Help me (Shin)

Les rayons du soleil se faisaient de plus en plus ressentir, chose rare en Angleterre et tu avais décider de sortir un peu de chez toi afin de te dégourdir les jambes. C'était la première fois que tu osais mettre le nez dehors accompagné de tes deux amours, à peine âgés de trois semaines. Sauf qu'il devenait vital pour ta santé mentale de prendre l'air, de voir du monde, ou tu allais finir par devenir fou, cloîtré chez toi. La mort de ta femme était encore bien présente dans ton esprit et elle te manquait chaque jour un peu plus mais pour le bien être de tes enfants il te fallait être fort, chose beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Heureusement que tu pouvais compter sur tes parents et en particulier sur ta mère qui t'avais montrer les choses basiques pour s'occuper d'un enfant. Les biberons et les bains tu savais faire seul à présent, on ne pouvait pas en dire autant du changement de couche. Tant bien que mal tu avais réussi à les habiller tout les deux et les mettre dans l'immense poussette double. Jamais tu n'aurais crus qu'un jour tu te retrouverais avec des jumeaux et pourtant le destin en avait voulu autrement. Maintenant tu voyais tout en double, les lits, les sièges auto, le nombre de biberons, sans parler de la montagne de paquets de couches que tu avais stocker dans ton garage pour être sur de ne pas être en manque. Maya, ta chienne avait bien compris qu'ils allaient enfin sortir alors toute folle elle sautait devant sa laisse, n'attendant qu'une chose, pouvoir se dégourdir les pattes.

Tu sentais bien les regards des gens sur ton passage, peut être étais ce étonnant de voir un papa se promener seul avec ses enfants. Arrivé au parc tu installa une couverture par terre avant d'y mettre Ayden puis Simon. Les deux petits garçons gazouillaient joyeusement avec innocence et tu redoutais ce moment ou plus grand ils te demanderaient ou était leur maman. Maya elle faisait sa vie de son côté, mordillant un bout de bois que tu lui jetais de temps en temps. Pit bull croisé elle faisait souvent peur mais en réalité c'était un gros nounours qui fuyait même devant un caniche.
L'un des jumeaux commença à pleurer et une odeur désagréable te monta au nez. Heureusement que tu avais emporter le sac à langer. Mais comme à chaque fois lorsque l'un pleur, l'autre ne tarde pas à suivre son frère. Tu étais dépassé à chaque fois que cela arrivé et avec tant bien que mal tu réussi à sortir tout ce qu'il te fallait. Tu avais juste l'impression que les jumeaux étaient entrain de te jouer un concerto pour te pousser à bout et Maya comme à son habitude se mit à pleurer elle aussi pour accompagner les bébés. Tu commençais à regretter d'être sortit seul avec les petits et tu étais à deux doigts d’appeler ta mère sauf que tu devais apprendre à te débrouiller seul, pour ton bien et celui des jumeaux. Soudain Maya qui vit quelqu'un approcher commença à remuer la queue et s'avança vers l'inconnu, son bout de bois dans la gueule.  - Maya au pied ! Jamais elle ne pourrait servir de chien de garde, elle était bien trop sociable.

Tu as fini ta journée à l'heure pour une fois. Tu as passé la matinée et une partie de l'après-midi à faire des livraisons à vélo dans tout Manfield. Lorsque certains disent que c'est une petite ville, tu rétorques souvent que c'est bien assez grand et que les gens sont bien assez nombreux. Il ne se passe pas une journée sans que tes courses ne te mènent vers l'hôpital pour livrer des repas, ou dans le quartier des affaires. Tu fais un nombre étonnant de livraison de colis, mais aussi des fleurs, des courses alimentaires. Heureusement pour aujourd'hui c'est bien fini et par chance c'est ton soir de congé au bar. Tu as donc le reste de ton après midi et de ta soirée. Tu n'es pas décidé sur ton programme. Tu n'es pas du genre à trainer dehors, prendre le soleil ou boire un café en terrasse. Non tu préfères largement aller t'enfermer chez toi devant un film. Tu n'aimes pas spécialement le monde. Tu sais être sociable quand il faut. Enfin tu joues très bien les hypocrites, mais pour ce qui est de vraiment se faire des amis, tu n'es pas le mieux placé. Tu es plutôt un ours mal léché mais tu sais être souriant et accueillant quand il le faut. En somme tu te caches facilement derrière différents masques selon les personnes que tu as en face de toi.

En rentrant, tu passes par le parc de la ville. Si tu n'aimes pas y rester des heures, tu apprécies de traverse et profiter de cet espace de verdure. D'autant que le soleil est au rendez-vous ce qui est rare. Tu préfères les jours de pluie, cela te donne une excuse de rentrer vite. Enfin tu es quand même bien heureux de ne pas rentrer sous la pluie. Aussi tu profites ta balade dans le parc. Tu roules tranquillement apprécier la faible chaleur et le calme. Tu fronces les sourcils en entendant des pleurs. C'est encore loin mais tu deviens que certains ont décidé de profiter du soleil pour sortir en famille. Tu n'y prêts pas trop attention, ce n'est pas pour toi, être en couple, en famille, avoir des responsabilités. Tu n'as même pas d'animal de compagnie alors une petite amie très peu pour toi. Lorsque tu tournes au virage, tu peux enfin voir la source des pleurs. Tu as haussé un sourcil devant le spectacle. Tu t'attendais à voir au moins deux enfants c'est vrai, mais tu t'attendais surement à voir un couple. A la place tu vois un homme seul, accompagné seulement qu'un magnifique pit bull et deux bébés qui pleurent. Tu as ralenti, observant l'homme avec attention. Il te dit quelque chose, vu sa carrure il doit être sportif, tu essayes de le remettre et sans t'en rendre compte tu t'es arrêté.

Tu n'as pas vu la chienne qui s'est approché de toi. Tu étais trop surpris de voir l'homme sortir le nécessaire de change pour ses deux enfants qui pleurent à chaude larmes. Tu n'as pas eu le temps de réagir que la chienne, Maya visiblement, a sauté pour mettre les deux pattes avant sur ta cuisse. Surprise tu as basculé avec ton vélo. Tu t'es retrouvé par terre avec la gueule de Maya sur toi, prête à te renifler et à te faire des léchouilles. Heureusement tu n'as pas peur de chiens, tu les adores même. Tu préfères largement des animaux aux êtres humains. Tu te fies au jugement d'un chien plus qu'à la parole d'un homme. Tu l'as caressé affectueusement en te relevant.

« Oui bonjour ma belle, t'es du genre brutale toi. »

Tu ris à l'animal avant de te tourner vers le propriétaire, le même sourire sur les lèvres. Tu ne veux pas qu'il pense que cela te gêne. C'est vrai que tu aurais préféré ne pas chuter mais tu avais qu'à être attentif, tu ne peux pas en vouloir à l'animal. Tu vois bien qu'il est occupé. Il a même l'air un peu débordé. Tu relèves ton vélo et tu comptais bien ne pas plus l'embêter, sauf que dans la chute, dérailleur arrière a littéralement cédé. La chaine à sauter et tu n'as clairement pas moyen de reprendre la route. Tu soupires face aux dégâts. Ce vélo est plus que ton moyen de transport, c'est ton outil de travail. Toi qui comptait prendre le reste de ta journée tranquille, tu vas devoir régler ça pour pouvoir bosser demain. Tu observes la chienne qui est à présente revenu vers ton maître qui lui galère toujours autant. Tu te demandes s'il sait vraiment s'y prendre avec ses enfants. Tu n'es pas le plus doué pour ça mais il a clairement l'air d'avoir besoin d'un coup de main, en plus il est seul avec ses deux enfants. Tu n'es pas du genre à proposer ton aide comme ça, seulement quand tu le voix chercher les lingettes qu'il a mis derrière lui, tu as décidé de déposer ton vélo sur le bord du chemin

« Elles sont derrière toi…Tu as besoin d'aider ? »

Entre les jumeaux qui pleurait et Maya qui essayait d'amadouer l'inconnu tu ne savais pas ou donner de la tête. Cette chienne était vraiment impossible et pour couronner le tout elle avait fait tomber le jeune homme alors qu'il était sur son vélo. - Maya laisse le jeune homme tranquille ! Tu essaye tant bien que mal de changer la couche de Simon mais ce n'est vraiment pas ton truc. Le sport, taper dans un ballon, la musculation, là il n'y a aucun problème mais s'occuper d'un bébé c'est encore tout nouveau et compliqué pour toi. Alors que tu pensais voir l'inconnu fuir devant Maya ce dernier au contraire lui fait des grattouilles, aucune trace de peur sur son visage. Les lingettes, mais ou sont les lingettes ? Tu cherches après pendant cinq bonnes minutes avant que le jeune homme ne te signales qu'elles se trouvent derrière toi. - Merci, dit tu en attrapant le paquet pour pouvoir nettoyer Simon et le mettre au propre. A voir il n'y a pas que toi qui galère car en jetant un coup d’œil au jeune homme tu le vois soupirer en redressant son vélo. - Je pense que je vais m'en sortir merci, par contre pour votre vélo on ne peut pas en dire autant... Après avoir mis la couche du mieux que tu peux tu pose ton regard sur le jeune homme qui viens de te proposer son aide.

Tu es extrêmement embarrassé car si son vélo est dans cet état c'est uniquement à cause de Maya. Tu te redresse, Simon dans les bras avant de le poser dans la poussette ainsi que Ayden et tu t'approches du vélo afin de regarder ça de plus prêt. - Je peux ? demandes tu avant de retourner le vélo. Le dérailleur est fichu, ça il n'y a pas à discuter et quand tu vois à quel point cela embête le jeune homme tu ne peux pas rester sans rien faire. C'est bien la première fois que ta chienne te met dans une situation comme celle ci. Tu te jure que la prochaine fois que tu pars en balade elle restera à la maison. - Je dois avoir un vélo chez moi je ne m'en sers jamais, si ça peut vous dépanner en attendant de faire les réparations. Il était hors de question que tu le laisses repartir comme ça, qui casse paye, c'était la moindre des choses que tu pouvais faire. Et puis tu n'étais pas ce genre de bonhomme qui une fois qu'il fou la merde laisse les autres se débrouiller. Ta femme disait toujours que tu étais même trop gentil parfois.  - Moi c'est Chris au faite... dis tu en lui tendant la main. La plupart du temps on te reconnaissais tout de suite mais ça faisait aussi du bien de passer un peu inaperçu.

Cela ne dura pas car deux jeunes vinrent rapidement t'accoster, te demandant un autographe avant de repartir, leur ballon dédicacé à la main. Un peu gêné tu glisses ta main dans tes cheveux avant de poser ton attention sur tes enfants qui se sont endormit dans leur poussette.

Tu as ri en voyant l'homme appelle sa chienne, qui n'en fait qu'à sa tête. Tu adores les animaux et c'est assez réciproque. Il n'y a pas une fois où tu ne t'es pas entendu avec un chien, même les chats sont plutôt affectueux avec toi. Tu le rassures donc d'un regard alors qu'il essaye de terminer de changer ses deux enfants. Tu vois bien qu'il est un peu gauche. Vu la taille des deux bout de chou, ils ne doivent pas être vieux. Tu l'aides en lui indiquant ce qu'il cherche. Tu n'as pas d'enfant et tu n'en veux pas. Cependant tu t'es occupé de ta sœur plus jeune. Bon tu n'as pas changé ses couches mais tu as le souvenir de ta mère en train de le faire. Tu lui as proposé ton aide sans plus t'avancer. En réalité tu es juste poli, il a peut-être besoin que tu lui passes quelque chose ou que tu lui tiennes quelques chose. Tu n'as pas réellement envie de te retrouver avec le paquet sale dans les mains mais tu es serviable. Tu es bien heureux de le voir arriver à terminer ta tâche sans trop d'encombre. Dès qu'ils sont changés les enfants se calment un peu, en réalité dès qu'ils sont dans la poussette.

Tu soupires à sa réflexion en observant ton vélo. Tu t'y connais un peu en mécanique et cela ne te fait pas peur. Sauf que là, tu vas tout de même devoir acheter une pièce, démonter et remonter le tout. A vue de nez tu en as pour quelques heures si tu arrives à trouver la pièce. Tu connais une boutique spécialité, enfin tu connais. Tu n'es jamais entré dedans, tu es juste passé devant en faisant tes livraisons. C'est un des avantages de son métier, il te permet de connaitre la ville par cœur.

« Oh ça se répare, ça va juste être galère pour bosser…»

Tu as levé les yeux au ciel en pensant à comment t'en sortir. Tu ne roules pas sur l'or, ce n'est pas pour rien que tu cumules deux emplois. Heureusement que tu es de repos ce soir, sinon tu aurais été incapable d'aller acheter de quoi réparer ton seul moyen de transport et ton outil de travail. Alors que tu as ton regard perdu sur ton vélo, l'homme a terminé et s'est approché. Lorsqu'il t'a demandé s'il pouvait examiner la catastrophe, tu as acquiescé, mettant le vélo à l'enlever pour qu'il puisse constater l'étendue des dégâts. Si certains l'auraient tenu pour responsable ce n'est pas ton cas. C'est un malheureux concours de circonstances. Tu aurais dû faire attention à sa chienne. Si tu l'avais fait, tu ne serais pas tombé, tu aurais surement reçu Maya en lui caressant la tête. Seulement tu avais été distrait en cherchant d'où tu pouvais bien connaitre la tête de cet homme. C'est rendu évident que c'est un sport, un footballeur, tu as même remis son équipe et tu cherches actuellement son nom.

Alors qu'il te propose un vélo de dépannage, tu hausses un sourcil, cherchant dans son regard s'il plaisante ou pas. En général les gens ne sont pas attentionnés. D'autres t'auraient proposé de l'argent tout simplement. Que tu n'aurais pas accepté, ce n'était pas une question d'argent mais bien de temps. Il te fallait un vélo pour demain matin et sa proposition ne peut pas mieux tomber. Dans un sens tu trouves cela normal qu'il cherche à s'excuse du désagrément provoqué, pourtant ce n'est pas tout le monde qui s'en sauraient soucier.

« Waou mec c'est gentil. J'avoue que ça me dépannerait bien, c'est mon outil de travail et je vais avoir du mal à faire des livraisons dans les temps à pied. »

Tu as esquissé un sourire franc, réellement heureux d'être tombé sur un type aussi chic. Enfin tu ne l'aurais pas rencontré ton vélo serait encore bon état. Enfin quoi qu'il en soit le destin t'a fait t'arrêter et dans ton malheur tu as finalement de la chance. Tu lui serres sa main tendue, habitué à ce genre de geste. Tu as beau être typé asiatique, tu es né en Angleterre et tu n'as pas les habitudes auxquelles certains peuvent s'attendre.

« Chris ? Chris Coleman c'est ça ? Depuis tout à l'heure je chercherais d'où je t'avais vu, tu es footballeur c'est ça ?! »

Tu esquisses un sourire amusé, heureux d'avoir remis ta tête sur le meilleur joueur de l'équipe de football de la région. Tu allais te présenter à ton tour quand deux fan sont venus lui demander un autographe. Tu as ri en les voyant partir tout content d'avoir pu rencontrer la star.

« Moi c'est Shin enchanté. waou, j'aurais jamais cru tomber sur toi, surtout avec deux enfants en bas âge. Ce sont tes fils je suppose ? »

La mécanique est toi ça fait deux, c'est simple, même changer une roue de voiture tu dois absolument prendre rendez vous chez un garagiste. Alors que tu lui proposes de le dépanner en lui passant ton propre vélo tu le vois hausser un sourcil, surement surpris de ta proposition. C'est la moindre des choses après ce qu'il vient de se produire et même les réparations tu comptes les prendre à ton compte. De plus d'après ce que tu avais compris il s'en servait pour travailler donc hors de question de le laisser dans la merde alors que tu pouvais l'aider. Le jeune homme comprend alors que tu es sérieux dans ta proposition et tu vois un large sourire se dessiner sur ton visage, ce qui te soulage un peu. N'importe qui aurait put t'en vouloir de ce qui venait de se produire mais à voir il n'était pas comme ça, surement un trop gentil comme toi.Tu te présentes à lui et lorsqu'il entend ton prénom tu vois vite à sa tête qu'il a enfin compris qui tu étais. Dommage, l'incognito n'aura durait que quelques minutes. - Oui c'est bien moi... La célébrité avait du bon parfois, mais elle avait aussi ses mauvais côtés. Tu ne pouvais jamais faire une sortie sans provoquer un bain de foule ou que l'on te demandes un autographe. En soit ce n'était pas gênant, ce qui l'était plus c'est lorsque tu voulais avoir des moments d'intimités avec ta famille. Le jeune homme se présente à son tour et tu lui rend son sourire. C'est agréable de parler avec quelqu'un, en dehors de tes parents. Bien sur il y a tes amis de longues dates et équipiers mais depuis la naissance des jumeaux on ne peut pas dire que tu les aient vu très souvent.

Alors que tu entend son prénom tu te dis qu'il doit avoir des origines asiatiques, Shin... ce n'est pas très anglais. Ça remarque te fait rire et tu lui répond, - En l'occurrence c'est plutôt ma chienne qui t'es tombé dessus... Maya avait le chic pour t'attirer des ennuis mais malgré tout ça resterait tout de même ta grosse mémère. Lorsque Shin te parla de tes jumeaux tu te tourna vers la poussette pour les regarder dormir à point fermé. C'était du travail de s'occuper de deux petits bout en même temps mais c'était aussi tellement d'amour. La seule chose que tu regrettais c'était d'avoir perdu ta femme en voulant construire ta famille. - Oui, la c'est Ayden et lui c'est Simon. Impossible pour toi de les différencier alors pour cela tu avais mis au point une tactique très simple, jamais les même vêtements. D'ailleurs tu ne comprenais pas l'attitude de certains parents à vouloir habiller leurs enfants de la même façon, pour toi c'était complètement idiot. - Si tu veux je connais un petit mécano qui peut te réparer ton vélo rapidement, et puis c'est la moindre des choses après tout. Tu avais préféré éviter de parler trop des jumeaux, tu voulais surtout éviter les questions sur leur mère. - Qu'en dit tu ? Tu savais que s'il acceptait son vélo il le récupérerait au plus tard demain dans la journée, un des autres avantages d'être connu.

Tu souris en remettant enfin qu'il est. Bon toi et le sport a fait trente mille. Tu es plutôt maladroit et pas franchement endurance. Quoi depuis des mois que tu parcours la ville à vélo, tu as surement gagné de ce côté-là. Enfin tu regardes quand même un peu le sport à la télévision. C'est vrai que tu préfères largement un vieux film policier ou un thriller. Alors ce n'est clairement pas toi qui va aller lui demander comment se passer sa carrière, ou des pronostics sur les prochains matchs ou des détails sur ses entraînements et ses impressions sur le dernier match. Toi ton truc c'est plutôt les chiffres et tout ce qui a une certaine logique comme la mécanique par exemple. Alors c'est vrai va devoir t'occuper de ton vélo mais tu es loin d'être sens ressource. Tu as le matériel nécessaire, il te faudra juste la pièce, tu sais que la boutique ferme dans deux heures, cela te laisse le temps d'y aller. Enfin puisqu'il t'a proposé son vélo, tu vas surement devoir passer chez lui, parti de là tu verras combien de temps tu mets pour faire l'aller-retour à la boutique. Une question se pose alors, que fait de ton propre vélo. Tu vas devoir te le trimballer cela ne t'enchante pas. Tu peux peut-être lui demander de le laisser chez lui, juste le temps d'avoir la pièce. Peut-être même qu'il pourrait te laisser faire la réparation sur le trottoir devant chez lui, pour peu qu'il est un tournevis et une clé à l'aine tu devrais pouvoir t'en sortir.

Pour l'instant tu entames juste la conversation, gardant tes réflexions pour toi. Visiblement il est connu et il doit avoir autre chose à faire de te dépanner son vélo. Enfin tu imagines qu'il doit avoir une voiture lui...et vu les deux enfants qu'il a, il est presque sûr qu'il n'a pas une trois portes pour faire monter des filles dedans. Tu ris lorsqu'il te réplique que c'est sa chienne qui t'es tombée dessus. Heureusement que n'as pas l'esprit mal placé, d'autant plus que c'est plutôt toi qui est tombé tout seul, c'est bien ta maladresse légende qui t'a poussé au sol, plutôt que la pauvre Maya qui est autour de vous. Pour seule réponse tu hausses les épaules en te baissant pour caresser la complice de ton malheur. Tu observes la poussette en détaillant ses enfants, ses fils visiblement. Tu as une bonne mémoire en général mais là tu n'es pas certain d'arriver à te souvenir de qui est qui. Ils se ressemblent trop, cependant tu vas retenir leurs noms, tant pis si tu es confonds il ne t'en voudra peut être pas. Enfin le sujet des enfants ne te met pas forcément plus à l'aise que le sport. Tu n'es pas un solitaire pour rien, tu sais être poli et courtois mais les conversation tourne vite court avec toi.

Heureusement il reprend la parole sur le sujet qui te préoccupe le plus, ton vélo. Il te propose un garagiste enfin un réparateur. Tu es encore une fois surpris, tu n'es pas habitué à tant de gentillesse. Surtout venant de la part de quelqu'un de connu et qui a de l'argent. Tu as le jugement un peu facile peut-être c'est vrai. Tous les riches ne sont pas tes hypocrites, bon ok tu n'en connais pas des masses et ils sont tous cons mais cela n'a pas l'air de le cas de Chris.

« Oh ça va aller, je ne voudrais pas abuser de ta gentillesse. C'est déjà super si tu me prêtes un vélo. »

Tu es un peu gêné par sa proposition. Tu as le regard ton vélo en soupirant, Cette histoire va être compliquée pour toi. Tu ne veux pas plus l'embêter mais d'un côté est que ça ne serait pas mieux qu'un spécialiste s'en occuper, plutôt que tu te trimbales dans toute la ville pour essayer de le réparer toi-même. Il a peut-être raison. Tu lèves ton regard vers lui après une minute de réflexion.

« Il a une idée du délais et de son tarif ? Ça sera peut-être plus simple que ne trimbaler avec mon vélo ans toute la ville. »

Par le plus grand des hasard c'est Maya qui te fais sortir de ton isolement, de ta solitude en te faisant rencontrer Shin. De toi même tu ne serais jamais aller vers les autres, t'es plutôt du genre discret, chose que tout le monde à toujours du mal à croire. A croire que quand tu es footballeur tu as une étiquette de coller sur le front. Tu n'as jamais été ce genre de typer à penser à toi avant les autres, à se vanter d'avoir beaucoup d'argent et ce n'est pas aujourd'hui que cela va commencer.  Lorsque Shin reprend la parole cela te fait doucement rire car c'est ce que t'as femme te disais tout le temps, qu'elle ne voulait pas abuser de ta gentillesse et que ça finirait par te perdre. Tu es un gros dur au cœur tendre, un nounours quoi. Tu n'hésitais pas à te battre étant plus jeune, surtout pour les causes qui te tenais à cœur mais quand tu aimes tu n'as aucune limite. - Pas de soucis pour ça, il ne me sert jamais. De toute façon je me vois mal sortir en vélo avec les jumeaux et le chien, j'ai déjà du mal en étant à pied. Pas toujours facile de piloter ce genre de poussette, entre les trottoirs, les trous, les passants à éviter. A croire qu'il fallait un permis spécial pour conduire une poussette. Tu le vois soupirer en regardant son vélo, vos soucis ne sont vraiment pas les mêmes, toi tu t’inquiètes pour des futilités alors que Shin doit aller travailler tout les jours en vélo.

Ce dernier te parles alors délais et tarif et tu crois qu'il n'a pas bien compris ce que tu comptes faire. Hors de question qu'il débourse le moindre centime pour les réparations. Après tout tu ne sais même pas s'il a les moyens de se payer des réparations mais là n'est pas la question. Il pourrait être riche comme crésus tu ne changerais pas d'avis pour autant. - Je pense que demain dans la journée ton vélo sera réparer par contre pour ce qui est de l'argent je prend tout à ma charge, après tout c'est mon chien qui t'as fait tomber et j'en suis en partit responsable. Tu te serais un peu plus occupé de Maya elle ne serait surement pas aller déranger Shin et son vélo ne serait pas dans cet état à l'heure d'aujourd'hui. Ce n'était en aucun cas de la charité que tu lui faisais, juste une question de principe et d'honneur. C'est ainsi qu'on t'avais élevé et tu ne changerais plus maintenant. - Mes parents habitent à 5 minutes d'ici, si ça ne te déranges pas on passe leur déposer les jumeaux et ensuite on amène ton vélo en réparation, mon père possède un pick up, on pourra ainsi mettre ton vélo à l'arrière. Ça sera beaucoup plus facile ainsi que de traverser toute la ville à pied. T'avais une étrange facilité à parler avec Shin, chose rare mais en même temps tu te sentais vraiment responsable de son malheur et tu voulais bien faire.

Tu vois qu'il rit à ta réplique et tu ne comprends pas trop pourquoi. Tu n'as rien dit de drôle. Junhui, ton meilleur ami te dit souvent que tu peux être très amusant quand tu veux, mais ce n'était pas le cas ici. Tu n'en tiens pas réellement compte, préférant répondre à son rire par un sourire. Tu n'es pas l'homme le plus sociable de la terre, mais tu n'es pas non plus susceptible. Il rit peut être de toi et ton refus poli, il te prend peut être pour un fan qui essaye de ou le faire marcher, refusant pour mieux l'amadouer. Tu sais que tu peux avoir l'esprit tordu parfois, c'est pour ça que tu préfères rester seul et ne pas t'encombrer de trop de gens autour de toi. Visiblement c'est juste un comique vu la réplique qui te lance. Et c'est à ton tour de rire. C'est assez rare que tu te permettes de rire devant un inconnu, justement tu ne veux pas que cela soit mal pris. Pourtant tu as l'impression qu'avec lui, tu peux, il ne se vexera, c'est d'ailleurs lui qui fait dans l'autodérision.

« J'imagine oui. Cela être le parcourt du combattant pour les sorties. Tu dois être un sacré pilote.»

Tu diminues un peu ton sourire pour ne pas paraitre provocateur ou moqueur. Tu penses réellement qu'il est courageux d'avoir des enfants. Tu ne t'imagines pas avec autant de responsabilités, enfin pour cela il faudrait déjà que tu sois en couple et ce n'est pas le cas. Enfin tu reportes ton attention sur ton vélo et la conversation revient sur le sujet. Alors qu'il te répond que ton vélo peut être prêt rapidement, tu soupires de soulagement. Demain c'est un bon timing. Tu pourras passer le récupérer entre la fin de ton boulot de livreur et le début de ton service au bar. Par contre quand il continue en te disant que tu n'auras rien à débourser, tu hausses un sourcil. Depuis le début il a l'air sympa et là c'est presque trop beau pour être vrai. C'est vrai que c'est normal, d'autres à ta place l'auraient exigé tout simplement. Tu n'es pas comme ça, tu ne veux rien devoir à personne. Tu aimes te débrouiller seul et ne pas recevoir d'aide de quiconque. Tu n'es pas du genre à accepter de l'argent même si tu en as besoin.

« Oh non, ne t'en fais pas. Ce n'est vraiment pas sa faute. On ne va pas faire un constat pour ça hein…Si juste tu peux t'indiquer l'adresse, je me débrouillerais.»

Tu as esquissé un léger sourire gêné et poli. Tu ne veux pas qu'il te paie les réparations. Bon c'est vrai que tu vas peut être le regretter en arrivant là-bas si le mécanicien te sort une facture salée. Tu vas d'abord demander un devis ou au moins une estimation. Si cela te paraitre hors budget, tu iras acheter la pièce d'un coup de pédales s'il te prête son vélo. Tu es déjà assez mal à l'aise qu'il puisse vouloir te dépanner par son propre vélo, le vélo de Chris Coleman. Si pour toi cela ne veut pas dire grand-chose, d'autres seraient surement fou de joie. Il reprend en t'expliquant il peut t'y conduire ce que tu acceptes en acquiesçant. Ça c'est une proposition que tu ne peux pas refuser.

« Merci avec plaisir, c'est très gentil de ta part de me proposer ça. Ça m'enlève une épine du pied je dois dire. »

Tu remets donc ton vélo sur ses roues attendant qu'il soit prêt pour se diriger vers le domicile de ses parents. En effet, il a un sacrée attirail pour sortir avec ses deux enfants, entre la poussette qui porte un tas de choses, en plus du sac à langer, des peluches et tout ce qu'impose la sortie d'enfants en bas âge. Par-dessus le marché Maya qui est très heureuse de prendre la route. Tu te permets de l'appeler pour l'occuper pendant qu'il termine. Tu lui as ensuite emboité le pas. Tu n'es pas certain du sujet de conversation à aborder. Tu n'es pas le plus doué pour cela en plus il t'a dit que ce n'était pas très loin, alors tu vas peut être garder le silence durant le trajet. Seulement au bout de quelques pas, tu te trouves bien stupide de ne pas ouvrir la bouche. Il doit penser que tu es intimidé par son statut de football. Tu te racles alors un peu la gorgée en espérant ne pas faire un flop dans le sujet que tu lances. Tu ne veux rien de trop personnel, ni pour lui, ni pour toi. Tu connais son nom, sa profession mais rien de sa vie personnelle. Tu ne lis pas les journaux à scandale et encore moins les revues sportives, alors tu vas éviter ces sujets. Il va te trouver pathétique mais tant pis au moins tu auras ouvert la bouche.

« Tu n'es pas obligé de faire tout ça tu sais…J'apprécie, c'est devenu rare les gens bien.»

Jamais tu n'arriverais à comprendre comment faisait les parents qui élevés seuls leurs enfants. T'en avais deux et encore des miniatures et tu te sentais déjà au bord de la dépression. Tu savais très bien qu'un jour ou l'autre tu ne pourrais plus compter sur tes parents pour t'aider, ce n'était plus de  leur âge tout ça alors t'envisageais sérieusement de prendre une baby-sitter, ne serait ce que pour pouvoir retourner aux entraînements. Le sport commençait à te manquer ainsi que tes amis, pas que tu ne sois pas bien avec tes enfants mais tu devais reprendre une vie normale et ne pas t'enfermer dans ta vie de père célibataire. Tu esquisse un sourire à la remarque de Shin car même conduire une voiture de course était plus simple que de manier cette poussette.  Lorsqu'il te demanda les tarifs pour les réparations de son vélo tu fus légèrement surpris. Il n'avait rien demandé à personne et on lui avait cassé son vélo mais il voulait quand même payer lui même pour les dégâts. Hors de question, qui casse paye, c'est ce que tes parents  ton toujours appris. C'était vraiment un brave type pour vouloir se débrouiller seul, ce qui te donner encore plus envie de l'aider. - Non mais j'insiste et puis ça me fais plaisir. Ce n'était pas comme ci tu devrais réduire les rations de croquettes de Maya pour pouvoir le dépanner, l'argent ce n'était vraiment pas ce qu'il manquait surtout depuis que tu avais rejoint l'équipe de Liverpool.

Tu lui proposes donc de l'y amener en voiture car trimbaler un vélo casser dans toute la ville ce n'était pas une mince à faire. Shin accepta avec plaisir, pour une fois qu'il te disait oui s'en rechigner tu ne rajouta rien et tu l'emmena donc jusqu'au domicile de chez tes parents. C'était une simple petite maison, la maison ou tu avais grandit, ou tu avais appris ce que c'était que d'avoir une famille aimante. De temps en temps tu te demandais encore ou pouvaient être tes vrais parents. Pas que tu ne sois pas bien avec la famille Coleman mais tu aurais juste voulu en savoir plus sur tes origines.
Sur le chemin Shin tenta une approche, le silence se faisant un peu lourd et tu lui répondit d'un sourire. - C'est ce que ma femme me disait toujours... Un jour tu finira par tomber sur quelqu'un qui abusera de ta gentillesse et tu le sais mais jusqu'à preuve du contraire le gens n'est pas remplit que de profiteur. - Tu ne dois pas connaître beaucoup de gens bien toi, je me trompe ? Tu ne connaissais rien de sa vie, n'y de ou il venait, tu savais juste qu'il travaillait en vélo et que ça avait eu l'air de beaucoup l'ennuyer quand ce dernier avait succombé à l'assaut de Maya. Ce qui te laissais supposer qu'il ne devait pas gagner tellement d'argent avec son travail.

- Je peux te demander ce que tu fais exactement comme boulot ? T'avais envie d'en savoir un peu plus sur lui afin de lancer la discussion. C'était la première fois depuis longtemps que tu parlais avec une autre personne en dehors de ta famille et tes partenaires de foot alors pourquoi pas essayer de devenir ami... Beaucoup de monde pensait que les joueurs de football étaient égocentrique, nombriliste et arrogant. T'essayais juste de montrer une autre image aux gens pour leur faire comprendre que vous n'étiez pas tous à mettre dans le même panier.

Tu n'as pas le cœur de refuser encore sa proposition. Tu te dis qu'une fois chez le garagiste, tu sortiras ton portefeuille qu'importe la somme. Tu ne veux pas lui devoir quoi que ce soit. Il a beau être sympa, tu sais que parfois les gens ne sont pas gentils sans raison. Oui tu as une vision assez pessimiste du monde. Tu ne cherches pas d'amis car tu ne veux pas être redevable. Tu ne veux pas parler de tes soucis, embêter les gens avec ta vie. Chacun à sa vie, chacun à ses problèmes et les tiennes ne sont pas pires que d'autres. Tu t'estimes relativement chanceux, tu es sur tes deux jambes et c'est vraiment tout ce qui compte. C'est vrai que l'argent est ta principale source d'angoisse, la seule d'ailleurs. Tu crois que l'argent peut tout acheter, c'est pour ça que tu cumules deux boulots. D'abord car tu payes les études de ta sœur. Tes parents en sont incapables et tu veux lui offrir la chance que tu n'as pas eu. Si tu avais fait une école supérieure, tu ne serais peut-être là aujourd'hui. Tu aurais surement un métier bien mieux payé, ou qui sait, tu serais peut-être chanteur, ton rêve inavoué. Enfin quoi qu'il en soit, tu acceptes qu'il te conduise et tu le suis donc.

Tu as essayé de reprendre la conversation de façon polie. Tu n'es pas du genre sociable mais tu sais être courtois quand il faut. D'autant plus que le joueur de football est sympathique depuis le début alors tu le remercies maladroitement. Sa réplique te fait froid dans le dos. L'emploi du passé te laisser penser que sa femme n'est plus là. Tu n'irais pas lui demander mais tes déductions te font dire qu'elle est surement morte, sinon elle serait partie avec les deux enfants, le laissant seul. Quelle femme abandonnerait ses enfants ? Si c'est le cas, c'est pire que ce que tu penses. En tout cas tu ne risques pas d'aborder le sujet, tu t'es contenté d'esquiver un léger sourire amical.

Heureusement il a repris en te demandant si tu connais beaucoup de gens malaise. Tu as fait une grimace désolée en haussant les épaules. Tu ne te considères pas comme malchanceux dans la vie. Oui tu as rencontré des abrutis finis, des connards sans nom, mais tu t'en es toujours bien tiré. Tu as eu tes déboires lors de ta scolarité, n'étant pas populaire comme un joueur de football. Il faut dire que tu n'as ni le physique, ni d'adresse. En grandissant tu as connu des partons chiants et des collègues stupides. C'est peut-être pour ça que tu préfères être seul que mal accompagné.

« Le monde a son lot de connards, j'ai juste appris à me méfier, c'est pas contre toi. T'as l'air un chic type. »

Tu ne le connais pas, mais lorsque tu l'as vu à la télévision, il ne t'a pas paru hautain et imbu de lui-même. Aujourd'hui en le voyant en vrai, c'est encore plus flagrant d'autant plus lorsqu'il est avec ses enfants. Tout en continuant la route, la conversation a continué et il t'a demandé ce que tu fais dans la vie. Tu as mis un temps avant de répondre, tu n'aimes pas étaler ta vie, surtout à des inconnus. Seulement tu ne veux pas paraitre impoli.

« Euh, je vais des livraisons c'est pour ça que j'ai besoin de mon vélo. C'est mon seul moyen de transport. »

Tu esquisses un sourire un peu gêné. Tu ne préfères pas parler de ton deuxième boulot au bar. Tu ne veux pas lui raconter ta vie. Tu ne vas pas lui retourner la question vu que tu sais déjà ce qu'il fait. Par politesse, ou pour esquiver le sujet de ta vie, tu vas surement le parler de la sienne. Tu espères seulement que ta question ne va pas être mal prise ou créer une gêne. Tu as pris un ton amical, espérant pouvoir lui parler d'égale à égale.

« Je me suis toujours demandé ce que pouvez bien faire un footballeur professionnel. Je ne t'imaginerais pas te balader avec tes enfants mais plutôt dans des salles d'entrainement. Ça doit être facile d'allier les deux au quotidien non ?»