu restes raisonnable. Tu ne te ressers pas, mais tu fais un whisky sec de la meilleure bouteille que vous avez pour lui. Tu le fais glisser vers lui avec un sourire narquois. Tu as volontairement donné un chiffre exorbitant pour l'embêter, seulement…s'il accepte…Cette idée ne t'a pas traversé l'esprit au départ. Maintenant que tu y réfléchis tu ne sais pas réellement ce que tu vas répondre s'il accepte. Tu as besoin d'argent c'est vrai mais est-ce que tu es prêt à vendre ton cul ? Clairement pas. Tu n'aurais peut-être pas dû entrer dans son jeu

Tranquillement, tu commences à le comprendre avec ses gestes, ses paroles mais également avec ce qu'il ne démontre pas. Il ne doit pas être habitué d'avoir ce genre d'attention de la part d'un homme ou bien, jamais il n'aurait pu penser que ceci soit aussi enivrant. Pour ta part, à voir ses réactions, tu commences lentement à comprendre que tu as peut-être une chance, si tu continues à persévérer. Tu n'es pas celui qui le fera boire pour profiter de lui, tu as toujours eu tes rapports avec des personnes consentantes et ce n'est pas ce soir que tu finiras par droguer quelqu'un pour profiter de lui. En fait ... tu veux parler de droguer quelqu'un pour déposer tes doigts sur lui, mais non le reste. T'as jamais été fleur bleue et ce n'est pas ce soir que tu vas commencer à l'être non plus. T'as jamais joué dans la dentelle lorsqu'il est question de sexe et ça non plus, ce n'est pas fait pour toi. C'est probablement pour cette raison que tu es encore célibataire et t'as pas envie de te caser non plus. Jamais. Être en couple, cela va vouloir dire dépendre de quelqu'un, croire en quelqu'un aussi. Ne jamais dépasser les limites et toujours revenir avec cette personne. Et c'est clairement pas pour toi. Tu préfères l'aventure, ne pas savoir avec qui tu finiras la soirée et retourner chez toi ensuite, le coeur et l'esprit léger. Tu ne veux pas de compagnie, de soirée romantique, de mots d'amour à t'en rendre malade. C'est pas fait pour toi, ça n'a jamais été bon pour toi.

Ton regard ne le quitte pas lorsqu'il décide de descendre l'alcool. Tu t'aperçois que lui non plus, ne te quitte pas des yeux et ça te fais un petit velours. Toi qui le pensais homosexuel tout à l'heure, tu n'es plus certain de rien. À regarder ses gestes tout à l'heure, tu en doutais fortement. Il a des manies, certes mais plus que tu le regardes, plus tu t'en viens à te demander s'il n'est pas un peu trop prude pour toi. Et ça vient te chercher au plus profond de toi. Soyons clair, ça t'intéresses grandement. Ce n'est pas seulement le fait qu'il puisse être innocent sur certains points qui commence à t'intéresser ... Non, soyons direct, c'est exactement ça qui commence à te faire plaisir. Ce barman, malgré son emploi et ses petits airs hautain, pu l'innocence. C'est tellement beau à voir ... Il reporte son attention sur son travail, finissant par poser ses yeux sur l'autre employé, sur celle qui commence largement à se douter de ce qui se passe entre vous deux. Peut-être est-ce sa petite amie ? Si c'est le cas, t'as bien l'intention de partir avec son mec directement sous ses yeux. Tu ne relèves pas la remarque qu'il te sors avant d'aller prendre la commande de la serveuse. Pour ta part, tu continues de le regarder, n'en perdant pas une seconde. Tu le suis des yeux, tu espères qu'il puisse le remarquer. Tu ferais tout pour te faire remarquer. En vrai, tu ressembles à un garçon en manque, littéralement. Ce n'est pas tout à fait le cas, tu sais bien que tu n'as qu'à changer de bar pour te trouver de la compagnie et dans le pire des cas, tu peux toujours te rendre à ton travail pour ensuite donner une augmentation à un employé mais t'as pas envie de ce genre de jeu ce soir. Ton jeu, tu veux l'apprendre à quelqu'un en particulier et lorsque tu vois qu'il vient de reposer son attention sur toi, tu ne peux que comprendre que tu as gagné. Pas son coeur, mais probablement plus profond que ça.

Il sert son amie, lui donne ce qu'elle a besoin et tu ne peux t'empêcher de lui décrocher le plus beau des sourires lorsque tu commences à lui parler en Coréen. C'est une chance que tu prends, ne sachant pas de quelle région il vient. Peut-être est-il natif d'ici, ayant des parents de nationalité Coréenne mais n'ayant pas vécu là-bas pendant un temps, n'ayant pas appris la langue ? Peut-être est-il un pur Américain, venu dans le seul but de se faire connaître à Londres et ensuite, disparaître à jamais ? Si c'est le cas, ça ne peut que t'intéresser. C'est exactement ce que tu souhaites, ne pas avoir de compte à rendre, ne pas devoir expliquer tes déplacements et ne pas te coller une sangsue. T'as toujours eu peur que quelqu'un puisse finir par s'attacher à toi, dans le sens de pouvoir vivre une sorte d'harcèlement. Une chance pour toi, ce n'est pas encore arrivé. Mais bon ... Qui veut réellement se coller un mec qui, après avoir tiré un coup, décide de se pousser et ne plus jamais donner signe de vie ? Surtout le premier soir, vu qu'il n'y a largement pas d'espérance pour qu'il puisse rappeler, ne vous ayant même pas demandé votre prénom ? Tu vois qu'il a compris lorsqu'un sons se fait entendre. Finalement, il parle bien le Coréen, ce qui te fais sourire. Le tout commence à devenir de plus en plus intéressant. Tu t'en viens à te demander si tu ne pourrais pas lui faire des avances plus poussé dans ta langue et voir ses réactions. De cette manière, si jamais il décide de te sortir du bar, tu pourras certainement te défendre en disant que tu n'as pas été déplacé, qu'il t'as mal compris ou même, qu'il se fait des idées sur ton compte. Tu as même une raison toute fabriquée: Comment un type comme toi peut être intéressé par quelqu'un comme lui ? Jolie défense, n'est-ce pas.

Il a l'air de réfléchir tandis qu'il termine les verres qu'il avait entreprit et revient vers toi quelques secondes. C'est dans un sourire qu'il te donne son prix, toujours en Coréen. 1 million ... Il se fou de qui, lui ? Croit-il vraiment qu'il vaut ce prix ? Décidément, vous n'avez pas fini de vous tourner autour tout les deux. C'est clair depuis quelques temps, tu ne le laisse pas indifférent et c'est probablement pour cette raison qu'il continue de te parler. Il peut, à tout moment, refuser de te servir, demander à son amie de s'occuper de toi ou tout simplement, demander à quelqu'un de te faire sortir. À la place, il essaie par une petite blague de s'approcher de toi, de te défier, peut-être, en quelque sorte. Tu lui souris aussi, tu trouves son approche dégelasse. Tu as l'impression que le fait de montrer que tu as de l'argent avec toi peut peut-être délier des langues et ce genre de personne, ça te pues au nez. Mais l'être humain est fait comme ça, tu ne peux le nier.

- 1.5 et tu enlèves le peut-être de ton vocabulaire.

Tu n'as pas rigolé lors de tes paroles, t'as même pas souris. T'es direct, t'oses même pas regarder ailleurs que sur sa personne. T'espères qu'il puisse relever la tête et comprendre que tu ne rigoles pas. Ce n'est pas dans tes habitudes d'offrir autant et pourtant, tu sais qu'il en voudra la peine. 1.5 million pour t'amuser avec lui, pour qu'il puisse assouvir tes moindres désirs. 1.5 millions pour quelques minutes, ce n'est rien n'est-ce pas ? 1.5 million pour se faire cracher au visage ensuite, pour devenir qu'une sale bestiole sans intérêt les instants suivant.

Tu l'as bien vu te suivre du regard. Tu n'as pas pu le rater, comme la plupart des clients du bar, comme Vanessa qui doit se faire des idées. Son regard sur toi te dérange de plus en plus. Tu as du mal à préparer les commandes. Heureusement que ce n'est pas des cocktails compliqués. Tu es soulagé de ne pas devoir faire ton show avec le shaker. Tu n'aurais pas été capable de rattraper l'objet avec ses yeux sur toi. Tu n'as jamais ressenti ce genre de choses avant. Tu n'as jamais été préoccupé par l'avis des gens sur ta personne. En général tu fais tout pour rentrer dans le moule, pour éviter de te faire remarquer. Tu préfères passé inaperçu, ne pas marquer les esprits. Pourtant ce soir tu as clairement l'impression d'être le centre d'attention, de son attention. Tu arrives à terminer ta tâche alors que Vanessa a observé vos échanges. Elle a même lâché un rire moqueur quand tu as fait tomber le shaker. Toi, tu ne sais plus ou te mettre. Tu n'en reviens toujours pas de la proposition qu'il t'a fait. Tu n'es pas du genre à accepter ce genre de chose. Tu n'es déjà pas très friand des relations humaines. Tu n'as pas besoin d'affection, de chaleur humaine ou de contacte. Tu es du style solitaire et ça te va très bien comme ça. Tu n'as jamais eu de relation sérieuse. Cela n'a jamais eu d'intérêt pour toi. Avoir quelqu'un à tes côtés, toujours dans tes pattes, devoir être présent, souriant, attentionné, attentif, tout ça c'est très peu pour toi. Tu aimes pouvoir rentrer seul dans ton appartement et se jeter sous la douche sans avoir à expliquer ta journée. Tu apprécies le fait de pouvoir sauter des repas ou te coucher directement en rentrant. Tu n'as même pas d'animal de compagnie, trop de responsabilité, trop de contraintes. Cependant tu n'as jamais ressenti le besoin d'avoir des coups d'un soir, contrairement au coréen assis au bar. Tu es certain que lui c'est bien son genre. Il pue le sexe à des kilomètres et tu n'aurais jamais cru qu'il puisse jeter son dévolu sur toi. 

Malgré tout, tu ne peux pas t'empêcher d'être flatté de cette attention, même si elle te met mal à l'aise. Ce n'est pas désagréable de savoir que tu plais, tu n'en as jamais douté. Tu n'es pas prétentieux mais il n'est pas le premier à s'intéresser à toi, même si c'est plus souvent des femmes. Par contre c'est le premier qui t'intrigue autant, le premier qui te trouble autant. Alors quand tu reviens vers lui pour lui répondre, tu prends un air amusé, détendu. Au fond c'est tout le contraire et tu aurais bien envie de boire le verre que tu lui sers.

Si tu n'étais pas sérieux, lui a l'air de ne pas plaisante, ce qui te donne des sueurs froides. Tu as vu son visage dénudé de sourire, les traits de son visage son durs et tu as dégluti difficilement alors que tout ton corps s'est raidi. Il a dû voir tes yeux rempli d'incompréhension. Tu as perdu ton sourire et tes sourcils se font abaissé au-dessus de tes yeux, signe de ton embarra soudain. Est-ce que tu veux vraiment cette somme ? Comment est-il possible qu'il te propose sérieusement de t'acheter ? Tu n'as jamais rencontré quelqu'un comme ça. A présent tu es certain de refuser, de ne pas vouloir rester près de lui plus longtemps. Si son sourire te fait chavirer, son attitude présent te donner des frissons et cela n'a rien d'agréable. Tu es terrifié à l'idée qu'il puisse seulement penser te lâcher cet argent pour pouvoir profiter de toi. L'image que tu as de lui devient tout d'un coup terriblement gênante. Tu te dégoutes presque d'avoir plaisanter sur le sujet. Le provoquer n'était clairement pas une bonne idée et tu t'en mords les doigts maintenant. 

«  Euh… »

Tu n'as pas été capable de dire plus pendant quelques secondes. Tu as baissé la tête un instant, conscient qu'il attend une réponse, qu'il ne reprendra pas avant d'avoir ta réponse. Si tout à l'heure l'idée d'accepter t'a traversé l'esprit, à cet instant tu t'imagines tout ce que tu pourrais faire avec cet argent, acheter la maison de tes rêves, payer les études de ta sœur et tellement d'autres choses. Pourtant ton cœur se serre et tu ne te sens pas capable d'accepter. Plus que cela, tu ne peux pas accepter. Il n'a jamais eu de relations avec des hommes et ce n'est pas avec lui que cela va commencer et certainement pas comme ça. Lorsque tu réalises cela, te relever tes yeux vers lui, le regard sûr, les traités fermés, les sourcils froncés. Tu as aussi répondu en coréen, préférant que les autres ne comprennent pas votre échange. Le ton de ta voix à faire se retourner Vanessa et d'autres clients mais peu importe.

« Tu es abject, jamais je n'accepterais ça ! »

Si tu le trouves si repoussant pourquoi tu hésites à te détourner de lui. Pourquoi tu es resté une seconde face à lui, inerte, déboussolé. Avec avoir fait une moue dégouté, tu t'es détourné, préférant éviter son regard. Tu es certes qu'il a pu lire en toi, qu'il a pu voir que tu as hésité. Pourtant tu n'es pas fauché au point d'accepter cela. Tu as ta dignité, tu te respects assez pour refuser de faire la pute. Tu n'es pas prêt à te mettre à genoux pour quiconque. Tu aimes mérité ton salaire, tu apprécies le labeur du travail bien fait. Tu n'es pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche et tu n'as aucun regret. C'est vrai que parfois tu voudrais avoir une vie plus facile. Pourtant ta mère t'a appris à apprécier ce que tu as, à ne pas envier les autres et à faire ce qui est juste. Alors oui tu as eu un instant de faiblesse, non tu n'es pas parfait mais tu n'es pas prêt à faire de genre de choses.

Tu regrettes pleinement tes mots. Tu n'aurais jamais dû lui proposer autant. Visiblement, il ne mérite pas autant d'argent et le simple fait de penser que t'aurais bien été capable de lui donner tout ce qu'il aurait souhaité, te donne froid dans le dos. Ce n'est pas ton genre d'accepter ce genre de truc, de la part de quelqu'un. Surtout d'un inconnu. Tu n'as jamais accepté de te faire avoir par ta soeur, lorsque cette dernière te demandait des services, de l'aider à faire sa vie ou encore, à devenir quelqu'un d'autre. Elle, elle aimerait que tu puisses avoir une vie bien rangée, une famille, des enfants, un job respecté. Tout ce que tu ne veux pas, au final. Pourquoi n'est-elle pas capable de se mêler de ses affaires, de s'occuper de ses fesses au lieu de toujours vouloir être quelqu'un d'autre pour toi, que sa petite soeur ? T'as l'impression d'avoir à faire avec ta mère, surtout depuis que cette dernière n'y est plus. Et tu détestes devoir t'occuper de tout ça. Pour toi, le tout aurait été si simple. T'enterres la vieille, tu ramasses ta part de son argent et tu coupes les ponts avec ta petite soeur, faisant de toi un orphelin sans plus de famille proche ou éloignée. Au final, comme tu as toujours voulu vivre. T'es pas le genre à vouloir de l'attention, surtout des gens que tu connais. Lorsque tu t'ennuies, t'as ton chien et c'est parfait. Ce dernier fait parti de ta famille, comme s'il serait ton fils et c'est très bien ainsi. T'as pas intérêt à savoir que tu as des enfants à travers le monde et que tu as doive t'en occuper. C'est pas ton genre, tu serais prêt à acheter la Terre entière pour ne jamais avoir ce genre de surprise. Tu as bien entendu pensé à avoir une petite opération pour ne jamais tomber dans ce genre de truc mais le simple fait de penser que tu pourrais en souffrir physiquement ne te plait pas. T'as peur d'avoir mal, c'est normal, pas vrai ?

Il ne sourit plus, son rire s'est fait mort lorsque tu lui as proposé un demi million de plus. Pendant un instant, il a hésité, tu as pu le remarquer dans ses yeux. Tu as même pensé qu'il allait accepter, vu sa manière d'agir. T'as pas bronché pendant les quelques secondes d'hésitation de ton prochain amant, te surprenant même à garder ta respiration pendant un temps. T'espères qu'il acceptera et en même temps, t'espères avoir un refus de sa part. Tu trouves que ça commence à faire beaucoup, plus d'un million de dollars pour quelques temps de bonheur. Tu pourrais avoir la même chose sans dépenser un rond ailleurs et ça, t'as bien envie de le lui faire comprendre, mais t'as peur qu'il puisse te dire d'aller voir ailleurs dans ce cas, de te diriger vers la sortie et de ne plus jamais remettre les pieds ici. Toi, non, tu ne reviendras plus jamais. C'est pas ton fort de revenir vers tes aventures, t'as jamais posé plus d'une fois tes doigts sur la même personne et ce, en plus de dix ans. Tout en sachant que tu as exactement vingt-six ans, ça peut donner une idée de l'enfance que tu as eu. Ton père n'était pas un saint et tu le sais. Tout le monde le sait. Toute la Corée le sait ... Et bien des femmes aussi, le savent. Tu décides de prendre le verre que le barman a poussé devant toi et tu bois l'alcool s'y trouvant sans difficulté. Tu sais bien que ça aussi, ce n'est pas cadeau de la maison et tu t'en moques. Tu veux uniquement une réponse de sa part, sachant bien que t'as envie de plus qu'un simple sourire de la part de ce barman. T'as jamais senti le besoin de sentir les lèvres de quelqu'un contre les tiennes, c'est quelque chose que tu as toujours vu de personnel, comme une marque de respect. On embrasse ceux qui nous plaises, ceux pour qui nous avons des sentiments et pas la première personne que tu pousses à travers les draps d'un lit. Ou que tu pousses contre un mur, serait plus adapté dans ton cas. Mais pour lui ... C'est pas sur tes lèvres que tu désirerais sentir la pression des siennes ...

Il finit par te répondre et toi, t'affiches un franc sourire. Vraiment, tu l'aimes bien le petit. T'aimes sa façon d'être et tu commences réellement à te demander si tu ne pourrais pas lui proposer un plus gros montant, uniquement pour sentir son corps contre le tien. T'as toujours été seul pour bien des plans et t'es pas prêt à montrer à quelqu'un que t'es prêt à changer. Tu te vois dans dix ans de la manière, à continuer de t'amuser avec les gens autour de toi. Tu ne seras plus ici, à Manfield, à essayer de te faire un nom. Tu seras ailleurs, peut-être au Canada entrain de faire de la vie des autres un enfer. Tu passes uniquement un peu de ton temps libre ici, en voulant t'amuser plus que de raison. Tu finis par lui répondre, d'un ton détâché et surtout, toujours en gardant ta langue natale. T'as pas envie que les autres clients puissent comprendre ce que tu as envie de lui offrir, c'est pas pour les âmes sensibles.

- Alors qu'est-ce que tu veux. Demande moi tout ce que tu veux, j'accepte.

Tu es encore sous le choc de sa demande. Tu n'es pas certain d'avoir bien fait de refuser. D'autres à ta place n'aurait pas hésité, bon nombre de femmes auraient surement accepté. C'est de l'argent facile et tant pis si cela veut dire vendre son corps. Après tout, les prostitués font ça tous les soirs, c'est un métier comme un autre. Sauf que tu ne t'imagines pas faire ça, même si c'était une femme qui te l'avait demandé. Tu n'es pas un gigolo et encore moins quelqu'un d'assez ouvert pour avoir des relations sexuelles avec des inconnus. Non tu n'es clairement pas ce genre de personnes et pour cause, tu n'as encore eu aucune relation, ni homme, ni femme. Tu es rendu à 23 ans et tu n'as toujours pas tremper ton biscuit. Et alors c'est un crime ? Tu n'as jamais eu l'occasion de passer le cap et tu n'en as jamais ressenti le besoin. Alors accepter que ta première fois soit pour de l'argent c'est hors de question. Tu n'as jamais réellement penser à l'amour. Tu as embrassé une fille quand tu étais adolescent et ça s'est arrêté là. Cela ne t'a jamais attirer d'être accompagné, d'avoir un corps chaud dans ton lit pour te réconforter. Non tu n'as besoin de personne pour faire ta vie, même ta famille tu ne les contacts pas souvent. Tu aimes tes parents, ta mère plus que ton père et ta sœur par-dessus tout. Ce n'est pas pour ça que tu les appels toutes les semaines, que tu les vois pour les fêtes ou d'autres occasions. Tu as de rares amis et cela te suffit lors de tes passages à vide. Tu n'es pas du genre à aller te plaindre, pleurer sur un épaule amicale. Non tes problèmes tu les assumes, tu regards en face, tu les prend à bras le corps. Depuis que tu as quitté la maison familiale tu te débrouilles seul, sans jamais demander d'aider à personne et c'est très bien comme ça. Tu as passé des mois sans eau chaude car l'agence a mis du temps à faire venir quelqu'un, tu n'as rien dit. Tu as eu l'électricité de couper à cause d'un retard de payement, faut d'une erreur de banque, tu n'as rien dit. Alors ce n'est pas aujourd'hui que tu vas quémander de l'argent en vendant ton âme au diable, plutôt mourir. 
 
 Tu l'as vu tremper les lèvres dans le verre que tu lui as servi. Si juste avant tu avais été ébranlé de les voir bouger, maintenant tu as pincé les lèvres, clairement gêné par sa présence, sa demande et ton hésitation. Finalement tu as répondu, plutôt sèchement. Il a juste sourire. Pas un demi sourire, non un franc sourire, révélant la blancheur de ses dents. Tu n'as pas pu retenir un frisson. Tu ne supportes pas l'effet que provoque le moindre de ces rictus. Tu as l'impression de perdre le nord chaque fois que ses lèvres s'étirent, surtout lorsque cette expression t'es destiné. Tu n'as pas supporté en voire plus. Tu as préféré te détourné de lui un instant. Tu vas vraiment finir par perdre les pétales ce soir. Tu balayes le comptoir dans l'espoir de voir un client t'appeler mais tout le monde a encore des verres remplis. Vanessa, de son côté essuie des tables en te lançant des regards. Tu es certain d'avoir droit à un interrogatoire à la fin de ton service. Tu es presque sûr qu'elle va t'obliger à la suivre pour aller boire un verre. Où est le reste du personnel, tu n'en a pas la moindre idée, en pause surement. Tu ne peux pas t'esquisser, ou alors tu n'en as pas envie. Tu t'es mis à nettoyer le comptoir déjà propre, espérant qu'en évitant son regard tu arriveras à oublier ce qu'il vient de te dire. Tu n'arrives pas à faire le point sur ce que tu ressens. Tu n'as pas besoin de ça pour embrouiller ton esprit et compliqué ta vie. A cet instant tu aimerais juste qu'il ne soit jamais entrer dans ce bar. Tu aurais pu lui demander de partir, pourtant tu n'as pas fait, soit tu es trop poli, soit tu es trop stupide. Dans un cas comme dans l'autre, le mal est fait, tu as croisé son regard et tu es certain de ne pas pouvoir l'oublier. 
 
 Il a refait entendre le son de sa voix mais tu n'as pas réagi. Tu tentais de garder ton visage neutre, fixant l'endroit que tu astiques depuis trop longtemps. Le ton qu'il emploi te dérange, une fois de plus. Il a l'air de prendre le tout à la légère, comme si tu n'étais qu'un corps dont il a envie, un vulgaire jouet d'un soir qu'il veut s'acheter. Tu es bien tenter de jouer sur ce fait. Visiblement tu es plutôt à son gout et il a l'air déterminé, sinon il aurait déjà changer de cible, quitter le bar pour écumer d'autres établissements avec d'autres mecs plus facile. Alors tu te dis que c'est un juste retour si tu t'amuses à ton tour. Tu n'as pas envie de tomber entre ses mains...pas consciemment du moins. Alors pour cacher ta gêne, tu vas jouer sur un tout autre tableau. 
 
 Tu t'es arrêté d'essuyé le comptoir, posant ton coude sur celui-ci pour servir de support à son menton. Tu l'as regardé en inclinant la tête avec un sourire amusé. Il est vraiment prêt à tout, il y a quelques instants il était prêt à d'offrir un demi millions et là il t'accorderait la lune si tu lui demandais. Tu fais semblant de réfléchir quelques instants à ce que tu pourrais souhaiter. En réalité tu n'es pas capable d'aligner deux pensées quand tu as les yeux posés sur lui. Tu ne vois que sa peau qui à l'air sous douce, même sous les lumières vives du bar. 

« hum, tout ce que je veux....intéressant. »

Tu as gardé la langue du jeune homme. Ce n'est pas ta langue natale pourtant tu la parles couramment. Enfin tu la parlais couramment avec tes parents et ta sœur. Cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas eu de conversation en coréen; Cela ne te dérange pas spécialement, tu n'as aucun souci de compréhension ou d'expression. Tu te doutes qu'à ses yeux il doit bien entendre que tu n'as pas l'accent, ou alors celui de tes parents. Tu ne sais pas d'ou ils sont originaires. Pour toi la Corée n'est qu'un pays tellement loin qu'il te parait hors du temps. Cependant tu n'as pas de mal à tenir une conversation dans cette langue. Tu as fini par te rapprocher, sans réellement savoir pourquoi. Tu n'as toujours aucune idée de quoi lui demander. En réalité tu ne veux rien venant de sa part. Tu as juste envie de lui faire envie, de t'amuser jouer avec son désir. Peut-être que comme ça il se lassera et t'oubliera...A moins que ce soit le contraire, au fond c'est peut-être ce que tu cherches sans te l'avouer. 

« fait moi rêver...soit un peu imaginatif, qu'est que tu pourrais me proposer de mieux qu'un demi-million pour que j’accepte ? »

Tu appuyé contre les étagères derrière le comptoir, posant ton regard sur lui. A cet instant tu t'en moques qu'il remarque la lueur joueuse dans tes yeux. Il a qu'à se faire des idées à ton sujet, comme toutes les personnes présentes. Toi tu sais ce que tu veux. Tu veux mieux qu'un demi-million, mieux qu'un coureur de jupons, mieux qu'un coup d'un soir. Tu as croisé les bras sur ton torse affichant un sourire amusé. Tu arrives à cacher ta gêne dans ses positions et au moins tu as gardé tes distances pour préserver les frissons qu'il provoque en toi. 

Il n'a clairement pas l'air bien. Tu le vois devenir autre l'espace de quelques secondes, ne sachant probablement pas comment tourner ta proposition dans sa tête. Peut-être croit-il que tu blagues, que tu n'as que ça a faire de passer tes soirées dans les bars, à proposer de l'argent à de pauvres inconnus. Sait-il que la plupart des gens de ta connaissance ne savent même pas que tu as assez d'argent pour acheter ce bar ? Tu n'aimes pas parler montant monétaire avec les autres. T'es uniquement le genre à te montrer sur ton meilleur jour, ne possédant rien d'acheter en spécial lorsqu'il s'agit de tenue vestimentaire. T'aimes les belles choses, les choses de marque, les choses que peux de personnes peuvent se permettre. Ça, c'est tout toi. Pour le reste, t'en parles pas aux autres. Même ta soeur croit quelque chose de différent à ton sujet, elle croit que t'as joué l'héritage de votre défunt père, que t'as tout perdu à des jeux de hasards et c'est parfait comme ça. Elle ne se doute aucunement de ce que tu fais de ta vie, de tes journées colorées et de tes soirées qui ne se ressemblent pas. T'as passé l'argent de votre père sur un projet que tu voulais depuis un certain temps. Et avec ce que votre mère a laissé derrière elle, tu sais que tu pourras partir vivre ailleurs bien des années, avant de pouvoir pleurer sur l'écroulement des dettes. Tu veux uniquement montrer à ta soeur que c'est de l'argent sale, espérant qu'elle puisse changer d'idée et tout te laisser. Tu sais que c'est peine perdue, mais tu croises tout de même les doigts pour que ça puisse fonctionner pendant un temps.Et ce qui se passe ensuite avec ta jeune soeur, tu t'en fou. T'as tellement d'autre chose à faire en vrai, surtout le soir. En vrai, tu recrutes. T'es le genre à posséder des gens, t'aimes avoir le pouvoir sur eux. Comme le dernier garçon que t'as engagé. Ce dernier ne vient pas d'ici, il était bien plus perdu que bien de tes conquêtes. Tu lui a offert un job et un toi, lorsqu'il fait froid à l'extérieur. Le reste, de ce qu'il lui arrive, ça ne te fais rien. Il peut très bien ne jamais rentrer au travail à partir de ce soir et ça t'es égal complètement.

Tu marques une pause de quelques secondes lorsqu'il décide de détourner son regard, regardant tout autour de lui. Et tu fais de même mais toi, t'espères ne trouver personne. Tu ne veux pas le voir partir, le voir déterminer à servir quelqu'un d'autre. Tu veux le garder pour toi, t'es égoïste. Tu n'acceptes pas qu'il puisse te laisser en plan pour s'intéresser à quelqu'un d'autre. T'es arrivé en premier, c'est toi qui l'a vu et personne de présent dans les environs ne pourra dire le contraire. T'as bien espoir que les gens puissent le comprendre, ça aussi. T'es le genre cruel, ça ne te dérangerais pas de devoir le faire comprendre à son entourage, soit qu'il a passé sous ton corps. Tu n'as pas un livre avec le prénom de tes anciennes conquêtes, ce n'est pas ton genre. T'as pas la moitié des prénoms, de toute manière ... Que ferais-tu avec un livre à moitié complet ? Le barman finit par essuyer le bar, comprenant que personne n'allait lui venir en aide. La seule chose que tu ne comprends pas, c'est le fait qu'il puisse rester dans ton champs de vision. S'il aurait souhaité que tu puisses arrêter tes avances, il aurait tout simplement changé de place, ne demandant rien de plus. Mais à la place, il se trouve toujours là, toujours devant toi, comme présentement, tandis qu'il s'approche un peu, venant de parler, toujours en Coréen. Finalement, tu as l'impression d'un jeu. Dès que tu pense que tu as perdu la partie, il te relance, ne voulant pas te laisser tranquille. Et c'est exactement ce que tu souhaites. Tu veux rester dans son esprit le plus longtemps possible, tu veux qu'encore demain, si tu n'arrives pas à tes fins, qu'il revienne te voir. Tu veux le voir chercher, tu veux le voir passer des heures à arpenter le secteur, dans l'espoir de pouvoir te retrouver. Tu viens même à te demander si tu ne devrais pas arrêter de pousser ta chance et le laisser te courir après. C'est clair qu'il est désorienter, qu'il est entrain de devenir fou sous tes sourires et tes soupirs.T'imagines même pas ce qu'il ferait si tu déciderais de te coller à lui ... Tu le laisse s'approcher de toi, tu gardes ta respiration pendant un temps. Tu veux entendre ce qu'il a à te dire. Tu veux qu'il puisse prendre conscience qu'avec toi, il pourra avoir tout ce qu'il désire. C'est une première pour toi, tu n'agis pas comme ça avec tes aventures. Habituellement, tu laisses tomber et tu t'approches de quelqu'un d'autre. Peut-être est-ce sa voix grave que tu veux entendre dans les aiguës, pour entendre cette douce mélodie au moins une fois dans ta vie.

- Un demi million ...

Tu restes quelques secondes sans parler, te demandant s'il n'est pas entrain de rire de toi. T'as ajouté un demi million à son montant, tu ne l'as pas enlevé. Croit-il que tu as autant de temps à perdre pour ne pas savoir ce que tu dis ou bien, l'alcool qu'il a pris est tranquillement entrain de lui monter à la tête ? Il n'a pris qu'un verre avec toi mais peut-être plus avec quelqu'un d'autre. Tu es bien tenté de lui proposer tout ce qu'il veut, à nouveau, mais ce n'est pas imaginatif ... Et soudainement, tu réalises que tu peux faire bien plus que ça. Dans un sens, tu as les moyens de l'acheter et tu ne vas pas t'en priver.

- Et si j’achetais ce taudis ... Je deviendrais ton patron ... Ça serait plus simple pour que l'on puisse faire plus ample connaissance, tu ne crois pas ?

T'en as rien à faire de devenir son parton, tu veux uniquement qu'il puisse t'appeler ''Daddy'' pendant un certain laps de temps. Tu ne veux surtout pas devenir le patron de la catin qui sert de serveuse pour ce soir. En parlant d'elle, tu sais bien qu'elle vous dévisage depuis un bon moment mais ça aussi, t'en as rien à faire. Tu préfères te concentrer pleinement sur le barman devant toi, sur celui qui a pris place près des étagères, bras croisés devant lui, ne bougeant même plus. Au final, tu es entrain de faire sa soirée, le reste ne ressemblant à rien. Si tu n'aurais pas été là, il aurait certainement trouvé sa soirée très peu mouvementé. Au fond, il pourra grandement te remercier de penser à lui !

Tu t'en veux d'entrer dans son jeu, pourtant tu ne peux pas t'en empêcher. Tu ne sais pas pourquoi mais tu n'as pas envie de le voir partir. D'un autre côté tu ne veux pas le chercher des yeux toute la soirée non plus. Tu es perdu entre plusieurs sentiments et tu n'arrives pas à mettre des idées au clairs. C'est peut-être pour ça que tu t'embrouilles un peu dans les chiffres. En général c'est plutôt ton domaine. Tu es à l'aise avec ça, sauf quand il s'agit de somme aussi importante. Des sommes qui pourraient changer ta vie. Cela te fait forcément un peu tourné la tête, à moins que ce soit l'alcool, ou lui. Tu n'as pas assez bu pour que cela soit la cause de ton trouble. En réalité tu sais bien qu'il est le seul responsable de ton état changeant ce soir. Toi qui d'habitude est toujours d'humeur égale, jamais un mot plus haut que l'autre, toujours un sourire amical accroché aux lèvres. Vanessa doit te trouver bien étrange depuis l'entrée de cet homme mais surtout depuis sa proposition. Elle ne peut pas savoir de quoi vous parlez et heureusement car tu n'aurais certainement pas réagit pareil dans le cas contraire. Tu as du mal à trouver la bonne attitude avec cet homme. Tu as l'impression d'être entrainer dans une danse dont tu ne connais pas la chorégraphie. Tu as été souvent dragué depuis que tu es barman et pourtant tu n'as toujours pas comprit les rudiments de ce jeu. Tu as finalement décider d'essayer d'intégrer la partie. Tu es un nouveau joueur alors tu vas faire du mieux que tu peux avec les cartes que tu as en main. C'est pour cela que tu t'es posté devant lui avec une attitude sur de toi. Au fond c'est loin d'être le cas et tu as l'étrange sensation qu'il l'a bien compris. Un instant tu es certain d'avoir marqué des points, la seconde suivante tu te rends compte que c'est lui qui joue avec toi et pas l'inverse. 
Quand il propose d'acheter le bar et devenir ton patron, tu as compris que tu n'as aucune chance de gagner la partie. Tu as eu une seconde d'indifférence, essayant de contenir ta surprise et ta peur. Oui tu n'as aucune envie qu'il mette ce plan à exécution. S'il veut te voir démissionné, c'est le bon moyen. Tu es devenu doué pour faire des cocktails, tu n'auras pas de mal à retrouver un emploi. Tu es même certain que tu pourrais viser dans des établissements de plus grands standings. Cependant tu n'as pas vraiment envie de quitter ce lieu. Tu n'as pas spécialement de souvenirs dans ces murs mais tu t'y sens bien, tu as pris des marques et tu n'as pas envie de refaire les mêmes efforts ailleurs. Alors non ça proposition ne te faire clairement pas rêver. 

« Je crois pas que ça soit nécessaire. »

Comment tu es arrivé à sortir un truc aussi tendancieux. Peut-être qu'au fond tu as simplement envie de sous-entendre que tu veux en apprendre plus lui, faire plus ample connaissance comme il dit. Depuis qu'il a passé les portes du bar, il t'intrigue, il te fascine. Tu as l'impression qu'il est différent de tous les gens que tu as pu connaitre. Tu n'apprécies pas spécialement la compagnie, tu es bien mieux tout seul. Tu aimes encore moins les types dans son genre, pourtant, lui, il est différent. Il a ce sourire qui te trouble, celui qu'il doit servir à toutes ses conquêtes d'un soir. Seulement tu te rends compte que pour toi c'est bien la première fois que tu es le centre d'autant d'attention. Cela te met mal à l'aise c'est vrai et en même temps cela réveiller en toi des instincts dont tu ignorais l'existante. Alors oui tu es pris d'un élan de courage et tu ne t'arrêtes pas là. Tu aimerais retourner la situation à ton avantage. Tu es presque sûr qu'il est capable de retomber sur ses pieds mais tu te sens chanceux ce soir. Après tout s'il n'est pas parti pour trouver une proie plus facile c'est que tu l'intéresses aussi. Tu t'es donc rapproché d'un pas, espérant pouvoir de tes charmes. C'est bien la première fois que tu fais ça alors tu ne sais pas vraiment comment t'y prendre. Tu as juste décider de d'appuyer sur le comptoir cette fois en le regardant. Tu espères arriver à soutenir son regard assez longtemps sans que ta voix ne tremble.

« Dit moi..c'est ta meilleure technique de drague ? Tu as l'air d'être un habitué de ce genre de choses, je me trompes ? »

Rien n'est nécessaire avec lui, n'est-ce pas ? T'as bien l'impression qu'il cherche un moyen de se sauver et de pouvoir changer de sujet. Mais toi, t'en as pas envie. Pas plus que d'apprendre à le connaitre, même si tu as mentionné le contraire. C'est pas ton genre ... Même si lui, physiquement, peut l'être. T'as pas envie de savoir son film préféré, ce qu'il préfère manger et s'il ira voir le prochain concert. Tout ça, c'est des enfantillages. T'as des amis pour ça et ça te conviens amplement. Tu ne veux pas t'attacher, ce n'est pas fait pour toi. Autant être clair avec lui dès le départ ... mais quelque chose t'en empêche. Tu viens à te dire que si jamais tu parles trop, il pourrait te demander de sortir. Comme le fait que si jamais tu décides de poser ta main sur son bras, lorsqu'il s'avance à nouveau vers toi, pourrait te causer bien plus qu'un simple et petit problème. Donc, tu te gardes une petite gêne pour l'instant, tu ne le touche pas, même si ce n'est pas l'envie qui manque. Tu en reviens à te demander quelle sensation peut se trouver sous tes doigts, si tu lui prends le bras. Peut-être devrais-tu le faire tranquillement, comme une erreur et t'excuser ensuite ? Mais ça non plus, ce n'est pas ton genre, les excuses. Tu fais mal à tes amants bien des fois et jamais tu ne t'es confondu en excuse. C'est pas ce que tu cherches, la compassion, les petits remerciements ou les excuses des autres. T'es fais plus fort que ça, t'as une tête sur les épaules.

Il s'approche de toi encore et tu finis par reposer un sourire sur tes lèvres. C'est la deuxième fois que tu te risques à agir comme ça avec lui et tu commences à trouver le temps long. T'as pas l'habitude de sourire trop, de te montrer intéressé plus qu'il n'en faux et si il aurait été quelqu'un d'autre, t'aurais passé ton chemin depuis un long moment. Et encore, tu te demandes s'il est trop tard pour toi de partir avec une demoiselle à l'entrée, une qui t'as souri lorsque tu es passé près d'elle. Tu aurais moins de difficulté avec elle, qu'avec lui, mais clairement, c'est lui qui hantera tes pensées cette nuit. Tu te risques donc de rester assis au bar, le regard dirigé vers le sien lorsqu'il décide de venir jouer avec toi. Tu ne peux pas appeler cela différement, c'est exactement ce qu'il fait avec toi. Il se recule pour mieux avancer, il est entrain de s'amuser. On pourrait même dire qu'il essaie d'agir comme toi, soit de te provoquer. Et tu peux dire que tu es entrain d'apprécier ce qu'il est entrain de te faire. Ça te fais rire tandis que tu lèves les yeux en l'air, à ses derniers mots. Il aurait clairement pu te traiter de salaud, ça aurait été la même chose à tes yeux. Tu reposes un sourire sur ton visage tandis que tu baisses tes yeux vers lui, sachant clairement ce que tu veux lui dire, mais tu cherches tes mots un peu. Peut-être trop longtemps aussi, comme si tu étais entrain de lui donner raison sur tout ce qu'il insinu. Tu passes lentement ta langue sur tes lèvres, de manière à pouvoir les humecter et te redonner un peu de confiance pour la suite. Tu ignores si c'est quelque chose qui pourrait lui faire tourner la tête mais t'essaie. Qui ne risque rien n'a rien !

- Je n'ai jamais autant insisté auprès de quelqu'un et encore moins prêt à lui verser un montant copieux. Je suis pas le genre que tu crois ...

Qu'est-ce qu'il croit, au fond ? Que t'es le genre de mec à vouloir se taper tout ce qui bouge ? C'est pas le cas. Que t'es le genre à vouloir profiter des autres pour obtenir ce que tu veux ? Ce n'est pas plus le cas. C'est vrai que t'as jamais proposé un montant à quelqu'un pour passer la nuit avec lui. Tu peux offrir un verre, un repas, une danse ? Mais sans plus. T'es même le genre à vouloir tester la marchandise que tu engages pour travailler avec toi, avant de les mettres sur la bonne voie. C'est une manière de comprendre ce que les clients voient, ce qu'ils ressentent aussi. Et honnêtement, ça te coûte moins cher de manière, t'es pas dans l'obligation de payer des verres à tes danseurs du dimanche.

Tu as du mal respirer lorsqu'il te sourit encore. Tu ne le connais pas et pourtant tu as l'impression que cela n'a pas d'importance, même si tu as sous-entendu le contraire. En réalité est-ce que tu veux vraiment le connaitre ? Non son sourire te suffit et tu as bien l'impression que tu n'es pas un si mauvais joueur que ça à voir le silence qu'il garde un instant. Tu te surprends à apprécier cette sensation de victoire. C'est bien la première fois que cela t'arrive et tu ne sais pas définir si c'est bien ou mal. Tu n'as jamais été du genre à jouer ce genre de partie. C'est vrai que tu es un bel hypocrite quand tu veux. Tu es capable d'être poli et courtois simplement pour éviter les soucis. Tu préfères largement mentir, refusant une sortie en prétextant que tu es occupés ailleurs, plutôt que d'être pris dans une soirée barbante. Alors oui tu n'as jamais été un bon garçon dans ce sens-là. Pourtant ce que tu fais ce soir c'est nouveau, c'est peut-être pour ça que cela te rend fébrile. A son sourire tu réponds pas la même expression, te permettant même d'entre ouvrir les lèvres pour dévoiler un sourire plus naturel, plus franc et chaleureux. Il n'a pas répondu tout de suite à ta question, comme s'il avait besoin de temps pour trouver ses mots. Lorsqu'il a passé la langue sur ses lèvres, tu as serré les dents, t'immobilisant un instant. Tu as senti comme un poids tombé sur ta poitrine. Ta respiration s'est fait difficile d'un coup sans que tu ne comprends. Tu inspires normalement pourtant l'air ne suffit pas à alimenter ton cerveau. Tu ressens le besoin d'ouvrir la bouche pour prendre une inspiration plus profonde face à ce geste. 

Voilà comment il a repris le dessus sans un mot, sans une parole, par un simple geste..si petit soit-il, cela a eu l'effet escompté, tu es totalement dérouté, focaliser sur ses lèvres à présent humides. A nouveau des images te traversent l'esprit et tu ne les chasses pas. Tu es gêné des idées qui te viennent mais le son de sa voix te ramène à la réalité. Tu as relevé tes yeux sur lui alors qu'il t'avoue ne pas être celui que tu crois. Tu te demandes s'il te dit la vérité. Tu as envie de croire qu'il n'est pas du genre à s'attacher à quelqu'un, à se donner autant de mal pour avoir quelqu'un. Tu aurais de la facilité à croire cela. Pour le reste, tu ne sais pas quoi en penser. Il a surement déjà profiter de son argent pour obtenir ce qu'il veut, que ce soit un objet ou un corps. Après tout un corps n'est qu'un objet comme un autre selon les points de vue. Est-ce que tu as vraiment envie de savoir comment il considères ses partenaires. Tu n'es pas certain, la réponse pourrait ne pas te plaire alors tu préfères éviter le sujet. Si ce qu'il vient de te dire est vrai, il est en effet loin de l'image que tu te fais de lui. Pourtant tu n'es pas certain d'avoir envie d'en apprendre plus, du moins sur ce sujet. Seulement si tu veux continuer à jouer il va bien falloir que tu réponds, mais quoi. Est-ce que tu vas trouver le courage de continuer à jouer avec le feu. Tu ne t'es jamais brulé et tu ne sais pas la sensation que cela peut faire. D'un côté tu as peur de l'inconnu d'un autre cela t'attirer irrésistiblement. Tu as pris son verre pour avaler une gorgée, espérant que l'alcool chaud qui descend dans ta gorge dénoue tes cordes vocales. 

« Alors pourquoi moi ? »

T'as pas trente-six mille réponses à lui donner, tu vois bien que tu es entrain de le déconcentrer. À vrai dire, si tu ne trouverais pas le tout aussi dégoûtant et aussi néfaste, tu es certain que si tu arriverais à poser tes lèvres sur les siennes, il te suivrait n'importe où. Mais tu préfères garder cette pensée pour toi, réprimant une petite grimace, ce serait-ce que pour y avoir pensé. T'oses même pas imaginer ce que ça serait si tu le ferais pour de vrai. C'est quelque chose qui te bloque complètement, t'as même pas envie de savoir ce que ça fait. T'es clairement pas un romantique et tu t'en fou royalement. Ça ne t'as jamais attiré, ou même traversé l'esprit de rester gentil avec quelqu'un, ne serait-ce que pour lui montrer que tu l'apprécie un minimum. Ça ne te ressembles pas et la personne qui fera changer d'attitude ... Tu ne l'as jamais rencontré et t'es pas intéressé à le faire non plus. Tu veux juste prendre ton temps pour ne pas connaitre quelqu'un, pour prendre ton pied et au diable toutes les formules de politesse à la suite. Tu te fous de ce que les autres peuvent bien penser de toi, de la réputation que tu commences à te faire tranquillement. T'étais rien ni personne lorsque tu es arrivé ici, mettant ton héritage dans une entreprise qui, selon toi, n'en vaut pas réellement la peine. Ce n'est pas pour rien que tu n'es pas souvent au bar, y travaillant. Ça ne t'intéresse pas. Tu ne veux seulement pas que ta soeur ne décide de poser ses sales pattes sur tes billets. C'est à toi, t'as passé des années à faire semblant d'aimer ton père pour que ce dernier puisse garder ton nom sur ses papiers et depuis qu'il a rejoint tes grands-parents, tu te sens libéré d'un énorme poids. Tu ne le supportais pas depuis .... depuis le tout début, à vrai dire. T'as jamais eu d’affinité avec lui, vous vous supportiez seulement mais sans plus. Et en plus, c'est avec lui que tu t'entendais le mieux dans la famille. Peut-être est-ce le fait que ce soit lui qui t'es surpris avec un homme un soir, qui a fait réaliser que jamais, il n'allait te comprendre. Bon d'accord, jamais tu n'aurais dû essayer de l'étouffer avec un coussin, quelques heures avant sa mort, mais peu importe. C'est fait, c'est fait. T'as beau te dire que t'aurais pu abréger ses souffrances beaucoup plus rapidement, tu t'en veux de tout ce qui est arrivé. Tu aurais clairement dû le menacer et lui demander de retirer le nom de sa fille sur ses papiers, ne voulant pas partager ton héritage. Comme t'as fait avec ta mère, mais cette dernière n'a clairement pas tenu rigueur de tes mots. Et voilà qu'elle aussi, n'y est plus .... Triste sort, triste vie.

Alors pourquoi lui ? Tu n'as toujours pas de réponse tandis que ton regard se dirige vers quelqu'un d'autre, qui vient d'arriver dans le bar. Un jeune homme, exactement comme tu les aimes. Tu serais bien tenter de laisser le barman à ses occupations et essayer avec quelqu'un d'autre, surtout que le nouvel arrivant est déjà entrain de répondre à ton sourire. À vrai dire, tu le connais, tu sais quel genre de garçon il est. T'as passé une nuit avec lui, il y a peu. Rien de bien enivrant, uniquement une partie de jambes en l'air comme tu en as l'habitude. À vrai dire, t'as jamais connu le grand frisson, la personne qui pourrait t'empêcher d'aller voir ailleurs. Ça ne t'es jamais arrivé et ça ne t'arriveras jamais. T'es pas fait pour ça, tu préfères sans attachements, sans même un regard vers l'arrière ensuite. Ce n'est pas pour rien que ton prénom est DAE, qui se prononce DAY, soit jour. Rien qu'une fois, rien qu'un jour sans plus. Sa question te tourne encore en tête tandis que tu vois le jeune homme s'approcher de toi et que tu finis par détourner ton regard du tiens, lui tournant maintenant le dos, voulant lui faire comprendre que t'es passé à autre chose. Jamais deux fois avec la même personne, c'est une règle. T'as des règles et tu les as toujours respectées. Tu n'embrasses personne, tu ne couches jamais deux fois avec la même personne, tu ne tombes pas amoureux, protection obligatoire et tu ne restes pas en contact avec tes aventures. Et tu choisis minutieusement avec qui tu passes tes nuits. Jamais chez toi, toujours ailleurs, t'as pas envie que personne ne reste ensuite ou pire que cette personne puisse se rappeler de ton adresse. Tu ne veux pas d'attachement, t'as pas besoin d'avoir quelqu'un dans ta vie. Tu reposes alors ton regard dans celui du barman, espérant trouver une réponse à sa question. Ton ancienne aventure comprend probablement que t'as rien à faire de lui, décidant de changer de position, rejoignant un ami un peu plus loin.

- C'est plutôt à moi de te poser cette question ... pourquoi toi ? T'as quoi de plus que les autres, qui vaudrait 2 millions.

T'es rendu à 2 millions, t'espères qu'il puisse te croire, qu'il puisse comprendre que tu les possède pour de vrai. Tu ignores seulement si tu pourrais lui donner réellement autant d'argent pour seulement quelques minutes de plaisir. Mais à voir son air un peu indécis, ses sourires en coin, son innocence qui lui sort par tout les pores de peau, tu sais qu'il en vaut la peine. T'as jamais été attiré par quelqu'un de cette manière, tu ne sais quoi penser en réalité. T'as bien envie de lui refiler ton numéro, te disant que dès qu'il comprendra son erreur, il reviendra vers toi mais encore, tu ne veux pas commencer ça. Tu ne veux pas laisser trace de toi dans les parages ... Enfin si, mais bon, tu ne veux pas entrer dans des détails plus précis. Tu ne peux t'empêcher de continuer de regarder le barman comme si ce dernier serait la plus belle merveille du monde. T'espères réellement qu'il puisse te croire, qu'il est besoin d'argent aussi. Tu sais que c'est une grosse somme mais avec tout ce que tu gagnes ... T'ignores même si tu pourrais vraiment le payer. Tu veux qu'il puisse le croire, tu veux qu'il puisse en redemander. T'es prêt à tout pour pouvoir le prendre contre un mur, pour entendre sa voix au creux de ton oreille, te suppliant de continuer.

Tu vois qu'il réfléchit alors que toi tu le dévisage, attendant calmement une réponse. En réalité il pourrait parler que tu ne l'entendrais pas. Tu es trop obnubilé par sa personne, son visage que tu mémorises sans t'en rendre compte. Tu t'es même mordu la lèvre inférieur en laissant tes yeux glissés sur sa peau. Tu te perds rien qu'en le regardant et tu te sens pathétique pourtant tu es incapable de détacher tes yeux de lui. Pourquoi est-ce que tu es si faible à cet instant ? Tu ne t'ai jamais senti comme ça. A bien y réfléchir, ça t'es peut être arrivé une fois une fille. Ce n'était pas ta petite amie, tu n'as jamais osé aller lui parler, pourtant comme avec lui, chaque fois que tu la regardais tu perdais la notion du temps. En réalité tu n'en as rien à faire de sa réponse, tu as juste posé la question pour essayer de tirer la situation à ton avantage. Et finalement tu n'es même pas capable d'accepter ta victoire. Ce n'est que lorsqu'il détourne la tête que tu es tiré de tes pensées. Tu ne sais pas vraiment combien de temps tu n'as fixé avec un air hébété. Qu'importe à cet instant tu sens ton ventre se serré en voyant son regard se poser sur un autre homme. Tu n'es pas sûr des sentiments qu'il te traverse. Vu l'échange de sourire avec le nouveau venu, tu as l'impression qu'il pourrait bien quitter sa place et cibler une nouvelle proie, se lassant de tes questions. Tu as peut-être été un peu trop prétentieux en pensant que tu l'intéressés vraiment. Tu n'as pas pu cacher la moue fermé que tu as eu face à ce spectacle. Lorsque l'inconnu s'approche tu n'es pas intervenu, préférant observer la scène. 

Tu n'es pas certain de ce que tu viens de voir. L'inconnu s'est fait royalement ignorer alors que lui, il te regarde à nouveau. Tu as un frisson, hésitant entre être flatté ou totalement terrifié. Tu refuses d'admettre qu'une fraction de secondes tu as peut-être jaloux. Pourtant malgré tes sentiments mélangés, tu es soulagé et tu as envie de te gifler pour ça. Tu as regardé l'homme partir s'installer avec une autre connaissance alors qu'il a repris la parole. Tu as reporté ton attention sur lui avec un regard perdu. Décidément tu ne sais pas sur quel pied danser avec lui. Il te répond pas une question et tu n'as pas la moindre idée de quoi lui dire. Tu pourrais lui faire un large sourire, essayant de jouer de tes charmes mais ce n'est pas ton style. Tu n'es pas assez sûr de toi pour ça ou alors tu n'as pas assez bu. Quoi qu'il en soit, tu avales lentement, cherchant rapidement une réponse. 

« Tu es sérieux, tu crois réellement que je veux 2 millions. Tu es vraiment bizarre comme mec. »

C'est tout ce que tu as trouvé à dire. Tu en viens à te demander s'il n'a que l'argent à la bouche. Cela ne t'as pas autant choqué que la première fois. A présent tu es presque certain qu'il exagère ou alors il n'a aucune notion de l'argent que cela représente réellement. C'est réellement une somme astronomique mais tu ne vas pas plus accepter. Tu n'es pas prêt à vendre ta première fois, ni même les suivantes. Ton corps il t'appartient et si personne n'a encore plus le toucher c'est bien que tu préfères ça. Tu n'es pas du genre tactile ou romantique. Tu n'as jamais ressenti le besoin d'être accompagné avec une belle à ton bras pour te sentir exister. Pas plus que tu ne ressens l'envie d'assouvir tes besoins en compagnie d'un corps chaud. Tu es un ours mal léché qui n'a pas envie qu'on découvre son jardin secret. Vanessa s'approche de vous et te glisse un mot en te disant qu'il vient d'un client, qu'elle désigne d'une signe de tête. C'est l'homme qui s'est fait refouler un instant avant. Tu n'es pas certain de vouloir le lire, pourtant tu l'attrapes doucement. Tu le déplies sans le cacher au coréen à côté de toi. Tu as d'abord vu un numéro puis un mot : "Quand il en aura fini avec toi, n'hésite pas à m'appeler. Avec moi le plaisir sera partagé" Tu as froncé les sourcils alors que ton cerveau commence à se faire des films. Tu n'as jamais vécu une soirée aussi étrange. Cela t'es arrivé de voir que tu plaisais à des hommes mais jamais à deux dans la même soirée. Tu en viens à te demander si le coréen l'a mis dans son lit. Ok tu as la réponse à cette question, tu en es certain. Cependant tu te demandes alors pourquoi il l'a reballé sans un mot. Soit l'homme n'est pas un bon coup, soit c'est le coréen qui n'est pas doué au lit. Et honnêtement tu n'as pas envie d'en savoir plus. Tu n'es clairement pas intéressé, ni par l'un, ni par l'autre. Enfin c'est ce dont tu te persuades en lâchant le mot sous le comptoir. 

« Vous êtes vraiment tous super bizarre ce soir. Tu devrais peut être aller tirer un coup avec lui au moins ça sera gratuit....»

Tu n'as pas arrêter de lui parler en coréen, préférant éviter d'être comprit. Tu es sur le point de craquer, c'est trop pour un soir. Tu aurais souhaité être malade et te faire porter pâle pour ne pas vivre ce moment de gêne. Car oui à cet instant tu ne sais pas ou te mettre, entre l'un qui ne te lâche pas et l'autre qui te propose aussi, tu te sens comme le gros lot d'une tombola et cela ne te plait pas vraiment. 

Tu passes ton temps à réfléchir, tu cherches une manière de bien te faire comprendre. Habituellement, tu es plus direct envers ceux qui peuvent t'intéresser mais contrairement à ce que tu fais habituellement, tu essaies d'être gentil envers le barman. Tu vois bien que tu es entrain de le rendre mal, que dès que tu poses tes yeux sur lui, il dégluti faiblement et toi, ça te fais rire. T'es pas entrain de te moquer de lui ... Non clairement, tu ris de lui. Son agissement te fais rire, si tu le pouvais, tu resterais là pendant des heures, uniquement à lui poser des questions, dans le but de pouvoir le rendre encore plus mal. Il est vrai qu'il n'est pas laid, que tu le trouves bien attirant sinon, tu n'aurais certainement pas tenté le tout pour le tout avec lui, allant jusqu'à lui offrir un montant astronomique pour pouvoir passer la nuit avec lui. C'est pas dans tes habitudes d'agir ainsi, t'es pas prêt à répartir tes avoirs avec des inconnus mais pour lui, tu aurais peut-être fait une exception. Et uniquement cette dernière, t'as pas envie de devoir revoir tout tes principes uniquement pour un coup d'un soir. Lentement, tu passes une main dans tes cheveux avant de revenir à lui, espérant que ton ancienne connaissance puisse passer à côté sans même arrêter plus qu'une simple seconde. T'as pas envie de lui dire de partir devant l'autre, t'as peur que ton nouvel ami, le barman, puisse se moquer de toi. T'es pas vraiment à l'aise lorsque tu rencontres à nouveau tes anciennes aventures, lorsque tu dois commencer à manipuler le nouveau avec l'ancien. Le nouveau étant le barman, bien entendu, avant de devenir l'ancien. Tandis que ton ancienne aventure décide de passer à côté de toi, tu ne lui accordes aucun signe, ne voulant même pas le regarder. T'as peur qu'il ne décide de rester près de toi, de prendre place à tes côtés et devoir l'endurer bien plus que nécessaire. Tu te souviens très bien de son soufle dans ton coup l'autre soir et un frisson de dégoût te parcours la nuque. T'as peine à rester les pieds sur Terre lorsque tu penses à ce qui est arrivé entre vous deux, t'as le coeur au bord des lèvres.

Pourtant, tu reportes ton attention sur le barman une demi seconde, avant de lui sourire gentiment. Tu écoutes attentivement ce qu'il a à te dire et clairement il ne veut pas de ton argent. Ce qui te rassure vraiment. C'est pas une question que tu n'aurais pas aimé le voir en désirer, mais lorsqu'il est question d'argent, tu préfères le conserver pour toi. C'est pas immoral, c'est juste ... C'est égoïste, point. Et finalement non, t'aurais pas débourser un centime pour lui, il touche un bon point. C'est vrai que tu pourrais avoir quelqu'un d'autre pour peu, même gratuitement. Tu ne comprends seulement pas d'où t'es venu cette obsession pour lui, de vouloir le toucher, de vouloir sentir son regard sur toi. Tu hoches lentement la tête, comprenant ton erreur. Tu vas devoir quitter, t'as pas envie de rester là, à le voir se moquer de toi, surtout avec le message de ton ancien amant entre vous deux.

- T'as qu'à lui répondre que tu charges trop cher pour la nuit ... Il ne peut se permettre de te payer un verre, lui ...

Tu fouilles dans tes poches, lui lance une poignée de dollars sur le comptoir, bien assez pour payer les trois consommation que tu lui as fait faire, avant de te lever. T'as pas envie de rester comme ça, avec le regard de ton ancienne aventure dans le dos. Tu sais bien que tu ne remettra plus jamais les pieds dans ce bar ensuite, que ce n'était qu'une fois. Pourtant, le regard du barman finira par te consumer pleinement, tu sens encore son regard sur toi même si tu ignores s'il te regarde encore. Tu finis par te risquer, levant les yeux vers lui une demi seconde. T'as peur de sa réponse, mais tu dois te risquer tout de même. C'est plutôt comme ça que tu agis habituellement avec les gens, tu ne joues pas avec eux. T'es direct, sans romance ni sentiments. Du sexe pour du sexe, au final. C'est toujours comme ça que tu agis et t'es pas prêt à changer, oh combien la mignonitude que le barman peut avoir.

- Ça te dirais de m'accompagner pour la nuit ? Rien qu'une aventure, je te dois rien, tu ne me dois rien. On tire un coup et c'est sans problème à la suite.

Ça, c'est exactement toi. Tu ne comprends pas pourquoi tu lui as payé un verre tout à l'heure, pourquoi t'as essayé de rigoler avec lui, d'apprendre à le connaitre un peu. Même que pendant un moment, tu as espéré pouvoir entendre son prénom, qu'il puisse se présenter. Ça ne t'étais jamais arrivé, de vouloir connaitre le prénom de l'une de tes aventures et pourtant, t'aurais été soulagé de pouvoir savoir quel nom murmurer ce soir, si ce dernier ce décide à accepter tes avances. T'es toujours debout, près à partir. S'il te mentionne quelque chose de positif, peut-être reprendras-tu place sur le banc ... S'il décide de t'ignorer, il n'entendra plus jamais parler de toi, c'est certain.

Tu n'as pas été sympa et tu t'en mords les doigts. Pourquoi tu n'as pas été capable de contenir le sentiment de jalousie qui t'a traversé. Tu refuses de croire que tu t'es laissé emporter pourtant c'est un peu le cas. Tant que le jeu était avec lui et lui seul, cela te paraissait supportable, tu acceptés son regard sur toi et seulement le sien. Tu n'as jamais été aussi troublé par quelqu'un tout sexe confondu. Seulement le nouveau venu dans la partie t'a mis plus que mal à l'aise. Depuis le début tu arrives à prendre sur toi, non en réalité tu en es incapable. En vérité tu subis juste le jeu que t'impose le coréen. Au fond tu appréciais cette situation étrange, maintenant qu'ils sont deux c'est tout autre chose. Tu n'as clairement pas envie d'être pris dans ce genre de situations. Tu fais tout pour éviter t'attirer les regards, ce n'est pas pour être le centre d'attention de tout le bar. Tu as bien vu sa réaction froide face à l'inconnu et cela t'a fait peur. Depuis que tu as posé les yeux sur lui, tu n'as jamais vu cet expression. 

Il reporte son attention sur toi et tu te raidis. Tu n'as aucune idée de la réaction il va avoir. Tu t'imagines que tu l'as blessé et au fond de toi tu te sens coupable. Il y a encore un instant tu cherchais un moyen de le déstabiliser. Ce n'était pas méchant, c'était un jeu rien de plus. Enfin tu es tellement novice dans le domaine que tu te demandes si tu n'as pas fait une erreur. Seulement tes dernières paroles n'avait pas le même ton, teinté d'émotions. Tu n'es pas certain qu'il va se sentir vexé, après tout tu ne le connais pas et ton avis sur lui doit lui passer à des milliers d'année lumière au-dessus de la tête. Visiblement tu ne t'es pas trompé car il te sourit presque tendrement, comme si tu parlais dans le vent. Tes paroles ont l'air de lui faire ni chaud, ni froid. Alors qu'il reprend la parole tu as serré les dents. Tu ne sais pas si tu dois prendre ça comme un compliment ou une réflexion cinglante. Tu n'as rien dit, préférant attendre sa prochaine réaction, qui ne tarde pas à arriver. 

Tu as écarquillé les yeux en le voyant te jeter de l'argent sur le comptoir. Tu es tellement choqué qu'il t'a fallu une seconde pour arriver à relever la tête vers lui. Tu te sens mal, plus que mal, tu as le ventre noué et la chair de poule. Est-ce qu'il va réellement partir, quitter le bar et disparaitre à jamais. Si c'est le cas, tu veux graver son visage alors tu le fixe avec un air surprit, perdu et ahuri. Tu es incapable de parler, d'autant plus quand il te regarde une fraction de secondes. Tu n'arrives pas à définir la lueur que tu perçois dans son regard. Tu n'es pas doué pour comprendre les gens. Ce soir ne fait pas de différence, comme tout au long de la soirée il est resté une énigme à tes yeux, un mystère qui te fascine sans que tu n'arrives à te l'expliquer.

Sa voix te fait trembler mais ce sont des paroles qui te déstabilise le plus. Non en réalité, si tu es honnête avec toi même, ce qui te déboussole le plus c'est que tu as envie de répondre oui. Tu n'as jamais été le genre à dire oui pour une sortie au cinéma, au restaurant ou autres. Tu es toujours celui qui faut harceler pour qu'il accepte. Pourtant ce soir, à cet instant tu as envie de dire oui. C'est sûrement cette révélation qui fait que tu gardes le silence, incapable d'ouvrir la bouche. Tu ne connais même pas son prénom et pourtant tu veux accepter ce qu'il te propose. Tu es tellement choqué par cette pensée que tu as gardé les lèvres closes. Face à ton silence, il s'est détourné de toi et tu as blanchi, sentant ton corps vaciller. Tu ne l'as pas lâché du regard, le suivant jusqu'à la porte. Tu ne veux pas croire qu'il va disparaitre. Malgré l'envie que tu as de le suivre ton corps est immobile, comme pris dans le ciment. Ce n'est qu'en le voyant passer le pas de la porte que tu réalises. Tu es un abruti, tu n'as pas réagi alors que tu voulais. Tu le vois encore dans la rue et il ne t'en faut pas plus pour te mettre un coup de pied au cul. 

Sans réfléchir, sans même ramasser l'argent qu'il t'a laissé, tu as quitté ton poste, rejoignant la rue. Tu as suivi ton instinct et tu l'as rattrapé, refusant que cela soit la dernière fois que tu le vois. Tu as allongé la foulée de ton pas et tu lui as attrapé le bras pour qu'il puisse s'arrêter. Ce contact même à traverse le tissus de sa veste t'a fait frémir. Tu as senti les formes de son avant-bras et sa chair mollir sous la pression de tes doigts. Tu l'as lâché précipitamment en te reculant d'un pas. L'avoir si près de toi, sans comptoir pour te protéger et sans clients autour de vous, te fait peur. Tu l'observes mais une fois de plus tu es incapable de prononcer un mot, tu déglutis lentement, comme si le temps était en suspend au-dessus de vos têtes. 

Tu lèves les yeux en l'air sans problème, soupirant largement et de façon audible. Tu veux lui montrer qu'il te fait perdre ton temps, que ce dernier est bien précieux pour toi. Ton temps qui est précieux, le barman, beaucoup moins. Il n'a pas l'air de vouloir te répondre, il est certainement entrain de calculer le montant que tu as mis sur la table. En vrai, tu n'as pas calculé, tu ne sais même pas combien tu lui dois. Tu sais uniquement que tu lui dois trois verres et que la moitié n'a pas été pour toi. Peut-être lui en manque t-il et c'est pour cette raison qu'il est là, devant toi, sans broncher, se demandant comment t'expliquer que t'es quelqu'un qui n'a aucune jugeote et qui n'a pas un sous en poche. Toi, tu as l'impression de lui avoir donné un bon pourboire aussi mais au fond, t'en sais rien Tu sais uniquement que t'as perdu ta soirée avec lui, qu'au final, tu retourneras chez toi sans lui. T'as même pas l'intention de t'arrêter dans un autre bar pour te trouver un remplaçant, c'est pas vraiment ce goût là que tu avais en bouche. À vrai dire, c'était lui ou personne. Et visiblement, ça sera personne.Tu en reviens même à te demander si tu ne devrais pas aller à ton bar, regarder un peu tes employés, vérifier que tout ce passe bien. C'est pas vraiment ton genre mais peu importe. T'as pas envie de retourner chez toi et de tourner en rond. Tu veux seulement passer quelques temps au dehors, à te promener, peut-être ...

Et tu finis par le laisser en plan, dans son stupide bar. Tu ne vois pas pourquoi tu resterais là, devant lui, à attendre qu'il puisse te répondre. S'il aurait accepté tes avances, il l'aurait fait bien avant. Il aurait même été le premier à t'en faire, si tu aurais été son genre. Au final, peut-être que l'autre employé est sa copine et qu'il s'amuse bien ave elle. Peut-être qu'il s'amuse avec la clientèle, espérant avoir de plus gros pourboire. Et si c'est le cas, c'est clairement ce que tu viens de faire, tu viens de te faire avoir. Toi, tu n'as pas vu le barman sortir de l'établissement pour te rejoindre. Tu n'as pas plus vue la serveuse se rendre au comptoir et comprendre que t'as laissé plus que dix fois le montant voulu. T'es pas naïf, tu sais bien que ce n'était pas le montant que tu voulais mettre et au fond, si ça peut lui faire plaisir, tu lui en fais cadeau. Peut-être arrivera t-il à penser à toi lorsqu'il s'achètera ce qu'il a besoin avec son pourboire ... Si c'est le cas, tu pourrais presqu'en sourire, tellement que l'image est plaisante. Oui, le barman ne t'as pas laissé indifférent, c'est un fait. Non, t'as pas envie de le connaitre sous aucune forme, sauf celle que tu emploies habituellement. Le reste, ça ne t'intéresses pas.

Lorsque tu sens une main agripper ton bras, tu te retournes, prêt à bondir sur l'intrus. Tu n'es pas celui qui se bat, mais si tu dois te défendre, tu le feras. T'as pas envie de devoir utiliser tes poings pour te garder en vie et tu réalises trop tard ton erreur. Tu as certainement parlé trop fort, quelqu'un à bien entendu que tu avais de l'argent sur toi. Ou bien, quelqu'un l'a vu. Qui serait assez stupide pour balancer une liasse de billets sur le comptoir d'un bar malpropre, sans les avoir compté au préalable ? C'est comme ça que ta fin arrivera ? T'as passé des années à ne pas faire attention à ta vie et c'est ainsi que tout se termine, devant des dizaines de passants, trop occupés sur leur portable pour comprendre qu'il se passe quelque chose de grave autour d'eux ? Non ... T'es stupide. L'intrus ne te feras certainement pas de mal devant les gens, préférant te prendre à part pour t'agresser dans le fond d'une ruelle. Tu frissonnes à l'idée de tout ce qui pourrait t'arriver, probablement le même manège que tu sers à tes conquêtes et clairement, ce n'est pas ce que tu souhaites. Mais lorsque tu te retournes ton tombe nez à nez avec le barman, tu restes là, tu ne bouges pas, tu ne parles pas. Il te lâche, recule d'un pas et toi, tu poses ton regard dans le sien, cherchant à trouver ce qui cloche. Pourquoi est-il venu te rejoindre à l'extérieur, venant te rechercher ? L'espace d'un instant, tu crois qu'il a peut-être réfléchis à ta proposition. Ensuite, tu te demandes si tu n'as pas oublié quelque chose au bar, comme ton portefeuille ou ta veste mais non, tu n'as rien oublié. Ça doit donc être l'argent.

- Il te manque combien, pour les consommations ?

Tu te risques, tu te demandes s'il peut être sincère envers toi, en sachant qu'il ne manquait pas d'argent. T'as repris ton anglais pour pouvoir lui parler, ça ne te déranges pas que des passants puissent entendre tes paroles. Ça ne te déranges plus. T'as rien à cacher. De toute manière, qui pourrait bien comprendre ce qui se passe entre vous deux, si jamais il te mentionne un simple ''j'accepte''. Et si c'est le cas, tu ne sais pas trop comment tu réagirais. T'étais prêt à lui sauter dessus au bar, uniquement dans l'espoir qu'il puisse t'entrainer à l'arrière boutique. Mais ici, en pleine rue ... Tu sais que le barman ne voudra pas. Ce n'est pas les idées et l'envie qui te manque, t'as bien l'intention de lui prouver que t'étais sérieux s'il décide de te montrer son intérêt. Tu ne sais pas trop où tu pourrais assouvir ton désir mais t'es réellement prêt à tout pour pouvoir poser tes doigts sur lui. Ce n'est pas uniquement l'innocence et la fascination que ce dernier dégage lorsqu'il décide de te regarder comme il le fait présentement, mais t'as l'impression d'être attiré par lui, comme un aimant. T'as jamais cherché l'approbation des autres avant de mettre la machine en marche et essayer de te coller à quelqu'un mais avec lui, t'as besoin d'entendre une acceptation de sa part avant de le toucher. Tu ignores pourquoi, mais cette histoire te hantera encore et ce, jusqu'à ta mort.

Il est si près de toi que tu sens son odeur apportait par la légère brise. Ce parfum s'imprègne de toi et te pénètre de toute part. Tu as l'impression d'être enivré et tu frisonnes lorsqu'il se retourne vivement vers toi. Pendant une faction de seconde tu as pensé que tu allais t'en prendre une. Tu l'as attrapé si vivement qu'il a surement crut se faire agresser. C'est peut-être pour ça que tu as reculé d'un pas. A moins que ce soit le contact avec lui qui t'a forcé à prendre du recul. Tu as du mal à avaler ta salive. Ta bouche est sèche comme si tu te réveillais d'une cuite la veille. Tu n'as toujours pas sorti un mot et tu n'es pas certain d'y arriver. Quand tu étais dans le bar, tu étais dans ton élément, jouant presque un rôle, le barman sympa et chaleureux. Là en plein milieu de la rue c'est totalement différent. Tu te rends compte que tu n'aurais peut-être pas dû le suivre. Tu n'as pas réfléchi à ce que tu allais lui dire. Tu avais juste envie qu'il ne disparaisse pas. L'idée de ne plus jamais le voir te donne la nausée. Pourtant tu ne le connais pas, tu ne sais même pas son nom, tu ne sais rien de lui. Alors pourquoi diable tu as réagi ainsi. Tu es incapable d'expliquer quelle mouche t'a piqué et cela te laisse un gout amère dans la gorge.

Encore une fois alors qu'il a les yeux sur toi, tu as l'impression qu'il peut lire en toi. Tu es presque sûr qu'il doit pouvoir voir ton trouble et ton hésitation alors que tu te mords le coin de la lèvre, tel un enfant perdu. Il a repris en anglais, te demandant si tu viens lui réclamer de l'argent. Tu as haussé les sourcils, surprit. Tu n'as pas compté ce qu'il t'a laissé sur le comptoir, mais tu es certain que c'est largement suffisant pour les trois verres que vous avez bu. Encore une fois il ramène tout à l'argent alors tu as secoué la tête pour seul réponse, comme si tu avais perdu ta langue depuis plusieurs minutes. Tu es te sens comme la petite sirène qui fait ses premiers pas, muet et déboussolé.

Il attend surement que tu prennes la parole, que tu acceptes son invitation, ou que tu l'insultes en lui demandant de ne plus jamais revenir. Tu sais ce qu'il attend de toi, tu sais ce qu'il veut, il a été clair, une aventure sans lendemain. Seulement ce n'est pas ton cas. En réalité tu n'as pas ouvert la bouche car tu ne sais pas ce que tu désires. Si c'est clair pour lui, c'est encore vague pour toi. La seule chose dont tu es sur c'est que tu veux le revoir. Tu as du mal à accepter cela, c'est déjà beaucoup. C'est rare que tu veuilles te lier à quelqu'un, encore moins à un homme qui te drague. En temps normal tu l'aurais fui comme la peste. Alors que là, tu lui as couru après dans la rue. Tu as réellement l'impression d'être stupide face à lui, surtout sans dire un mot. Tu as essayé plusieurs fois d'entre-ouvrir la bouche. Tu as voulu prononcer quelque chose, seulement aucun son n'est sorti. Tu t'es senti gêné et tu as surement même rougit. C'est pour ça que tu as baissé la tête.

Vanessa : Hey Shin, qu'est ce que tu fous bordel !

Tu t'es raidi en entendant ton nom, reconnaissant la voix de ta collègue de travail. Tu as tourné juste les épaules pour lui lancer un regard en coin. Cette fois ci ta voix est revenue en un clin d'œil et tu as lâché froidement.

« Merde Vanessa !! J'arrive ok ! »

Elle t'a fait une grimace, signe qu'elle n'apprécie pas le ton que tu prends. Tu t'en fous et tu la fusilles du regard ce qui l'incite à rentrer. Tu n'es pas souvent aussi froid. En général tu es poli et courtois, sauf qu'en sa présence tu perds le contrôle. Tu te retournes face à lui, espérant qu'il n'ait pas disparu. Tu lui en voudrais d'avoir profité de cet échange pour s'enfuir. Heureusement il est encore là. Tu avales lentement en rassemblant tout ton courage.

« Je...je dois y aller, désolé…»

Tu as baissé la tête, honteux de ne pas être arrivé à dire ce que tu aurais voulu. Les mots ne sont pas sortir, à la place tu t'es défilé. Tu as tourné les talons lentement en serrant les dents. Pourquoi est-ce que tu es totalement abruti depuis quelques minutes avec lui. Tu n'étais pas si penau jusqu'à présent. C'est peut-être par ce que sa proposition te fait réfléchir, par qu'il a l'air sérieux et ça te fait flipper. Tu as fait quelques pas, mais tu t'es arrêté, tu ne peux pas le laisser comme ça, sans connaitre son nom, sans savoir quand est-ce que tu vas pouvoir le revoir. Tu te retournes vers lui, serrant les mains dans tes poches pour te donner du courage.

« Je finis à trois heures du matin...» 

Il t'a tenu le bras une demi seconde et pourtant, tu ressens encore sa main sur ce dernier. T'imagines comment tu pourrais te sentir s'il serait encore entrain de te serrer, de te tenir ce bras lorsque tu réalises qu'il a fait un pas de reculons. Peut-être l'intimides-tu ? Si c'est le cas, jolie manière de te le montrer. Tu braques ton regard dans le sien quelques secondes, avant de réaliser que vous êtes entrain de vous regarder en chien de faillance. Si ce n'est pas le cas pour lui, c'est bien le cas pour toi. T'as compris depuis le début qu'il n'était pas intéressé par ton offre. Au fond, tu sais bien qu'il serait intéressé, le tout a passé dans ses yeux pendant une fraction de seconde, mais surement par respect pour sa personne, il a préféré nier. Tu t'en viens à te demander si tu ne lui aurais pas offert d'argent mais bien uniquement une partie de jambes en l'air, si vous seriez dans le même état. Certainement pas. Il aurait accepté, c'est évident. Il reste là, à tes côtés pendant un instant et tu cherches quelque chose à lui dire. Tu ne veux pas être brusque, ni trop sec. Tu ne veux pas être trop direct, ne sachant pas si le fait de lui proposer autre chose pourrait le faire flancher et le voir rebrousser chemin. Ce que tu ne veux clairement pas. Tu veux uniquement qu'il reste près de toi, qu'il puisse continuer de te regarder comme il le fait en ce moment. Mi amusé, mi incertain, tu finis par lui sourire une fraction de seconde avant de reprendre ton air sérieux, lui demandant si le montant que tu as laissé sur le comptoir était suffisant. Tu as besoin de l'entendre dire que oui, tout était complet et qu'il est là pour autre chose. Et pourtant, lorsqu'une voix féminine s'élève tout près, tu grimaces légèrement. Tu y étais presque, tu es persuadé qu'il allait te faire mention des derniers mots que tu avais employé au bar, te révélant par la même occasion, son approbation. Mais cette chipie vient de tout gâcher en seulement un instant, Toi qui ne la portait pas dans ton coeur, présentement tu le déteste assez pour mettre fin à ses jours Même si la voix de la jeune femme te déplaît sérieusement, tu ne peux que la remercier de ses paroles. Grâce à elle, tu as un prénom. Shin ... Un prénom court, quelque chose de doux, qui porte ver la douceur. Tu es surpris de comprendre que tu n'attendais que ça, soit de savoir son prénom. Peut-être ainsi, pourras-tu rêvasser en silence ce soir et avoir un moins un prénom à murmurer.

Il n'a pas l'air de vouloir partir et tu te retiens pour ne pas l'attraper par le bras et le garder auprès de toi. Non, ce n'est pas un coup de foudre et encore moins l'impression d'être tombé amoureux. Tout ce que tu vois, c'est que si Shin décide de partir, ton plan cul pour la soirée aussi. Et c'est pas ce que tu veux. Tu veux prenre plaisir de la situation, t'amuser tranquillement avec l'espoir qu'il puisse avoir de te faire changer. T'as compris depuis le temps qu'il était un brin niais. Et qu'il n'a jamais eu l'intention d'accepter pour un centime de ton argent. Tu reconnais son regard par contre, il a le même que les jeunes femmes qui pensent pouvoir changer quelqu'un. '' J'arriverai à le changer, s'il m'aime vraiment. '' - '' Son côté bad boy me plait bien mais il changera pour moi. '' C'est un peu comme ça que tu imagines le barman, espérant pouvoir faire naître en toi tout ce qeu tu détestes chez quelqu'un. Tu finis par le lever un sourcil lorsqu'il te mentionne qu'il est désolé, voyant qu'il a l'intention de te laisser là, n'ajoutant rien. C'est à ne plus rien y comprendre, tu vois bien qu'Il n'est pas à l'aise avec sa décision, qu'il voudrait bien rester avec toi et engager la conversation mais c'est peine perdu. Il a des obligations, un travail à respecter. À dire que t'aurais fait n'importe quoi pour qu'il puisse continuer de te parler. Tu oses même ouvrir la bouche, espérant trouver des mots pour lui faire comprendre que tu veux qu'il reste avec toi, lorsque sa voix se fait entendre à nouveau, te faisant fermer ton clapet. Il vient de te donner son horaire pour la soirée. En moins de temps que tu n'aurais pu le dire, tu as son prénom et son horaire sur le bout de la langue. Tu clignes plusieurs fois des yeux, embêté.

- Je suis quoi, ton chauffeur ?

Tranches-tu, d'un air hautain. Tu sais bien qu'il t'as dit tout ça uniquement parce que tu le lui a demandé mais en même temps, en te révélant son heure de finition, c'est comme une acceptation. Tu te mords la lèvre un court instant, tu hésites un quart de seconde avant de soupirer. À vrai dire, ton idée était toute faite et depuis très longtemps. T'allais accepter son heure de finition, qu'importe cette dernière. Tu ne veux simplement pas paraître pour celui qui attendait cette opportunité comme un cadeau du ciel, comme une bénédiction. Tu croises son regard avant de te mordre plus fort et visiblement la lèvre, avec envie. T'espères qu'il puisse le sentir ainsi aussi, t'as envie qu'il regrette sa dernière phrase. Tu veux qu'il regrette de ne pas donner son tablier tout de suite, de ne pas te suivre et devoir attendre longtemps avant de pouvoir te reparler.

- Soit pas en retard, je te montrerai qu'est-ce qu'un vrai whisky ...

Tu croises les bras sur ta poitrine, sourire en coin. C'est une invitation déguisée, et tu en as conscience. À cet heure, tout type de bar se retrouve fermé, même le tiens. Si le barman aurait terminé un peu plus tôt, tu l'aurais bien invité sur ton terrain de jeu, voulant à tout prix lui montrer ton monde. Pas la peine de lui offrir un emploi, même si tu sais qu'Il pourrait très bien remplir la salle: Tu le veux pour toi en premier. Après, tu t'en fou. Si ce dernier veut devenir un employé de ton bar, tu n'y vois aucun inconvénient. Mais puisque tout sera fermé aux petites heures du matin, tu ne peux que lui proposer un seul endroit ...